Application concrete: l’hydrogène et les nouveaux trains.
La SNCF vient de commander ses nouveaux trains à hydrogène à Alstom et la région Occitanie sera une de premières à s’équiper.
Elles sont quatre régions à s’être lancées dans ce pari du train hydrogène, des lignes fermées qui pensent rouvrir , des lignes encore non électrifiées , là où il aurait fallu réutiliser le diesel . Pour l’instant il n’est pas sûr que ces rames fonctionnent à un hydrogène vert , mais elles sont tout de même prévues pour éviter un retour au train carbone .
Car les choix ne sont pas simples. Moins simples en tout cas que ce que les manchettes de nos quotidiens nous laissent entrevoir. Pour soutenir le développement de solutions telles que l’hydrogène, il faut être en mesure de faire des choix d’investissement complexes. Il faut penser les mix énergétiques de demain encore incertains, valider et structurer des projets de tailles, de géographies, d’enjeux technologiques différents dans l’espoir qu’ils généreront les bénéfices environnementaux, sociaux et économiques escomptés.Pour réussir le pari industriel de l’hydrogène, il faut aussi pouvoir combiner les investissements publics annoncés dans le cadre de France Relance ou du Green Deal européen et les capacités d’investissements privés, de toute nature. ET puis 90% de la production hydrogène est pour l’instant gris quand tout le monde pense vert. Le grand enjeu du premier maillon de la chaîne, la production, est de donner une réalité économique à l’hydrogène vert.
La France entend construire un « airbus des électrolyseurs » (1,5MDS d’euros)
En France, deux acteurs majeurs produisent des électrolyseurs : Areva H2Gen, racheté très récemment par GTT, et McPhy, start-up qui compte plusieurs grands partenaires stratégiques tels que Technip Energies et EDF. La nouvelle politique énergétique reconnaît l’importance de l’innovation et ouvre la voie à l’hydrogène comme carburant de substitution, vecteur d’énergie et dispositif de stockage de l’énergie. Pour organiser cette dynamique, Bruno Le Maire prend la tête d’un Comité national de l’hydrogène au sein duquel se retrouveront tous les acteurs de la filière, et le Gouvernement va également mettre en place une task force interministérielle pour mener à bien la stratégie en interne.
En Vendée , aux pieds des éoliennes de Bouin, Lhyfe, producteur et fournisseur d’hydrogène, le Syndicat de l’énergie de Vendée (SyDEV) et sa SEM Vendée Energie va être pionnier européen de cette méthode de production d’hydrogène (en connexion directe avec une source d’énergie renouvelable, l’eolien offshore). La livraison des 300 premiers kilos d’hydrogène renouvelable journaliers est prévue pour le printemps 2021.
Rien ne sert de produire si l’on ne consomme pas . Premier axe: l’industrie
Le développement d’un marché de l’hydrogène à l’échelle européenne reposera d’abord sur l’intégration du marché au niveau régional« L’hydrogène répond aux besoins de fortes puissances motrices ou aux besoins de longue autonomie, notamment pour les flottes captives parcourant de longues distances à flux tendus », estime le Gouvernement. C’est pourquoi sa stratégie vise particulièrement la mobilité lourde pour le transport de voyageurs et de marchandises. Utilitaires, poids lourds, trains, avions, bus, navettes fluviales…, Et c’est pour cela que l’engagement des régions est si important.
D Martin Ferrari