COP 15 biodiversité , Kumning (Chine)
La flambée covid en Chine n’indique rien de bon pour la tenue de la future cop 15 sur la biodiversité déjà remise en 2021. Face à l’urgence , pour l’instant les débats se mènent en terrain neutre en Suisse .
Premier échec enregistré : la rencontre de Lisbonne. Toujours pas d’accord pour la haute mer et donc rien sur l’objectif 30×30. Au niveau national , la stratégie française proposée par Berangère Abba n’a pas reçu l’assentiment des ONGs . L’état y travaille à nouveau.
Rappelons ce qui avait été décidé en Septembre dernier au Congrès mondial de l’UICN
Le Comité français de l’UICN demandait en particulier aux Etats de défendre :
- L’objectif 30×30 de conservation d’au moins 30% des écosystèmes terrestres, d’eau douce, marins et souterrains d’ici 2030 à l’échelle mondiale, fondé sur l’efficacité de gestion des aires protégées ;
- Un objectif de restauration des écosystèmes à 30% et tenant compte des priorités liées à leurs risques d’effondrement ;
- L’inclusion des Solutions fondées sur la Nature pour lutter contre le changement climatique et s’adapter à ses effets :
- Des objectifs distincts et ambitieux pour les espèces, les écosystèmes et la diversité génétique couvrant les trois niveaux de diversité biologique ;
- La réduction forte des pressions sur la biodiversité (dégradation des milieux naturels, surexploitation, changement climatique, pollutions, espèces exotiques envahissantes)
- L’évaluation régulière et obligatoire des progrès réalisés par les États avec un bilan d’étape sur les actions mises en œuvre par les États à chaque COP Biodiversité, tous les 2 ans, pour vérifier que l’atteinte des objectifs est en bonne voie.
- Une mobilisation accrue des ressources financières pour la biodiversité, aujourd’hui seulement 100 milliards de dollars de dépenses publiques et privées sont mobilisées par an pour la biodiversité alors que 800 milliards sont nécessaires. Cette augmentation des financements doit obligatoirement aller de pair avec une réforme des subventions publiques dommageables à la biodiversité.
- La mobilisation de tous les acteurs et en particulier les ONG, les collectivités locales, les peuples autochtones et communautés locales, les entreprises, le secteur de la finance, les jeunes, et les femmes.
La Déclaration de Kunming adoptée en octobre dernier avait donné le ton des ambitions politiques qui devront être confirmées dans les négociations de Genève, avant l’adoption définitive de la stratégie mondiale prévue cette année.
En janvier 2022 à Genève, un point a été fait sur le protocole de Carthagène et sur l’APA (protocole de Nagoya): Pour rappel, Le Protocole de Carthagène, entré en vigueur le 11 septembre 2003, vise à protéger la biodiversité des risques potentiels posés par les organismes vivants modifiés issus de la biotechnologie moderne. À ce jour, 173 Parties ont ratifié le Protocole de Cartagena. Le Protocole de Nagoya vise à partager les avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques de manière juste et équitable, notamment par un accès approprié aux ressources génétiques et par un transfert approprié des technologies pertinentes. Entré en vigueur le 12 octobre 2014, il a été ratifié par 136 Parties.
Dès le 15 octobre 2021 , la Chine annonçait son apport financier et lançait un manifeste sur ce qu’elle appelle la future civilisation écologique . Un devoir POUR TOUS de protéger la biodiversité sans définir réellement les moyens d’y parvenir. Aube d’une civilisation autoritaire ou responsabilisation citoyenne?
forum sur la civilisation écologique
1. A la deuxième séance plénière de la première partie de la réunion, le 15 octobre 2021, M. Cui Shuhong, Directeur général du Département de la conservation de la nature et de l’écologie au sein du Ministère de l’écologie et de l’environnement de la Chine, a fait rapport sur le Forum sur la civilisation écologique qui s’est tenu en même temps que la réunion. Il a déclaré que le discours du président Xi avait stimulé la confiance et renforcé l’élan politique en faveur du processus. Plusieurs invités avaient prononcé des discours liminaires, et 100 experts et représentants avaient fait des déclarations lors du Forum, axés sur la construction conjointe d’une civilisation écologique. Ils avaient reconnu que la perte d’écosystèmes et de la biodiversité constituait un risque pour le bien-être humain. Ils comprenaient que les entreprises avaient un impact significatif sur la biodiversité, mais qu’elles étaient aussi tributaires de la biodiversité et des services écosystémiques, et qu’il existait des possibilités de développer des outils de financement innovants et d’intégrer les objectifs de la biodiversité dans les plans de développement économique nationaux, créant ainsi des opportunités substantielles pour le développement de secteurs économiques clés.
