Mercredi 31 Mars 19h: numérique et environnement (D Martin Ferrari)
Alors que nous nous retrouvons demain pour une visio conférence autour de numérique et environnement avec – Eric VIDALENC, économiste, auteur de « Pour une écologie numérique », ed : les Petits Matins. Transition écologique et transition numérique peuvent se renforcer. (19/19h30)- Patrick CHAIZE, sénateur de l’Ain, vice-président de la commission des affaires économiques, auteur de la proposition de loi visant à « réduire l’empreinte environnementale du numérique en France » (19h30/20h), débat animé par Dominique Martin-Ferrari , journaliste à 19h ; à partir d’un PC, Mac, iPad, iPhone ou appareil Android : Veuillez cliquer sur cette URL pour joindre: https://us02web.zoom.us/w/89693608213?tk=xT_9Jwpyq0lyqjvnlkV7_icjVV1iK3HnS-tDHJ8yaac.DQIAAAAU4ifZFRZzbTBsY2hSRlFEeTB6TnZnRl9vaHVBAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA&pwd=QmVBMnNCcWVvNjJybTQrWDJSQUtqQT09&uuid=WN_YPF4Ybs8TCe4IHcbqaL3vQ
le shift projet organise dès mardi ( ce doublon auraut pu etre evité!) un rencontre autour du nouveau rapport sur l’impact environnemental du numérique et le déploiement de la 5G ! de 18h à 20h en vidéo-conférence : une présentation de la note par ses auteurs et sera suivie d’une table ronde en présence de plusieurs acteurs (Ademe, Sénat, Eurométropole de Strasbourg) puis d’un temps de questions-réponses avec le public : Rendez-vous un peu avant 18h00 sur ce lien Zoom ou à défaut sur Facebook LiveDepuis 2018, nos travaux sur le numérique nous ont permis de définir notre vision du concept de sobriété numérique. Nous publions cette fois une note d’analyse ayant pour objectifs de :Consolider le travail de chiffrage de l’impact environnemental mondial du numérique via une mise à jour de nos scénarios de 2018 ;Utiliser le déploiement de la 5G comme illustration grandeur nature des questions à poser explicitement pour dimensionner un choix technologique et assurer sa pertinence ;Comprendre en quoi la cristallisation du débat sur la 5G démontre la nécessité de construire une discussion collective plus large et plus efficace sur nos choix technologiques.- IMPACT ENVIRONNEMENTAL DU NUMERIQUE- Tendances à 5 ans et gouvernance de la 5GMise à jour des scénarios prospectifs des impacts du numérique mondial et propositions pour le déploiement d’une 5G raisonnée Comment rendre le numérique compatible avec la trajectoire 2°C ? Quelles débats instruire sérieusement et quels acteurs mobiliser pour un système numérique résilient ? Comment nous saisir aujourd’hui du débat sur la 5G pour construire une gouvernance numérique adaptée et efficace ? Le contexte du déploiement en cours de la 5G sur nos territoires constitue une véritable occasion de réfléchir ensemble à une trajectoire compatible avec les contraintes énergie-climat pour nos usages numériques et à l’adaptation de nos mécanismes de prises de décisions face à l’ampleur de nos choix technologiques et de leurs implications. Les débats sur nos choix technologiques ne concernent pas une adhésion ou non à la technologie en tant que telle. Pour qu’ils soient bénéfiques, les débats doivent questionner ce qui motive les directions que nous donnons à notre système connecté, ce qui les justifient et les actions à mettre en place à l’échelle de la société. Revenir sur la cristallisation du débat concernant la 5G va permettre de démontrer la nécessité de construire une discussion collective plus large et plus efficace sur nos choix technologiques, autour d’une gouvernance concertée au service d’objectifs explicites.Sans réflexion de cette nature, nos politiques et stratégies de déploiement des outils numériques resteront les opportunités gâchées d’une transition numérique qui, bien qu’omniprésente, échouera à contribuer à relever les défis physiques et sociétaux de ce siècle.Le numérique aujourd’hui : des tendances insoutenablesNous avons mis à jour nos scénarios prospectifs de 2018. Nos résultats confirment les tendances identifiées, à