Du 25 au 29 Aout colloque sur l’aquaculture au corum
« WE ARE AQUACULTURE » Montpellier du 25 au 29 Aout
« La station de Palavas abrite la recherche piscicole d’ Occitanie, et l’aquaculture devient un véritable défi, » explique la biologiste, généticienne, Béatrice Châtain, aux groupes de chercheurs venus en marge du colloque mondial « we are aquaculture » visiter la station de Palavas qu’elle dirige. « L’Asie (Chine, Vietnam, Indonésie), poursuit elle, assure 90% de la production mondiale. L’Europe arrive en seconde position avec seulement 4,2% ! Or on sait qu’avec l’augmentation de la population et la baisse des ressources halieutiques, l’aquaculture doit quadrupler ses productions. Un énorme challenge pour l’aquaculture européenne et pour nous. »
En Europe, la France arrive derrière la Grande Bretagne, avec moins de tonnages mais plus de valeurs car notre aquaculture est « festive » : caviar, huitres, coquillages, thon, crevettes, bar … et se lance depuis peu dans la production de poissons : daurade, bar, truite, loup…. Comme en Grande Bretagne, l’aquaculture en France souffre d’une mauvaise image qui a nuit à son développement. Elle nous vient des problèmes liés à l’usage des antibiotiques dans les élevages de saumon suédois ou des épidémies et parasites détectés dans les productions asiatiques, où les mortalités sont impressionnantes. Et quand l’aquaculture est présentée comme une solution pour stopper l’hémorragie de la surpêche, on l’accuse d’être responsable d’assurer le débouché d’une part des 20% de prises secondaires réduites en farine et en huile – pour nourrir les poissons des fermes ! …
Un gâchis considérable qui a conduit à la nécessité d’un véritable effort pour réduire ces prises accessoires et trouver des solutions à l’alimentation des élevages qui représente 55% des coûts. La station de Palavas travaille en ce sens« Nos recherches sont particulièrement orientées vers l’amélioration des systèmes alimentaires, explique Béatrice Châtain. En amont, nous étudions la substitution des nourritures carnées ou à base de farines par de l’alimentation à partir des algues, et en aval nous visons la réduction des rejets nuisibles à l’environnement par une optimisation de l’efficacité alimentaire » en résumé, ici on travaille à une sorte de système circulaire optimisé qui ne repose plus seulement , comme il y a quelques années, sur la simple sélection génétique.
Lancé sur le site de l’Ifremer à Palavas en 2015, Vasco2 est entré dans une phase d’expérimentation préindustrielle en milieu réel, au coeur de la ZIP de Fos,
Des micro algues y sont cultivées, récoltées, concentrées puis transformées en biobrut. Le biobrut est alors raffiné jusqu’à l’obtention d’un biocarburant.
A l’issue de cette phase préindustrielle, « Vasco2 pourra envisager la mise en oeuvre d’un démonstrateur de taille industrielle, avant une production à grande échelle de substituts au pétrole et de biocarburants de 3e génération. Outre la contribution à la transition énergétique, il conduira à réduire les rejets atmosphériques de CO2, et de NOx de la zone industrialo-portuaire de Fos.
C’est donc après cette visite et une journée d’échange entre le CIRAD et la FAO sur l’agro écologie, que s’est ouvert le congrès AQUA 2018 , consacré à l’aquaculture mondiale. Il durera jusqu’à Mercredi 29 Aout. Quatre laboratoires ont travaillé à son organisation : l’INRA, l’IFREMER, l’IRD et le CIRAD. Lourde tâche d’accueillir plus de 2500 personnes venus d’au moins 60 pays différents, Béatrice Châtain directrice de la station IFREMER de Palavas s’y consacre depuis plus d’un an.
Avant un pot de bienvenue, dans le grand amphi du Corum, le colloque a été ouvert par le maire Philippe Saurel, le représentant de la région, André Lubrano, originaire de l’étang de Thau principal site de production des huîtres et moules de Bouzigues, et les directeurs de recherches de l’université de Montpellier qui vient de recevoir le titre de première université mondiale de l’écologie de la ville de Shangaï.
Dominique Martin Ferrari