le corail et le séquençage de son génome
Nouvelle technique maitrisée: le séquençage . Immédiatement appliquée à une espèce en danger de disparition : le corail. Quel progrès en tirer? Mais quels dangers? ON sait tout désormais de l’acropora , il ne doit pas supplanter la diversité d’un récif
La dégradation de la population de corail n’est plus un secret : dans les îles les plus peuplées et les plus touristiques, telles les Antilles, Mayotte, La Réunion ou encore les îles de la Polynésie Française, le pourcentage des récifs atteints est estimé à 30% tandis que 50% d’entre eux sont menacés.
Après le séquençage du génome de végétaux comme le riz ou le peuplier, de champignons comme la truffe, de bactéries ou d’animaux comme l’éponge, l’oursin, le chimpanzé ou nous, Homo sapiens sapiens, c’est au tour de deux espèces de coraux de voir leur patrimoine génétique révélé, des chercheurs de l‘institut des sciences et technologies d’Okinawa ont récemment percé le secret du génome de l’Acropora digitifera, un corail très répandu dans les océans Indien et Pacifique, riche de 24.000 gènes. Une autre équipe travaille actuellement sur l’espèce de l’Acropora millepora et est sur le point de publier ses résultats.
Les débouchés permis grâce à ces études sont innombrables : ils permettent d’une part d’enrichir la connaissance des biologistes marins mais aussi et surtout, d’observer les impacts des traumatismes sur les organismes ou encore d’identifier les différents gènes intervenant dans le système immunitaire des coraux.
Les premières connaissances émanant du séquençage du génome du corail ne se sont pas faites attendre. Leurs gènes montrent qu’ils ont développé la production de protéines jouant le rôle… d’une crème solaire. La quantité de gènes impliqués dans leur système immunitaire a elle aussi surpris les chercheurs. Pour eux, une telle complexité est liée à leur vie à la fois coloniale et symbiotique qui rend indispensable la reconnaissance précise de l’ami et de l’ennemi, en plus du soi et du non-soi.
Pour les spécialistes des coraux, le premier intérêt de ces études est de faire sauter les verrous sur lesquels ils butaient fréquemment : l’outil que représente la carte génétique de ces organismes est comme un livre où puiser les explications et les voies d’accès à la compréhension de nombreux phénomènes. Plus globalement, les chercheurs ont constaté une grande richesse des gènes impliqués dans le système immunitaire. Leur hypothèse est que le mode de vie symbiotique du corail avec ses algues marines contraint à une meilleure identification de la nature des organismes. Une telle richesse laisse espérer d’importantes retombées en termes de traitements thérapeutiques
Pourquoi est il si difficile de protéger le corail?
Les coraux sont des invertébrés de la famille des cnidaires . S’ils sont si difficiles à protéger, c’est aussi parce la complexité de leur organisme est grande : le corail abrite en effet des algues microscopiques, les zooxanthelles, sans lesquelles il ne peut survivre. Ces deux organismes vivent en une parfaite symbiose.
A la suite de différents traumatismes, tels qu’un réchauffement de la température de l’eau, on observe généralement un blanchiment du corail : il s’agit en fait du départ des algues. Celui-ci entraîne alors diverses carences pouvant conduire à la mort du récif. Le niveau de complexité augmente encore lorsque l’on sait que chaque espèce de corail est atteinte différemment par ce départ.
http://www.sequencage-genome.com/sequencage-genome-corail