savoir une part du numérique dans les émissions mondiales non négligeable (3,5 % en 2019) et une croissance préoccupante de ses impacts (+ 6 %/an) incompatible avec la trajectoire 2°C. Les progrès technologiques sur l’efficacité énergétique n’ont jamais conduit à compenser l’augmentation des usages.Le constat est donc indéniable : l’impact du numérique ne fera qu’augmenter si nous ne nous donnons pas les moyens de le piloter. En l’absence de réinvention des comportements et des modèles d’affaires, le déploiement des nouvelles générations de réseaux (dont la 5G imminente) et le développement des usages associés (IoT, IA, edge computing, usages vidéo très haute résolution sur mobiles) accentueront cette tendanceLe déploiement de la 5G : une manifestation grandeur nature des tendances insoutenables Avec une augmentation moyenne de 34 % par an sur la période 2013-2019, la consommation électrique associée à nos usages mobiles dans le monde représente aujourd’hui 1,5 fois celle de nos usages fixes. Ils sont ainsi au cœur des enjeux posés par les tendances insoutenables déjà identifiées en 2018 (et confirmées dans cette mise à jour) et qui motivent aujourd’hui le déploiement de notre cinquième génération de réseaux mobiles.Sur la 5G, un constat fait consensus : son déploiement en masse sur les territoires entraînera une augmentation de la consommation énergétique associée, notamment de par ses effets induits. Le véritable enjeu réside alors dans le « pourquoi » et le « comment » de ce déploiement. Comment déployer une « 5G raisonnée », par opposition à une 5G de masse ? A quels usages se limiter et comment les choisir ? A-t-on vraiment besoin des services de la 5G à titre individuel et dans quelle mesure va-t-elle contribuer à réduire ou, au contraire, à augmenter la fracture numérique ? Ou doit-on privilégier des usages spécifiques (dans les domaines de la santé et de l’industrie par exemple) ?Ce qu’a démontré la cristallisation du débat sur le déploiement de la 5G en 2020, c’est que nos mécanismes de prise de décisions ne sont plus adaptés à l’ampleur de nos choix technologiques et de leurs implications. Alors que les technologies occupent aujourd’hui une place centrale dans le fonctionnement de nos sociétés, nous sommes seulement en train de découvrir le caractère structurant de nos choix technologiques et donc la nécessité d’en faire l’objet d’un débat de société. Dès lors, la construction d’une nouvelle gouvernance du numérique, française puis européenne, qui mobilise tous les acteurs nécessaires au pilotage de nos réseaux, nous semble plus que jamais indispensable.Pour rendre le système numérique européen résilient : il nous faut un planSur la base de ces constats, nous formulons ainsi trois conditions nécessaires pour que le système numérique européen puisse devenir résilient :Bâtir une nouvelle gouvernance du numériqueAu niveau national, initier et harmoniser les objectifs de décarbonation et les outils d’évaluation et suivis quantitatifs.Au niveau des territoires, donner aux élus les moyens d’organiser la concertation de lasociété civile pour déterminer les usages prioritaires et modalités de déploiement.Au niveau européen, développer des organes de gouvernance cohérents et d’une ampleur adaptée aux infrastructures de l’Union, à ses usages et ses acteurs économiques.Inventer les nouveaux modèles économiques Sortir de la rentabilisation des services par les volumes de données massifs.Rentabiliser les usages construits sur la modularité, l’après-première vie et l’allongement de la durée de vie des terminaux, matériels et équipements réseaux.Développer les outils d’un pilotage du numériqueFixer des objectifs quantifiés et normatifs pour le numérique, dont l’atteinte assure la comptabilité avec la trajectoire 2°C.Développer des outils robustes d’évaluation de l’impact énergie et carbone.Développer les outils de suivi permettant de mesurer les effets de la gouvernance numérique et de l’ajuster pour atteindre les objectif