les Antilles très gravement touchées par le COVID
Rien ne va plus dans les Antilles. Martinique et Guadeloupe affichent des taux d’incidence au Covid-19 jamais atteints sur le territoire national. Des mesures de confinement ont été prises. Les touristes renvoyés dans leurs pénates. Des soignants débarquent en urgence. Et le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, estime que la situation est extrêmement grave.
Taux d’incidence inégalés et faible vaccination
Jamais la pandémie de Covid-19 n’avait touché le territoire français avec une telle intensité. En Martinique, le taux d’incidence au Covid-19 atteint 1 165,7 cas pour 100 000 habitants. Il dépasse les 1 769 cas en Guadeloupe. Soit deux fois plus que la semaine précédente. La faute au variant Delta qui représente88 % des contaminations en Guadeloupe, selon les données de l’Agence régionale de santé. Mais aussi à la faible couverture vaccinale dans les Antilles. En effet, moins de 20 % de la population a été complètement vaccinée sur le territoire. Conséquence : les hôpitaux voient leurs services de réanimation saturés. 226 % de taux d’occupation des lits de réanimation en Martinique contre 155 % en Guadeloupe. À titre comparatif, 13,6 % des lits de réanimation sont occupés en Bretagne.
Un confinement strict en Martinique, bientôt en Guadeloupe
Ces mauvais chiffres ont évidemment eu des conséquences sur la vie des Antillais. Lundi, Stanislas Cazelles, préfet de la Martinique, a annoncé un renforcement des mesures de confinement. La zone de circulation des habitants a été réduite de 10 à 1 km autour de leur domicile. Et le couvre-feu fait son retour entre 20 h et 5 h. Chacun doit prendre ses responsabilités, a insisté le préfet de Martinique. Hier, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a assuré que ces mesures de freinage risquaient de s’entendre très prochainement à la Guadeloupe. Aujourd’hui soumise à un confinement moins restrictif.
Les touristes priés de quitter le territoire
Parmi les mesures annoncées, la fermeture des hôtels et l’interdiction des locations saisonnières obligent, de facto, les touristes à quitter le territoire. L’accès à la plage, aux lieux de loisirs ou encore aux commerces a également été interdit. Un coup dur pour les professionnels du tourisme antillais après plus d’un an de pandémie. C’était notre meilleur mois de juillet depuis longtemps, confirmait Georges Athala, gérant d’une société de location de voitures, il y a quelques jours à Ouest-France . Mais dès la déclaration préfectorale, nous avons eu des annulations en série.
Dans une interview à l’AFP, Sébastien Lecornu s’est voulu rassurant sur la question. Des mesures d’urgence sont à nouveau mises en œuvre : le fonds de solidarité, le chômage partiel vont soutenir les secteurs les plus exposés, notamment l’hôtellerie, la restauration, le secteur touristique ou encore le transport aérien et maritime.
270 soignants débarquent en urgence
Hier, 270 soignants ont pris l’avion à Roissy pour apporter leur soutien aux professionnels de santé des Antilles, dont une trentaine venue de Bretagne et des Pays de la Loire. Vu ce qui a été vécu par les soignants en 2020, je trouve la réponse massive. Le monde sanitaire reste mobilisé face à la pandémie, malgré la fatigue et la saison estivale, estime Jean-Christophe Favier, médecin anesthésiste au Centre hospitalier Bretagne Sud de Lorient, qui sera chargé de coordonner les évacuations aériennes des malades vers la métropole. Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, ainsi que le ministre de la Santé, Olivier Véran, vont tous deux se rendre sur place cette semaine afin d’accompagner les autorités locales dans le nouvel épisode de cette crise.