Lundi 28: publication de la part 2 du 6° rapport du GIEC consacré à l’adaptation et conséquences sociétales du réchauffement. L’Afrique en première ligne

Voici ce qu’écrit le rapport sur les effets du réchauffement et la manque de moyens d’adaptation des pays africains. Leur demande reste au coeur du volet adaptation. Alors que le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat publie lundi son rapport du Groupe de travail II soulignant les besoins d’adaptation du monde, un nouveau rapport du groupe de réflexion africain Power Shift Africa révèle la véritable ampleur du problème auquel certains pays africains sont déjà confrontés.

S’adapter ou mourir : Une analyse des stratégies africaines d’adaptation au climat examine les plans nationaux d’adaptation soumis à la CCNUCC par sept pays africains ; Éthiopie, Kenya, Libéria, Sierra Leone, Afrique du Sud, Soudan du Sud et Togo.

Les résultats montrent qu’en dépit d’une faible contribution aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, les gouvernements africains doivent consacrer des ressources déjà limitées à l’adaptation au climat.

Le Soudan du Sud, deuxième pays le plus pauvre du monde selon le FMI, a subi des inondations dévastatrices au cours des deux dernières années avec plus de 850 000 personnes déplacées en 2021. Ces inondations ont entraîné des maladies d’origine hydrique qui ont mis à rude épreuve le système de santé déjà limité. . Des années de conflit ont affaibli les infrastructures et les services publics du pays. Pourtant, le Soudan du Sud devrait dépenser chaque année 376 millions de dollars pour l’adaptation, soit environ 3,1 % de son PIB actuel.

Selon son plan national d’adaptation, la Sierra Leone est le troisième pays le plus vulnérable au changement climatique. Une personne génère seulement 0,2 tonne de CO2 par personne, 80 fois moins que celle de l’Américain moyen de 16,1 tonnes. La Sierra Leone dépensera 90 millions de dollars par an pour l’adaptation, soit 2,3 % de son PIB, qui pourraient être utilisés pour lutter contre la pauvreté et d’autres défis.

Les Éthiopiens subissent les effets drastiques du changement climatique, allant des inondations et des maladies aux tempêtes de grêle et aux incendies de forêt. Les sécheresses sont devenues plus graves, mettant des millions de vies en danger chaque année. L’Éthiopie dépensera 6 milliards de dollars par an pour l’adaptation, ce qui équivaut à 5,6 % de son PIB.

Mohamed Adow, directeur de Power Shift Africa, a déclaré :

« Ce rapport montre la profonde injustice de l’urgence climatique. Certains des pays les plus pauvres du monde doivent utiliser des ressources rares pour s’adapter à une crise dont ils ne sont pas responsables.

« Bien qu’ils n’aient que des empreintes carbone minimes par rapport à celles du monde riche, ces pays africains souffrent de sécheresses, de tempêtes et d’inondations qui mettent à rude épreuve des finances publiques déjà tendues et limitent leur capacité à faire face à d’autres problèmes.

« Nous sommes confrontés à une crise d’adaptation et il est vital que les pays tiennent compte de ces avertissements et fassent beaucoup plus pour fournir les financements nécessaires pour répondre à ces besoins d’adaptation. Il est tout simplement inacceptable que les coûts retombent sur les personnes qui souffrent le plus tout en contribuant le moins au changement climatique.

« Le sommet sur le climat de la COP27 de cette année se tiendra sur le sol africain, en Égypte. Cela doit être la « CdP de l’adaptation » et remédier au déséquilibre historique qui a vu l’adaptation négligée pendant trop longtemps.

« Nous devons voir des niveaux massifs de nouveaux financements engagés à la COP27 ainsi qu’un fonds mis en place pour faire face aux pertes et dommages permanents causés par le changement climatique.

Le professeur Chukwumerjie Okereke, directeur du Centre pour le changement climatique et le développement, Université fédérale Alex Ekwueme du Nigeria, a déclaré :

« Il est à la fois irresponsable et immoral pour ceux qui sont la principale cause du changement climatique de regarder tandis que l’Afrique, qui n’a presque rien contribué au changement climatique, continue de supporter une part disproportionnée de l’impact. Le temps des mots chaleureux est révolu depuis longtemps. Nous avons besoin d’un soutien urgent, intensifié et à long terme de la part des principaux pollueurs climatiques mondiaux. »

rapport Afrique (11 pages) : https://drive.google.com/file/d/1PI692N131sr1MB6rzqB6_4WRIF2mBUo1/view

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