7 AOut 2021: parution des données sur le Gulf stream
Perturbation des courants océaniques : vers un effondrement climatique ?
7 août 2021
L’AMOC, ou ‘circulation méridienne de retournement atlantique’, renvoie à un système de courants océaniques permettant de réguler l’ensemble du système climatique à l’échelle mondiale. Les courants océaniques situés en surface — dont le célèbre Gulf Stream — acheminent l’eau chaude depuis les tropiques vers le nord de l’Océan Atlantique avant de rapatrier l’eau froide, qui circule plus en profondeur, en sens inverse, vers le sud. Un système qui permet de répartir la chaleur apportée par le Soleil, et dont le dérèglement pourrait bien avoir des conséquences dramatiques sur la planète.
Le réchauffement climatique mis en cause
Dans une étude parue ce jeudi 5 août dans la revue Nature Climate Change, le climatologue allemandNiklas Boers (du Potsdam Institute for Climate Impact Research) a alerté sur l’instabilité de ce système de courants océaniques, dont le flux est en proie à un ralentissement considérable depuis le milieu du XXe siècle. Entres autres, les scientifiques ont établit en février 2021 que le flux de circulation du Gulf Stream était à son niveau le plus bas depuis près de 1 000 ans. Un affaiblissement de l’équilibre de l’AMOC qui, selon le climatologue, pourrait bien mener à l’effondrement du système climatique tel que nous le connaissons, rapporte France Inter. « Les résultats confortent l’hypothèse que le déclin de l’AMOC n’est pas juste une fluctuation ou une réponse linéaire à l’augmentation des températures, mais signifie plutôt que l’on s’approche d’un seuil critique après lequel le système de circulation de l’eau peut s’effondrer », explique le climatologue.
À l’origine de cette déstabilisation ? Le réchauffement climatique. La hausse globale de la température des océans ainsi que la fonte des glaces auraient un lourd impact sur la dynamique de l’AMOC. L’ajout d’une quantité considérable d’eau douce dans les masses d’eau salée — qui sont toutes deux d’une densité différente — entrainerait en effet le ralentissement de la circulation de ces courants marins qui jouent le rôle d’un véritable thermostat pour le monde entier.
Des conséquences terribles pour la planète entière
À l’heure actuelle, la plus grande crainte des climatologues réside dans le franchissement ce « seuil de rupture » qui déstabiliserait la dynamique de l’AMOC. S’il est atteint, il pourrait bien entrainer « une transition substantielle et en pratique probablement irréversible vers le mode faible », explique Niklas Boers. Et avec ce basculement vers un flux beaucoup plus lent, des conséquences désastreuses pour l’ensemble de la planète, bien plus alarmantes que les événements climatiques et catastrophes naturelles dont nous sommes aujourd’hui témoins, rapporte France Info.
Le ralentissement de la circulation de ces courants océaniques entraînerait en effet celui de la répartition de la chaleur à l’échelle planétaire. Dans l’hémisphère nord, les températures connaîtraient une baisse considérable. Dans les pays d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Asie, les habitants seraient confrontés à des sècheresses de plus en plus intenses alors que les moussons, conséquences de la différence de température entre la terre et la mer, se déplaceraient pour toucher d’autres zones du globe. De la même façon, l’Europe et l’Amérique du Nord devraient faire face à une baisse des précipitations, rapporte leHuffington Post.
Par ailleurs, les océans, qui absorbent une grande quantité du CO2 présent dans l’atmosphère, ne pourraient plus assurer cette fonction avec autant d’efficacité, résultant à une augmentation de la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, et donc à l’accélération de la hausse des températures à travers le monde et dans les océans. Ainsi, les phénomènes déjà engendrés par le réchauffement climatique — comme la fonte des glaces et la hausse du niveau de la mer sur les côtes atlantiques — seraient eux aussi accélérés. Enfin, les écosystèmes marins (ainsi que toutes les espèces qui y vivent, plantes comme animaux) seraient fortement impactés par ces bouleversements climatiques.
Une urgence mondiale
Face à ces constats plus qu’alarmants, le climatologue Niklas Boers et bon nombre de scientifiques appellent à un changement drastique dans nos modes de vie (et de consommation) afin de limiter au maximum les émissions de gaz à effet de serre, aujourd’hui principales responsables du réchauffement climatique. Car selon lui, « la probabilité que cet événement à impact extrêmement élevé se produise augmente avec chaque gramme de CO2 que nous rejetons dans l’atmosphère », rapporte le Huffington Post.