Usine de cyanuration en Guyane : FNE et Guyane Nature Environnement contestent l’autorisation préfectorale
© Auplata Mining GroupL’usine de Dieu-Merci exploitée par Auplata Mining Group
Le 7 septembre, les associations France Nature Environnement et Guyane Nature Environnement ont saisi le Tribunal administratif de Cayenne pour contester l’autorisation préfectorale de mise en service de la première usine de cyanuration en Guyane. Le 22 novembre 2019, la société Auplata Mining Group (AMG) a annoncé la signature de l’arrêté préfectoral complémentaire autorisant la mise en production de son usine de cyanuration située à Dieu-Merci, en Guyane.
Quatre contre-expertises ont notamment été conduites, « afin d’assurer la mise en œuvre dans les meilleures conditions socio-économiques et environnementales possibles et de renforcer les mesures de protection du milieu », avait justifié le préfet de la région Guyane dans un communiqué. Cette usine a vocation, dans un premier temps, à traiter des résidus miniers issus de la mine de Dieu-Merci pour récupérer l’or restant et permettre une remise en état pérenne du site minier. « La reprise de l’exploitation primaire, si elle intervient, se fera dans un deuxième temps après dépôt d’une demande d’autorisation assujettie à étude d’impact auprès du préfet de Guyane ».
La société AMG est « engagée dans une démarche de mine responsable », a assuré le préfet. Le procédé employé permettrait d’extraire plus de 90 % de l’or contenu dans le minerai contre environ 25 % par procédé gravimétrique. La société s’est également engagée « à assurer un taux de reforestation jusqu’à 100 % alors que la norme légale est de 30 % », avait ajouté le préfet.
Guyane Nature Environnement et France Nature Environnement contestent devant le juge administratif « la légalité » de l’autorisation préfectorale de 2015 et de l’arrêté complémentaire de 2019 pour obtenir la mise à l’arrêt de ce projet. La préfecture de Guyane « a avalisé en novembre 2019 ce dangereux projet en conditionnant le démarrage de l’usine à de simples prescriptions complémentaires, tout en autorisant une augmentation significative des quantités de cyanure stockées », dénoncent les associations.
« Lorsque l’on sait que depuis 25 ans, une trentaine d’accidents liés aux résidus cyanurés ont été répertoriés, notamment chez notre voisin brésilien, et que ce même procédé a fait l’objet de vives oppositions lors du débat public de Montagne d’Or, il est incompréhensible que la préfecture de Guyane autorise le démarrage de cette industrialisation dans de telles conditions, mettant à risque les milieux naturels et la santé des populations », fustige Manouchka Ponce, coordinatrice de Guyane Nature Environnement.
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