Comment retrouver la ville, le lieu public?
Hier soir Thierry PAQUOT philosophe urbaniste était à la Cavale ( super librairie cooperative aux beaux arts) De quoi remettre les points sur les i pour un certain nombre de candidats aux municipales : non, avoir une attitude écologique pour une ville ne consiste pas seulement à la verdir, à mettre un peu plus de transports en commun. Ce n’est qu’une approche technocratique de la ville un peu plus responsable des problémes nouveaux.
Gérer une ville c’est penser la ville. Et notamment sa croissance Je n’ai entendu que deux candidats dire cela dont Jean Louis Roumegas tête de liste de « ecologie pour tous ». Paquot a lu et analysé l’oeuvre d’Ivan Illich : celui qui a réfléchi à l’ecole , à l’hopital, à l’église était formel: trop d’ecole désapprend, trop d’hopital rend malade (cf les mesures actuelles contre le coronavirus)….En serait il de même pour les villes? L’esprit des villes ne meurt -il pas actuellement au profit de l’urbanisme? Quelle est la juste mesure d’une ville? L’urabnisation ne se fait pas forcément avec la ville. On parle d' »espace » et on perd le « lieu », et ce terme n’apparait que dans les années 70 . De Vitruve à Viollet le Duc , on ne trouve pas ce mot « espace ». Or nous sommes fabriqués par les lieux. Un espace est plus insignifiant qu’un lieu.
Comment retrouver ce qu’est « l’espace, l’opinion publique » Jadis elle se forgeait dans un café, un salon, un journal. Pour saisir ce truc bizarre qu’est la ville,aujourd’hui il faut croiser les disciplines nous dit Thierry Paquot, combiner existensialisme et ecologisme. Il faut dépasser l’ecologie sociale , aller vers l’ecologie existentielle, repenser le politique. Thierry Paquot se fait alors le chantre des biorégions urbaines, combinaison entre deux ou trois grandes villes pour constituer une unité territoriale qui n’est pas une donnée administrative comme on pourrait le croire mais une autre manière de s’organiser, de concevoir le politique. Le philosophe est d’ailleurs sévère , comme l’est l’avenir » sur les seize metropoles françaises, dix sont des grands ports et seront submergées »
DMF