« la guerre chaude » ouvrage collectif François Gemenne invité le 22 fev par l’AJE
Le livre qui va paraître aux presses sciences po le 3 mars, nous rappelle que le monde entre dans une phase difficile et mouvementée. Par égoisme, déni…nous avons repoussé les mesures qui pouvaient éviter les conflits. Même au moment où il va avec le gIECle 28 fev publier la part 2 du 6° rapport paru en Aout dernier, F. Gemenne nous apprend qu’il n’a pu évoquer ces risques de conflit « car les 192 pays doivent être d’accord… et dès qu’on touche à des questions sensibles, les gouvernements refusent que l’on aborde ces questions (défense ou santé publique). » ce qui conduit à une tendance à l’aveuglement face aux crises. Or le changement climatique est devenu belligène. Les changements de température créent une très grande occurence de violence et de conflits.
Au moment où la Russie envahit l’Ukraine, le chercheur en géopolitique n’est pas à l’abri de quelques erreurs « les conflits belligènes à venir ne pourront être réduit à des conflits classiques entre états C’est pourtant ce qui se passe sous nos yeux et pourtant au fond n’y a t il pas une référence à un monde aux ressources finies, assoiffé de gaz ou de blé? Mais Gémenne s’intéresse surtout aux plus faibles à ces conflits ancestraux entre pasteurs et cultivateurs sur les terres pauvres, à la recrudescence du terrorisme qui engage des forces en échange d’une promesse de protection des terres. IL n’évacue pas pour autant les troubles internes; les conflits qui s’allumeront quand un gouvernement ne pourra répondre aux besoins alimentaires de sa population, ou ne saura trancher entre les conflits d’usage et partager correctement l’eau nécessaire à la vie et à la santé mais aussi à l’agriculture et à l’alimentation. Il y aura aussi les conflits post pétrole, on peut imaginer des conflits pour le partage des terres pour les ENR
L’armée est attentive à ces nouveaux risques mais n’a pas encore de vision stratégique ou prospectiviste. Plusieurs régions du monde sont sous la loupe : l’Asie du Sud et du Sud Est , la Chine, déjà marquée par des déplacements de population parfois autoritaires face aux grandes inondations; Autant de situations qui alimentent la recrudescence du terrorisme. IL y aura les microconflits liés à l’appropriation de l’eau et à la construction des barrages: NIl, Perou…Mais F gemenne nous met en garde « ne dépolitisons pas les conflits . Les gouvernements ont leur responsabilité « , et la gouvernance est à perfectionner . La gestion des fleuves ou des bassins transfrontières existent . Le droit qui encadre la vallée du Jourdain par exemple mérite qu’on s’y arrête. Encore une fois ce seront les moyens qui feront la différence , la capacité à capter l’eau , à la détourner . Le quoi qu’il en coute.
La meilleure mesure est d’anticiper de prévoir, d’organiser la coopération avec d’autres pays (cf bio plateaux en Guyane, pacifique sud, océan indien…) . L’armée anticipe et regarde ces nouvelles missions: protéger, évacuer, reloger… Son budget est en augmentation. Pour l’instant elle regarde surtout vers les missions de meilleure protection des AMP ou de lutte contre la pêche illégale.
L’observatoire promis s’ouvrira sur de l’information, des questions de communication. D Martin Ferrari