JT Usine à GES 18h en direct de Glasgow
Valery Laramée recevait ce soir François Gemenne qui vient de sortir un livre sur la géopolitique du climat. L’espoir semble permis d’aboutir à un accord « pas trop mauvais« , même si l’on sait que Chine et l’Arabie ne soutiendront pas la proposition de suspendre les subventions aux fossiles . Chine et USA ont signé dans la nuit un accord, ce qui laisse supposer qu’au delà de leurs dissentions présentes ou à venir, ils semblent d’accord pour considérer leur engagement sur le climat comme sérieux. François Gemenne a rappelé les limites d’une COP « elles ne mettront pas comme certains le pensent un point final aux questions climatiques…il y aura la COP 80, 126…. car le réchauffement demandera une surveillance permanente » . Les négociateurs continuent de chercher un accord sur les marchés carbone qu’il s’agisse des échanges de quotas entre pays ou des marchés privés. Pour cela, ils doivent parvenir à finaliser le fameux « rulebook », qui rassemble les règles de mise en oeuvre de l’accord de Paris. « Nous en discutons depuis six ans »
Le texte UK sera sans doute un succès diplomatique mais il ne masquera pas l’échec de la rencontre puisque les engagements ne sont pas à la hauteur.
Une nouvelle alliance a vu le jour, BOGA « Beyond Oil and Gas Alliance » à l’initiative du Costa Rica et du Danemark regroupant une vingtaine de pays et régions dont la France, le Groenland, l’Irlande, le Quebec… pour la sortie des hydrocarbures. On sait que les alliances ne sont pas contraignantes mais elles ont parfois l’intérêt d’attirer l’attention sur un point (ex forêts/ compensation) ou d’accélèrer un processus. CE QU’EN DIT Maxime COMBES ATTAC: « Ce lancement pourrait ouvrir une brèche. Non que la programmation de la sortie des énergies fossiles deviendrait immédiatement un objet de négociation en tant que tel : ces alliances, fort nombreuses, se constituent en parallèle des négociations proprement dites, et relèvent de la déclaration, sans rien de contraignant. En outre, elles restent le plus souvent muettes sur les procédures et mécanismes de mise en œuvre et de contrôle des objectifs annoncés. Néanmoins, cette nouvelle alliance, qui regroupe des pays et des juridictions qui s’engagent à progressivement ne plus délivrer de permis d’exploration et de production d’hydrocarbures, est la première initiative diplomatique qui articule engagements climatiques et sortie programmée des énergies fossiles. Loin de se limiter à des restrictions sur les financements de nouvelles infrastructures ou au désinvestissement progressif des entreprises du secteur fossile, cette nouvelle alliance fait de l’interdiction, ou des restrictions, de l’exploitation de nouveaux gisements un levier de l’action climatique.A l’échelle nationale, le gouvernement français, qui a décidé de rejoindre cette alliance, va tout de suite passer un stress-test à ce sujet : la ministre de la transition écologique Barbara Pompili est en effet saisie d’une demande de permis pour que la Française de l’Énergie (anciennement European Gas Limited) exploite le gaz de couche en Lorraine (hydrocarbure non conventionnel, gaz enfermé dans les couches de charbon), ce qui pourrait représenter un potentiel de 400 puits de forage en Moselle sur un territoire de 191 km². »
La France est de plus en plus isolée . Aucun ministre n’a pris la responsabilité d’un dossier. Un peu de bilatéral dans les coins . La taxonomie sur le nucléaire est de plus en plus battue en brèche: l’Autriche, le Luxembourg en opposition, seront rejoints par l’Allemagne.
Le dossier « chaud » reste celui de l’adaptation. Les 100Mds n’ont pas été versés, il faudra attendre 2023/2025. Ce non versement réduit la crédibilité de l’accord de Paris, et pour montrer le ridicule de la situation , le chef de la délégation africaine a réclamé 1300 milliards de dollars par an, sachant que pour l’instant 80% des financements continuent d’aller à l’atténuation (il était promis de parvenir à 50/50). Les pays du Sud veulent un calendrier des versements et une part grandissante des fonds allouée à l’atténuation.
DMF