L’alerte est donnée : la relance du nucléaire s’annonce-t -elle inexorable ?
Nous avions prévu cet événement. Il a démarré comme imaginé .et la coordination du calendrier est une prouesse de communication
– Le 15 Septembre débute l’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique du centre industriel de stockage des déchets radioactifs (COGEO) de Bure lancé il y a plus de vingt cinq ans
– Le 11 Octobre le président Macron annonce son plan financier 2022/2030, 8 milliards (la plus grosse enveloppe) est réservée à la décarbonisation et aux énergies du futur. On parle bien sûr de l’hydrogène verte, la surdouée des énergies de demain. La France veut être leader de cette production. Problème : pour produire l’hydrogène verte on a besoin d’électricité. Or nous accusons un retard clair en terme d’éolien ou de solaire. Le nucléaire n’attend que de se mettre au service de cette nouvelle énergie, il suffit d’en prévoir la poursuite Hydrogène verte pour demain et nouveaux réacteurs se trouvent intimement liés. ET beau timing de communication, toutes les UNE alertent sur l’augmentation du prix de l’électricité. Certains titres n’hésitent pas à prôner la reprise immédiate du nucléaire pour nous sauver de la poéle à frire (clin d’oeil à M Rocard)
– Décembre , une dernière décision européenne bouclera le dossier de la taxonomie. Dans ce cadre, en Avril dernier les énergies vertes avaient été sélectionnées toutes compatibles avec les critères européens d’un soutien financier . Le nucléaire restait en débat et la décision remise avant fin Décembre.
En Janvier , la France prend la présidence de l’UE . Elle aura six mois pour imposer le nucléaire à l’Europe , convaincre l’Allemagne et l’Autriche principaux détracteurs.
Alors la France de la technologie rêve. Au cœur de la campagne électorale qui s’annonce, elle se voit maitre en hydrogène verte, leader des futurs petits réacteurs dont elle espère le développement. Une génération de militant s’est éteinte, les jeunes d’aujourd’hui regardent anxieusement les degrés du changement climatique et l’électricité nucléaire décarbonée. Ils ont oublié que le nucléaire comportait des risques, générait des déchets , avait pesé très lourd dans nos impôts et qu’on avait sacrifié tout notre développement en ENR sur l’autel du nucléaire.
Dominique Martin Ferrari