VU dans l’usine à GES: la lutte contre l’intégration du nucléaire et du gaz dans la taxonomie se poursuit
(par valery Laramée de Tannenberg) Les groupes Verts et socialiste au parlement européen s’opposeront à l’inclusion du nucléaire et du gaz dans la taxonomie européenne. Pendant ce temps, le processus se poursuit.
L’intégration de l’énergie nucléaire et du gaz dans la taxonomie européenne ne sera décidément pas un long fleuve tranquille. Les groupes Vert et socialiste au parlement européen ont annoncé, ces dernières heures, vouloir s’opposer au projet d’acte délégué complémentaire, présenté par la Commission européenne, le 2 février dernier.
Le texte prévoit de labelliser « bons pour le climat », les réacteurs nucléaires et les centrales à gaz affichant un facteur carbone de 270 grammes de CO2/kWh produit ou une moyenne de 550 grCO2/kW sur 20 ans.
La position de la Commission étant connue, il faut attendre celles du Conseil et du Parlement. Avant l’entrée en guerre de la Russie en Ukraine, les gouvernements des 27 soutenaient la position de l’administration von der Leyen. Ce n’est, peut-être, plus le cas. Un consensus semble exister, par exemple, pour arrêter les importations de gaz russe d’ici à 2027. Or, cela implique d’accroître les importations de gaz naturel liquéfié, principalement produit avec du gaz non conventionnel, à l’empreinte carbone très élevée.
Côté parlement européen, la fronde est désormais publique. Sera-t-elle efficace ? Rien n’est moins sûr.
Fronde inefficace?
Pour être effectif, le rejet du texte doit être votée par la majorité des parlementaires. Or, les deux groupes opposés ne représentent que 217 élus, soit 31% des eurodéputés. Les Etats membres ont aussi la possibilité de bloquer le projet : il faut néanmoins que 20 gouvernements au moins votent en ce sens.
Parallèlement, la plateforme pour la finance durable (PFD) a publié, le 29 mars, ses propositions de classification de taxonomie en réponse à une demande de la Commission.
Quatre grandes familles sont prévues : verte (les activités déjà incluses dans le règlement taxonomie), rouge (les activités qui ne peuvent pas être considérées comme durables), ambre (les activités qui peuvent engendrer des impacts tout en apportant une contribution positive significative) et les activités à faible impact environnemental.
Ce rapport suit de peu la publication, toujours par la PFD, d’un autre rapport sur la création d’une taxonomie sociale.