La Finlande va produire du nickel « vert » pour les batteries électriques, comme en Nouvelle-Calédonie (France TV la 1°)
Cathodes de nickel de classe 1 haute pureté pour les batteries électriques • ©Alain Jeannin
C’est l’histoire d’une usine de nickel en Finlande qui aurait pu voir le jour en Nouvelle-Calédonie. Le projet Nakéty, porté par Nornickel et le groupe calédonien Ballande, a été envisagé puis finalement abandonné en 2002. Des désaccords étaient survenus entre russes et australiens, ces derniers devaient assurer le chantier de construction. L’étude préliminaire a coûté près de 8 millions de dollars. Une usine devait voir le jour sur la côte-est du Territoire. L’usine de Nakéty existe mais aux antipodes, à Harjavalta en Finlande. Dans le même temps, ou presque, le canadien Inco entamait la construction de l’Usine du Sud en Nouvelle-Calédonie.
Le géant russe Nornickel agrandit sa raffinerie de nickel en Finlande pour approvisionner le marché des véhicules électriques. Les transformations actuelles vers l’économie bas carbone vont donner de plus en plus de place au « métal du diable ».Alain Jeannin • Publié le 23 avril 2021 à 02h06, mis à jour le 23 avril 2021 à 02h23
Les gisements miniers finlandais sont importants et anciens, exploités depuis 1920. Au fil du temps, ils verront défiler des actionnaires canadiens puis français et enfin russes. La Finlande a perdu une partie de sa ressource en nickel, avec l’annexion de la région de Petsamo, aprés la guerre d’hiver qui l’opposa à Staline en 1939.
La société minière russe Nornickel a donc annoncé une expansion importante et tous azimut de la production de sa raffinerie de nickel à Harjavalta en réponse à la demande croissante de matériaux de batteries pour véhicules électriques (VE) produits de manière responsable en Europe. De l’amont vers l’aval, de la mine jusqu’à l’usine, le producteur va transformer le nickel pour obtenir un produit fini utilisable dans les batteries.
Dans la phase 1, la production de nickel de la raffinerie passera de 65.000 t / an à 75.000 t / an en 2023 et dans la phase 2, à plus de 100.000 t / an d’ici 2026.
« Cette expansion renforcera davantage la position de la raffinerie de Harjavalta en tant que l’un des producteurs les plus durables de nickel et de cobalt pour l’industrie des batteries EV », a déclaré Joni Hautojärvi, directeur général de Nornickel Harjavalta.
A Harjavalta, Nornickel produit du nickel en cathodes, briquettes, sels cristallisés et sulfates en solution, et du cobalt en sulfate cristallisé et en solution. Le processus de production est basé sur la lixiviation à l’acide sulfurique des semi-produits de nickel, une approche de haute technologie qui permet un taux d’extraction de plus de 98%. Plus de la moitié des métallurgistes de l’usine sont des femmes
Premier producteur européenHarjavalta est principalement alimenté, mais pas uniquement, par les énergies renouvelables et son expansion est conforme à la stratégie de Nornickel qui consiste à assurer une transition mondiale vers une économie plus verte. Le combinat métallurgique d’Harjavalta qui associe Nornickel au finlandais Boliden, lui-même partenaire d’Eramet à Sandouville, utilise le gaz naturel liquéfié (GNL) pour sécuriser ses besoins en énergie.
Cours du nickel au LME de Londres, le 22/04/2021 à 15:55 GMT : 16.092 dollars/tonne -0,85 %
Action Nornickel (NNIC.F) à la Bourse de Londres 34,07 $ +3,21 %