COP 26: la COP ouvre à Glasgow ( retrouvez ce papier dans Outremers 360°)
Comme pour toutes les COP , avec l’ouverture de la 26°, la dramaturgie est à son comble . On parle du Sommet de la dernière chance alors que 197 pays sont rassemblés pour « relever les ambitions » de réduction de GES comme le stipule l’article 4 de l’accord de Paris.
Alors à quoi va servir Glasgow ? La pression citoyenne s’imposera t elle aux Etats ?
Entre 2015 et aujourd’hui l’eau a coulé sous les ponts.
Le rapport du GIEC paru durant l’été 2021 a confirmé la responsabilité de l’action humaine, déclenchant nombre d’investigations journalistiques sur le lobby mené par les pétroliers qui « savaient « comme le prouvent leurs rapports, mais ont joué les sceptiques , faisant ainsi perdre au monde un temps précieux.
Non seulement le changement climatique (CC) est désormais avéré -il a fallu trente ans pour parvenir à cette évidence – mais il s’aggrave plus vite que prévu. Ce constat a déclenché une pression citoyenne hors du commun à l’encontre des états. Les calendriers proposés par les cadres onusiens que sont les COP et dont l’objectif est de faire avancer le monde à la même vitesse, sont jugés insuffisants et la colère gronde.
Le G20 qui se déroulait à Rome ce week end rassemblant les nations les plus riches n’a rien promis et les plus grandes économies sont coupables d’une manière ou d’une autre de ce déficit d’ambition à l’aune de l’urgence climatique, même s’ils ont réaffirmé leur engagement pour un objectif à +1,5° en 2100 ce qui devrait laisser la planète en état d’habitabilité .
A ce jour seule la Gambie a rempli son devoir. Le résultat des prévisions (la somme des NDC, engagement de chaque état) nous conduirait à +2,7° !…Il n’est pas à la hauteur des +2° encore moins des +1,5° demandés à Paris par l’AOSIS (alliance des petits états insulaires) conduit entre autres par MaÏna Sage députée de Polynésie . La situation des petits états insulaires menacés de disparition sous la montée des eaux est symbolique de l’injustice du CC : les moins grands émetteurs sont les plus immédiatement menacés comme le sont les sahéliens , les vietnamiens ou les habitants du Bangladesh. Or l’équilibre de l’accord de Paris repose sur le multilatéralisme et la solidarité envers les pays les plus vulnérables et pour l’instant l’engagement à 100 milliards pour le sud , pour l’aider à moins émettre et à s’adapter , n’a pas été rempli. Seuls 7,9 milliards sont atteints et déjà une nouvelle promesse est faite pour dédramatiser la négociation : les 100 milliards seront versés en 2023 et l’Europe annonce 4 milliards de plus entre 2021 et 2027
IL n’ y a plus le choix, il faut faire vite.
Le 6° rapport du GIEC est clair : certaines zones du monde sont d’ores et déjà inhabitables, les pôles fondent, la mer monte, inondations et sécheresses se multiplient.
On savait tout cela, mais il a fallu attendre que cela advienne pour s’en préoccuper réellement et encore !…Il faut donc déterminer comment cesser de produire du CO2, des GES (on parlera beaucoup du méthane à Glasgow) ? Comment reconstruire un secteur énergétique à coup de milliards alors que la COVID a conduit à un soutien sans précédent des économies des états? Comment se méfier des solutions clé en main dont on ne mesure pas les conséquences à long terme ? Comment revenir sur ce que l’on croyait être une bonne solution (cf les puits de carbone) ?
Les dirigeants de 197 pays vont plancher sur le sujet Parmi eux, Joe Biden, Emmanuel Macron ou encore la future ex-chancelière allemande Angela Merkel. Mais Il y aura aussi des absents de marque : les présidents russe et chinois Vladimir Poutine et Xi Jinping.
Dominique Martin Ferrari
Que peut on attendre de GLASGOW ?
La France et l’Europe ont une position ambitieuse (même si leurs engagements n’ont pas été suffisamment remontés). Elles veulent pouvoir faire appliquer l’accord de Paris et pour cela en préciser les règles(art 4 et 6) dont l’engagement plus fors et plus sérieux des états
L’influence du plan européen (Fit for 55), les engagements de soutien de nouvelles technologies(ENR, Hydrogène..) , les diverses coalitions lancées par E. Macron devraient aider à prouver cette volonté
Le dossier adaptation ouvert seulement en 2021, renforcé le 7 mai dernier, couplé aux « solutions fondées sur la nature » , qui seront bientôt mieux définies et financées dans le cadre de la Convention Biodiversité va être précisé. L’outremer devrait pouvoir en bénéficier pour contrer la montée des eaux, rester garant de la stabilité du stockage du carbone et produire une électricité de moins en moins dépendante du charbon ou du pétrole.