le pessimisme de JY Le Drian
Guerre en Ukraine : « On peut craindre une logique de siège », le pire de la guerre encore à venir pour Jean-Yves Le Drian
PESSIMISME Le chef de la diplomatie française insiste sur l’urgence de prononcer un cessez-le-feu, et craint de voir des villes dévastées par les sièges de l’armée russe
X.R. avec AFP
Le drame humain en cours en Ukraine est loin d’être terminé. Et pour Jean-Yves Le Drian, « il est possible que le pire soit devant nous ». Le ministre des Affaires étrangères, interrogé sur France 2 à propos des villes ukrainiennes encerclées par l’armée russe, a convoqué sa mémoire et son expérience. « On peut craindre une logique de siège », à laquelle « les Russes sont habitués », a-t-il mis en garde, avant de lancer « rappelez-vous Alep, Grozny ». Ces dernières décennies, ces deux villes en Syrie et en Tchétchénie ont été anéanties par les bombes russes.
« La guerre fait des centaines de morts, aussi du côté russe », rappelle Jean-Yves Le Drian, alors que son homologue américaine Antony Blinken qualifiait déjà mercredi d’« ahurissant » le bilan humain de l’invasion russe, dans laquelle les cibles détruites « ne sont pas des cibles militaires ». Le chef de la diplomatie française a encore appelé à un cessez-le-feu russe, préalable à toute négociation, alors qu’un deuxième round de discussions entre Russie et Ukraine doit se tenir jeudi en Biélorussie. « Ils appellent ça des pourparlers. Ce ne sont pas des négociations. On ne négocie pas avec un pistolet sur la tempe. Donc il faut impérativement imposer un cessez-le-feu », a-t-il insisté, dans une formulation reprise un peu plus tard par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Le président russe Vladimir Poutine veut « la négation de l’Ukraine et la négation à ses portes d’un pays démocratique », a aussi affirmé le ministre des Affaires étrangères français. « C’est ça la logique. L’histoire du Donbass et des deux républiques de Donetsk et de Lougansk dont on parlait il y a encore quelques jours, c’était un alibi, c’était un prétexte, a-t-il expliqué. La volonté de Poutine, c’est d’éviter qu’il y ait à ses portes des modèles démocratiques qui peuvent éventuellement influer sur l’évolution de la Russie. »