Larivot en Guyane: Une centrale thermique décidée « mais qui pourra s’arranger ». EDF se cache derrière des options « pas d’actualité à ce jour »
voici ci dessous le dernier article de Guyaweb sur le sujet . Il corrige l’article paru dans le N°4 l’ENERGIE de « l’outremer en Métamorphose » disponible (10 euros , l’outremer en metamorphose, 25 bd Louis blanc 34000 Montpellier) rédigé il y a un mois
Le ministre des outre-mer Sébastien Lecornu est attendu en Guyane dans les prochaines semaines pour annoncer l’autorisation accordée à Edf Pei par le Gouvernement pour l’exploitation de sa centrale au fioul dans la forêt marécageuse du Larivot, nous a expliqué une source bien informée.
Hier, le président de la collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre dit s’être entretenu avec la ministre de la transition écologique et solidaire, Barbara Pompili au sujet du Larivot. « Cette dernière m’a annoncé la décision du gouvernement de maintenir le projet » a exprimé Alexandre.
Et pour faire passer pour banale, cette centrale thermique qui a reçu un avis défavorable de tous les experts consultés, et qui « revien[t] extrêmement cher et n'[‘est] pas [d]es plus vertueuses au plan environnemental » pour paraphraser une note générale signée notamment de l’inspection générale des finances, l’inspection générale de l’administration de 2015, Edf, le gouvernement, le préfet et la CTG ont à coeur de faussement verdir le dossier.
Barbara Pompili a déjà commencé hier, puisqu’elle aurait annoncé à Rodolphe Alexandre la conversion « à la biomasse liquide [huile, ndlr] » de la centrale « dès sa mise en activité« .
Rappelons que c’est pour une centrale au fioul, et ses impacts sur l’environnement que les instances et l’administration ont été sollicitées et se sont prononcées.
Il est donc mensonger d’affirmer que la centrale fonctionnera à l’huile dès son démarrage, d’autant qu’en mars 2019, Edf Pei avouait lui-même que « les tests » sur la biomasse liquide « ne sont pas encore concluants » ! (page 28, du dossier d’enquête publique).
« Si un fonctionnement de la centrale à la biomasse liquide est à terme décidé, ce mode de fonctionnement fera l’objet d’un nouveau dossier d’autorisation » ! écrivait Edf Pei. On en est donc encore loin.
Extrait – « Si un fonctionnement de la centrale à la biomasse liquide est à terme décidé, ce mode de fonctionnement fera l’objet d’un nouveau dossier d’autorisation »
« Pour être compatible avec le principe d’autonomie énergétique, il faudrait que la centrale fonctionne au-delà de 2030 uniquement avec des biocarburants produits sur le territoire guyanais. Ce sujet n’est jamais abordé dans le dossier. Faute de telles simulations, il est à craindre que les importations à visées énergétiques de la Guyane s’accroissent en proportion de l’augmentation des consommations, rendant impossible l’atteinte de l’autonomie énergétique en 2030, et que les émissions de gaz à effet de serre s’éloignent durablement de l’objectif de neutralité carbone retenu par la France à l’horizon 2050 » mettait en garde en décembre 2019, l’Autorité environnementale.
« Il existe désormais plusieurs technologies [de biocarburants 2nde génération, ndlr] que l’on peut considérer comme matures sur le plan technologique« , en revanche, « leur complexité et leur coût les réservent à des usages particuliers et limités en volume » mettait aussi en garde l’association NégaWatt dans son scénario 2017.
Hélène Sirder, 1e vice-présidente et Rodolphe Alexandre ont à coeur depuis des années de voir émerger une filière de « plantations énergétiques » en Guyane. Le projet de centrale au Larivot en apporte un bon coup de pouce.
Selon Hélène Sirder, la CTG est justement en train de finaliser un dossier qu’elle va remettre au Gouvernement pour que celui-ci tente d’obtenir de l’Europe une dérogation unique permettant à la Guyane de déforester pour de la plantation énergétique. Une situation interdite en Europe, formalisée dans le dispositif européen REDD++ (réduction des émissions résultant du déboisement et de la dégradation des forêts).
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