2. La civilisation écologique signifie de construire une harmonie entre l’humanité et la nature, en intégrant la biodiversité dans tous les aspects de la vie sociale, en respectant et en protégeant la nature, et en suivant les lois de la nature. Des montagnes vertes sont des montagnes d’or, et les ressources naturelles doivent être monétisées en tant que ressource. Les solutions fondées sur la nature pourraient aider à faire face aux changements climatiques et à mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité, mais la protection des montagnes, des rivières, des lacs et des pâturages, et de la biodiversité qu’ils contiennent, nécessitent un engagement de toute la société. Ces deux problèmes sont les deux faces de la même médaille : la biodiversité doit être protégée, tout en luttant contre les changements climatiques. C’est l’ensemble de la société qui doit aider à construire une économie verte, qui est aussi une économie circulaire. La biodiversité constitue le fondement du bien-être des êtres humains, et l’érosion de la biodiversité doit donc être prise en compte, et la biodiversité doit être mobilisée pour stimuler le développement international.
3. Les changements climatiques ont un impact sur l’environnement, y compris sur le Plateau tibétain, où des recherches supplémentaires doivent être menées. Des partenariats de financement doivent être encouragés pour renforcer la protection de la nature, et des initiatives doivent être menées dans le secteur financier pour fournir des incitations en faveur de produits et d’établissements financiers qui favorisent la protection de la nature et la coopération dans ce domaine. Le Forum a fourni une bonne base pour la protection mondiale de la biodiversité, et le partage des expériences et les enseignements tirés pourront permettre aux populations de travailler ensemble pour construire un bel avenir pour tous.
Forum d’Action des organisations non-gouvernementales
4. A la deuxième séance plénière de la première partie de la réunion, le 15 octobre 2021, M. Xu Guang, Secrétaire général de la Fondation de protection de l’environnement de la Chine a fait rapport sur le Forum d’Action des organisations non-gouvernementales, qui s’est tenu les 27 et 28 septembre 2021, à Kunming (Chine), dans le cadre de la préparation de la quinzième réunion de la Conférence des Parties. Les représentants de 31 pays et de 249 organisations ont participé au Forum, en ligne ou en personne. Le Forum a fourni une plateforme aux femmes, aux peuples autochtones et à d’autres encore, pour faire part de leurs préoccupations et de leurs besoins. La société civile joue un rôle important dans la protection de la biodiversité; pour renforcer ce rôle, cependant, un soutien supplémentaire doit être apporté par les institutions de l’ONU et par les Parties. Le Forum a formulé plusieurs recommandations pour le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020, notamment sur la nécessité de faire en sorte que : a) les acteurs non étatiques travaillent en collaboration avec les acteurs étatiques pour apporter davantage de soutien et encourager une plus grande participation des peuples autochtones et communautés locales; b) des solutions fondées sur la nature soient mobilisées dans la conception du cadre mondial pour créer des synergies avec d’autres institutions et accords multilatéraux; c) une plus grande importance soit accordée aux espèces et écosystèmes moins connus, ainsi qu’à la protection du milieu marin; que le secteur privé soit encouragé à mobiliser des financements écologiques et des systèmes environnementaux, sociaux et de gouvernance pour effectuer une meilleure évaluation des besoins de la biodiversité; d) le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 soutienne davantage une formation et des ressources en faveur des organisations non-gouvernementales, et une sensibilisation et des mesures techniques pour le suivi des espèces. Au total, 10 organisations non-gouvernementales et entreprises chinoises se sont engagées à investir 2,5 milliards de Yens au cours de la prochaine décennie pour soutenir des projets de protection de la biodiversité en Chine et pour protéger 10 millions d’hectares, ce qui représente le premier engagement du secteur privé en faveur de la protection de la biodiversité en Chine.