Bruno Lechevin n’est plus, une belle personne s’en est allée
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Ancien dirigeant de la CFDT et membre de la Commission de régulation de l’énergie, cet humanitaire engagé avait créé l’ONG Electriciens sans frontières. Il avait été président de l’Ademe de 2013 à 2018, une présidence teintée d’humanisme et de social. Il est mort le 6 février, à l’âge de 68 ans.
Et soudain le colloque du Syndicat des énergies renouvelables (SER) fut traversé par une émotion forte. Jean-Louis Bal, président du Syndicat, a annoncé, le 6 février 2020, avec beaucoup de tristesse dans la voix, le décès de Bruno Lechevin. L’ex-président de l’Ademe venait de fêter son 68e anniversaire. Après avoir quitté l’Ademe, en 2018, ce chrétien de gauche avait rejoint le pacte Finance-Climat, association cofondée par Jean Jouzel et Pierre Larrouturou qui préconise la création d’une banque du climat.
CAP de menuisier en poche, il entre à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) avant de rejoindre la CFDT où il passera plusieurs années à la tête de la branche énergie. En 1986, aux côtés des chercheurs d’EDF, Bruno Léchevin fonde l’association « Electriciens sans frontières » dont la vocation était de faciliter l’accès à l’énergie pour les populations démunies dans les pays en développement, notamment par le déploiement de sources de production d’énergie renouvelable. En 1997, il est élu secrétaire général de la toute nouvelle fédération Énergie-Chimie de la CFDT. Il sera l’un des principaux négociateurs de l’instauration des 35 heures dans les Industries électriques et gazières.
Après un bref passage chez EDF, il est nommé en 2000 à la Commission de régulation de l’énergie (CRE), il y suit l’ouverture à la concurrence des marchés de l’électricité et du gaz. En 2007, il prend simultanément les fonctions de commissaire de la CRE et de délégué général du Médiateur de l’énergie. Sa fibre sociale le fait s’intéresser de près à la précarité énergétique qui deviendra son sujet de prédilection. Cette thématique marquera sa présidence de l’Ademe qu’il exercera de 2013 à 2018. «Si l’on veut réussir la transition écologique et énergétique, la question sociale doit être au cœur de cette problématique», confiait-il. Sa vision ne fut pas toujours partagée par les gouvernements, notamment les plus récents en date.