Négociations UKRAINE/RUSSIE à Tchernobyl : sources Ouest France , la matinale (28/02/2022) et les EChos
La présidence de l’Ukraine a indiqué dimanche 27 février 2022 avoir accepté des pourparlers avec la Russie. Ils doivent se dérouler à la frontière avec la Biélorussie, près de Tchernobyl. La décision a été prise après une médiation du président biélorusse Alexandre Loukachenko.
« La délégation ukrainienne rencontrera la (délégation) russe sans fixer de conditions préalables sur la frontière ukraino-bélarusse, dans la région de la rivière Pripiat », a déclaré la présidence sur les réseaux sociaux.
Pripiat, ville désertée depuis l’accident de Tchernobyl
La ville la plus proche dans ce secteur, côté ukrainien, est Pripiat, mondialement célèbre depuis l’accident de la centrale nucléaire voisine de Tchernobyl en 1986. Cette localité, qui n’est plus habitée, est devenue ces dernières années un lieu touristique.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a lui affirmé que la rencontre aura lieu dans la région de Gomel en Biélorussie sans plus de précisions. Cette région est frontalière notamment de la zone de Pripiat.
La présidence ukrainienne n’a pas précisé la date de ces pourparlers, mais la Russie a indiqué qu’ils auraient lieu ce dimanche. Selon Vladimir Poutine, une délégation russe est déjà présente à Gomel.
L’Ukraine va « écouter ce que la Russie va dire »
Le président russe, qui a lancé jeudi ses forces sur l’Ukraine et appelé l’armée ukrainienne à renverser le pouvoir à Kiev, a plusieurs fois assuré qu’il était favorable à des discussions, à condition qu’elles se tiennent en Biélorussie, pays allié de Moscou qui sert de base arrière à l’invasion russe.
Le gouvernement ukrainien, de son côté, s’était jusqu’alors dit disposé à négocier dans n’importe quel pays en dehors de la Biélorussie qui est clairement dans le camp de la Russie. Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a assuré que les Ukrainiens y allaient « pour écouter ce que la Russie va dire ». « Ce dont nous sommes prêts à discuter est la manière d’arrêter la guerre et de mettre fin à l’occupation de nos territoires », a-t-il poursuivi.
La menace de la dissuasion nucléaire
Alexandre Loukachenko a assuré au président ukrainien Volodymyr Zelensky que « les avions, hélicoptères et missiles (russes) déployés sur le territoire de la Biélorussie resteraient au sol pendant l’arrivée, les négociations et le départ de la délégation ukrainienne », a déclaré la présidence ukrainienne dimanche.
Dimanche, Dmytro Kouleba a assuré que son pays ne « capitulera pas » face à Moscou. « Nous ne nous rendrons pas, nous ne capitulerons pas, nous ne céderons pas un seul centimètre de notre territoire », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse vidéo.
Selon lui, la décision de Vladimir Poutine de placer les forces de dissuasion nucléaire russes en état d’alerte dimanche est « une tentative de faire monter les enchères et mettre la pression sur la délégation ukrainienne ». En cas de guerre nucléaire, « ce sera une catastrophe pour le monde », mais cette menace « ne nous brisera pas », a conclu Dmytro Kouleba.
LES ECHOS:
Vladimir Poutine a ordonné hier la mise en alerte de la force de dissuasion nucléaire russe, invoquant « les déclarations belliqueuses de l’Otan » et les sanctions « illégitimes » imposées à la Russie. La négociation. D’intenses combats ont eu lieu ce week-end, mais l’Ukraine résiste à l’offensive russe, qui n’a pas réussi à faire tomber Kiev ni Kharkiv, la deuxième ville du pays. Moscou a proposé au gouvernement ukrainien de tenir des pourparlers à la frontière biélorusse. Les rendez-vous. Une session extraordinaire d’urgence de l’ONU, aujourd’hui, va se prononcer sur l’attitude de la Russie. Joe Biden annonce une réunion avec les alliés des Etats-Unis pour « coordonner une réponse unie » à l’évolution de la situation. En France, un Conseil de défense se tient ce matin. L’Europe arme Kiev et sanctionne MoscouL’info. L’UE va débloquer 450 millions d’euros pour financer des livraisons d’armes à l’Ukraine et veut lui fournir des avions de combat pour se défendre. Les sanctions financières. Les Européens et les autres membres du G7 ont décidé d’exclure les banques russes du système Swift et de geler les avoirs de la banque centrale, excluant la Russie du système financier international. Ces lourdes sanctions auraient déjà provoqué la « faillite ou faillite probable », selon la BCE, de la filiale européenne de la grande banque russe Sberbank.Les autres sanctions. L’UE (comme le Canada) a également annoncé la fermeture de leur espace aérien aux avions russes et le bannissement des médias d’Etat RT et Sputnik, accusés de propagande. L’exode ukrainien se poursuit L’info. Environ 368.000 personnes ont déjà fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion, jeudi, et le flot de réfugiés continue de grossir. L’UE va leur octroyer un statut de protection temporaire et leur permettre de se déplacer plus facilement dans les pays voisins. Le soutien. Des milliers de personnes ont défilé hier dans toute l’Europe en solidarité avec l’Ukraine, avec près de 100.000 personnes dans les rues de Berlin. Le signal. Les voix contre la guerre se multiplient aussi en Russie. Des manifestations ont eu lieu hier malgré les interdictions et deux milliardaires, Mikhail Fridman et Oleg Deripaska, ont appelé à la fin du conflit. |