Du béton vegetalisé en guise de parking
Le béton végétalisé réduit les risques d’inondation et les effets néfastes des îlots de chaleur. Un choix d’aménagement judicieux, à l’heure du changement climatique.
Des villes devenues hydrophobes ?
Depuis les années 1950, en Europe, la superficie totale occupée par les villes a augmenté de 78%. Cet étalement urbain, synonyme d’artificialisation des sols, accroît le risque d’inondation et de réchauffement climatique (1). En cas de précipitations importantes en effet, les réseaux d’évacuation des eaux débordent, inondant de plus en plus fréquemment les villes. Aux dégâts causés aux biens, s’ajoutent ceux touchant l’environnement.
« Une pluie trop abondante peut faire déborder les réseaux d’évacuation des eaux usées,explique Fabrice Bonnin, responsable R&D de Sols, un spécialiste des bétons décoratifs.En aval, ces débordements vont polluer les cours d’eau et accélérer l’érosion des berges, mais peuvent aussi dégrader des ouvrages d’art. »
Un revêtement de sol perméable, plébiscité par les élus…
Les revêtements de sol drainants constituent donc une solution clé, de plus en plus préconisée par les élus. C’est le cas à Mont-Près-Chambord, dans le Loir-et-Cher. Lors du réaménagement d’une parcelle en centre-ville, les édiles locaux ont décidé que les places de parking seraient réalisées avec un revêtement en béton alvéolaire perméable et végétalisé, qui peut évacuer 90 l d’eau par minute et par mètre carré. Le maire, Gilles Clément, ne regrette pas sa décision, comme il l’a expliqué dans Les Cahiers du Fleurissement (2) : « Je recommande vivement ce genre d’aménagement. Il est agréable à regarder et il a son petit effet auprès des habitants. (…) Les eaux de pluie et de ruissellement sont infiltrées à la parcelle. Et ça fonctionne ! L’ensemble, très vert, rompt aussi avec la minéralité du centre-ville.
… et par les aménageurs privés
Les promoteurs privés s’en sont aussi emparés. À Blois, l’immeuble Le Victoria 2, qui propose 1 500 m² de bureaux, est équipé d’un parking en béton partiellement végétalisé, couvrant 200 m². « Ce matériau facilite l’écoulement des eaux et il est en phase avec le bâtiment lui-même, qui est à base de béton de chanvre », explique Bertrand Auger, chef de projet de 3 Vals Aménagement, la structure qui a piloté cette réalisation.
Moins d’îlots de chaleur
Les avantages du sol en béton végétalisé sont nombreux. En facilitant le ruissellement, ils évitent l’engorgement des réseaux ainsi que la pollution, tout en facilitant le rechargement des nappes phréatiques.
Dans les grandes villes, ces revêtements contribuent aussi à la réduction des îlots de chaleur, ajoute Fabrice Bonnin : « Ils agissent comme un climatiseur naturel. Certaines études estiment que la réduction de chaleur peut atteindre 10°C dans les cas les plus favorables. »
(1) Source : Lignes directrices concernant les meilleures pratiques pour limiter, atténuer ou compenser l’imperméabilisation des sols, Commission européenne, 2012
(2) Les Cahiers du Fleurissement, mars 2018.