Oxfam appelle les pays riches à augmenter leurs financements climat avant la COP 26
Gouvernance | 21 septembre 2021 | Rachida Boughriet |
À six semaines de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 26) à Glasgow, en Écosse, l’ONG Oxfam tire la sonnette d’alarme sur les financements alloués pour l’action climatique dans les pays en développement.
Lors de la COP 15 à Copenhague, en 2009, les pays développés s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 en faveur des pays en développement afin de s’adapter au changement climatique et réduire leurs émissions. Cet objectif « a été réitéré et prolongé jusqu’en 2025 », rappelle l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Selon son rapport annuel sur le suivi de ces financements climat, publié le 17 septembre, « il manque encore 20 milliards de dollars US (en 2019) aux pays développés pour atteindre l’objectif de mobilisation de 100 milliards en 2020 », a déclaré Mathias Cormann, secrétaire général de l’OCDE. Les financements climatiques fournis et mobilisés par les pays développés ont ainsi totalisé 79,6 milliards en 2019, soit une hausse de 2 % par rapport à 2018.
« Au regard des engagements actuels », Oxfam estime que « les pays riches ne tiendront pas leur promesse et n’atteindront que 93 à 95 milliards de dollars par an d’ici à 2025, cinq ans après la date fixée ». L’ONG redoute que les pays vulnérables puissent « se voir privés de 68 à 75 milliards de dollars au total au cours de cette période de six ans ».
Oxfam demande que la moitié des financements soit alloué à l’adaptation au changement climatique. Or, selon l’OCDE, en 2019, seulement 25 % lui ont été consacrés. « Nous estimons, au vu des promesses existantes des pays donateurs, qu’environ un quart seulement (26 à 27 milliards de dollars) des financements climat en 2025 sera consacré à aider les pays en développement à renforcer leur résilience et à s’adapter à l’aggravation des impacts climatiques », ajoute Oxfam.
Par ailleurs, en 2019, 70 % des financements publics pour le climat ont été accordés sous forme de prêts « au lieu de subventions, pointe Oxfam. Cela semble devoir se poursuivre jusqu’en 2025, ce qui poussera les pays en développement à s’endetter davantage ».
Le président Emmanuel Macron s’est engagé à ce que la France mobilise 6 milliards d’euros par an de financements climat, dont un tiers pour l’adaptation d’ici à 2025.
« Face à cette situation financière inquiétante, potentielle source de tensions fortes à la COP 26, la France ne peut pas se contenter du statu quo. Ce serait faire injure aux nations les plus vulnérables. Emmanuel Macron doit faire preuve de solidarité et annoncer une augmentation significative des financements climat de la France, soit 8 milliards d’euros par an d’ici à 2025, dont la moitié pour l’adaptation », prévient Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer climat à Oxfam France.
(actu environnement)