Attention: beaucoup de communication autour des plantations d’arbres mais que d’echecs!
En Turquie, 11 millions d’arbres plantés cet automne sont déjà presque tous morts
En Turquie, une opération de reforestation massive lancée en grande pompe par le président Recep Tayyip Erdoğan en novembre dernier s’est soldée par un échec : 90 % des sapins plantés seraient déjà morts à cause de la sécheresse.
11 millions d’arbres plantés en Turquie le 11 novembre dernier à 11h11 et des photos du président Recep Tayyip Erdoğan posant pelle à la main. C’était l’opération de reforestation baptisée« Breath for the Future » (« Un souffle pour l’avenir ») lancée par le ministère turc de l’Agriculture et des Forêts. C’était, parce que moins de trois mois plus tard, près de 90% des sapins seraient déjà morts à cause du manque d’eau selon leSyndicat de l’agriculture et des forêts, cité par Courrier International. Şükrü Durmuş, président de l’organisation, s’insurge dans les colonnes du quotidien d’opposition Cumhuriyet : « Nous avions signalé que les conditions n’étaient adaptées, qu’il n’y avait pas assez de précipitations et qu’il n’était pas souhaitable de mener une telle campagne juste pour entrer dans le Guinness des Records. »
« Ceci est un meurtre, poursuit-il. Pendant 17 ans, vous avez cédé des milliers d’hectares de terres à des multinationales pour en faire des sites miniers. […] La campagne ‘Breath for the Future’n’est qu’une duperie. »
« A méditer, pour tous ceux qui nous vendent de la reforestation en guise de compensation carbone au lieu de mettre un terme à la déforestation », a tweeté ce dimanche Clément Sénéchal, porte-parole climat pour l’ONG Greenpeace France. Un échec environnemental qui fait écho à cet excellent dossier du journal Le Monde sur la jungle de la compensation carbone :« En butte à des pressions sociétales, technologiques et réglementaires, les entreprises se ruent sur l’achat de forêts entières en vue de compenser leurs émissions de CO2, pouvait-on lire le 28 janvier dernier dans le quotidien du soir. Une pratique peu coûteuse mais contestée. […] Certains écologistes, scientifiques et économistes s’inquiètent de ce début de frénésie. Et surtout de voir la forêt devenir un alibi de greenwashing qui ferait passer au second plan la priorité numéro un, c’est-à-dire la décarbonation de pans entiers de l’économie. »
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