Guyane : Le chantier de la centrale Larivot à l’arrêt, première victoire pour France Nature Environnement
Le tribunal administratif a suspendu l’arrêté d’autorisation environnementale accordé pour le chantier de la future centrale du Larivot, suite à la demande des associations France Nature Environnement et Guyane Nature Environnement, déposé le 8 juillet auprès de l’instance. Une première victoire pour ces associations environnementales.
L’arrêté d’autorisation environnementale de la centrale du Larivot est suspendu par le tribunal administratif, considérant que “deux moyens paraissaient propres à créer en l’état de l’instruction un doute sérieux quant à la légalité de l’arrêté”. Le chantier est dès lors suspendu, le temps pour l’instruction de suivre son cours et de statuer sur la légalité du chantier sur ces points.
Pour expliquer ce choix, le tribunal précise que “le contexte actuel d’urgence écologique et climatique et eu égard aux objectifs que la France s’est donnée de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40% en 2030 par rapport à l’année 1990 et de neutralité carbone en 2050, le projet de nouvelle centrale alimentée au fioul, même s’il marquait une réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’ancienne centrale, ne participait pas de manière suffisante à la trajectoire de réduction de ces émissions pour atteindre les objectifs fixés par la stratégie nationale bas-carbone”.
Autre élément appuyant sa décision, la proximité du projet avec le rivage, pour laquelle le juge des référés émet l’hypothèse que “le projet était susceptible de méconnaître la loi Littoral dans ses dispositions propres à la Guyane, en ce que d’une part le schéma d’aménagement régional (SAR) de la Guyane n’avait pas prévu un tel projet d’aménagement pour le site du Larivot et d’autre part que le secteur ne pouvait être qualifié de secteur d’urbanisation diffuse, les hameaux les plus proches étant situés entre 500 mètres et un kilomètre du site”.
Les associations France Nature Environnement et Guyane Nature Environnement n’en étaient pas à leur coup d’essai puisqu’avec les deux recours en référé déposés au début du mois de juillet, ils portaient le total des recours déposés à cinq. Les associations évoquent alors leur volonté que le tribunal agisse rapidement dans le lancement d’une instruction qui obligerait EDF à suspendre ses activités le temps de l’enquête. Une première victoire donc, même si le groupe EDF n’a pour le moment pas réagi à la décision du tribunal et que l’enquête devra statuer sur la légalité du chantier avant que celui-ci ne puisse reprendre.
Damien Chaillot