La consultation publique est ouverte sur les quotas de pêche 2020 : « Une année cruciale », rappelle le commissaire Karmenu Vella, vu l’engagement pris par les États pour avoir alors tous les stocks au RMD (rendement maximum durable).

Comme tous les ans avant l’été, la Commission européenne constate les progrès dans la gestion des stocks de pêche et dresse les perspectives pour l’année suivante.

Côté bilan, « nos actions persistantes visant à rétablir la santé de nos ressources halieutiques communes portent leurs fruits, se félicite Karmenu Vella. Grâce aux efforts conjugués des pêcheurs, de l’industrie, des autorités et des scientifiques, nos stocks de poisson se reconstituent et les revenus de nos pêcheurs augmentent. »L’amélioration est généralisée et visible : la biomasse en Atlantique nord-est et les zones adjacentes est 36 % plus élevée qu’en 2003.

Plus de profits grâce aux stocks reconstitués

Conséquence de stocks sains, la performance économique de la flotte européenne s’améliore, avec un bénéfice net record de 1,3 milliard d’euros en 2017, et des salaires en hausse de 2,7 % par an. La rentabilité est par exemple à la hausse pour l’églefin et la plie en mer d’Irlande, le hareng et le merlu du nord, la sole en Manche, la baudroie dans le golfe de Gascogne… Les flottes ciblant des stocks surexploités affichent de moins bonnes performances.

Point noir au tableau, en Méditerranée et mer Noire, 35 des 40 stocks évalués sont encore surexploités. La Commission constate aussi qu’alors que l’obligation de débarquement (OD) devait entrer pleinement en œuvre en 2019, son respect « demeure une préoccupation ». Elle entend mettre en œuvre des « outils de contrôle innovants » via la révision en cours du règlement contrôle. Les pêcheurs espèrent surtout qu’elle lâchera du lest sur ces nouvelles contraintes leur paraissant injustifiées. Au contraire de l’objectif du RMD qui fait consensus : seul le délai pour l’atteindre est discuté.

Le cap RMD 2020 maintenu

Karmenu Vella rappelle que « tous les États membres ont convenu que d’ici 2020, tous les stocks doivent être gérés de manière durable. Pour cela, nous devons intensifier nos actions et concrétiser nos objectifs. » Ainsi, « le principal objectif des propositions de la Commission concernant les possibilités de pêche pour 2020 sera de fixer les possibilités de pêche au niveau du RMD pour tous les stocks évalués ». Vu le retard pris, il paraît peu probable qu’à l’issue des négociations en conseil des ministres de décembre, cet objectif soit tenu, mais les ONG veilleront à ce qu’il ne soit pas balayé.

En Méditerranée occidentale, la Commission suivra le nouveau plan de gestion pluriannuel récemment adopté, qui prévoit de réduire l’effort de pêche de 10 % la première année, et d’atteindre la durabilité au plus tard en 2025.

Solène LE ROUX