Une catastrophe: Législatives : accord conclu entre les écologistes et les Insoumis

Le Conseil fédéral d’EELV a validé, dans la nuit de dimanche à ce lundi, son alliance avec La France insoumise en vue des élections de juin. Un accord avec les socialistes et les communistes est également attendu, le tout après un défilé du 1er mai où les différents dirigeants de gauche ont pris soin de se saluer chaleureusement.

Jean-Luc Mélenchon souhaite que les négociations aboutissent au plus vite.
Jean-Luc Mélenchon souhaite que les négociations aboutissent au plus vite. (Thomas COEX/AFP)

Par Alexandre RoussetPublié le 1 mai 2022 à 18:14Mis à jour le 2 mai 2022 à 9:47

Après les poignées de main chaleureuses et les sourires échangés entre les dirigeants de gauche dans le cortège parisien de la traditionnelle manifestation du 1er mai, leur coalition prend forme. Dans la nuit de dimanche à ce lundi, Insoumis et écologistes se sont mis d’accord pour une alliance en vue des élections législatives de juin. Les négociations avec le Parti socialiste et les communistes pourraient elles aussi aboutir rapidement.

Le Conseil fédéral d’EELV a validé l’accord négocié au cours des deux dernières semaines, par 84 voix pour, 10 contre, 8 bulletins blancs et une personne qui n’a pas participé au vote. Cet accord attribue notamment 100 circonscriptions pour le pôle écologiste.

Fronde au PS

Ces négociations auront pourtant connu des hauts et des bas , notamment à propos de certains points du programme de La France insoumise , « L’avenir en commun », que Jean-Luc Mélenchon souhaite imposer à ses potentiels alliés socialistes, écologistes et communistes au nom de ses 22 % récoltés au premier tour de l’élection présidentielle, tandis qu’aucun autre candidat de gauche n’a dépassé les 5 %.

Malgré des désaccords profonds, notamment sur l’Europe, le Parti socialiste avait annoncé vendredi matin qu’il souscrivait aux principaux points du programme de LFI, rappelant toutefois son « profond attachement à la construction européenne » qu’il « refusera de mettre en danger ». Quelques heures plus tard, les socialistes avaient décidé de suspendre les négociations , déplorant la « logique hégémonique » des Insoumis.

Une façon aussi pour le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, de jouer la montre alors que l’idée d’un rapprochement avec les Insoumis ulcère bon nombre de pontes socialistes, en premier lieu l’ex-président socialiste, François Hollande , le maire du Mans, Stéphane Le Foll, et l’ancien patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Dans une lettre ouverte publiée dimanche, ce dernier a appelé les cadres du parti à « s’opposer » à ce projet d’alliance.

Les communistes veulent plus

Malgré cette levée de boucliers, Olivier Faure a indiqué que les pourparlers avec les Insoumis avaient repris dimanche : « On continue à discuter de tout, du fond de la stratégie, des circonscriptions », a-t-il expliqué sur France Inter avant de rejoindre le cortège parisien où il aura discuté avec des cadres écologistes et échangé une longue poignée de main avec Jean-Luc Mélenchon, ce qui n’est pas passé inaperçu.

Un concours d’amabilités auquel n’auront toutefois pas participé les communistes. La veille, ceux-ci ont jeté un froid sur les négociations en indiquant que les propositions de La France insoumise, notamment sur le partage des circonscriptions, « ne permettent pas à cette heure de trouver un accord ». Les discussions doivent reprendre ce lundi.

Objectif 3 mai

Samedi toujours, Jean-Luc Mélenchon avait appelé, dans une interview au « JDD » , ses potentiels alliés à sortir de « la culture permanente de la défaite », regrettant qu’ils se « laissent absorber par leurs enjeux internes ». Il y a réaffirmé qu’une coalition de la gauche pourrait l’emporter lors du scrutin des 12 et 19 juin, leur permettant d’avoir la majorité à l’Assemblée et d’imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.

Souhaitant se lancer rapidement dans la campagne des législatives, le tribun a mis la pression pour accélérer les négociations : « Si les discussions ne se finissent pas cette nuit, alors ça ne se terminera jamais », a-t-il déclaré dimanche. « Il n’y a pas de deadline », lui a répondu Olivier Faure, tout en assurant que l’accord était proche.

Les Insoumis espèrent tout de même que l’union entre toutes les formations de gauche sera scellée avant ce mardi 3 mai. Une date hautement symbolique qui célèbre l’anniversaire de la victoire du Front populaire lors des élections législatives de 1936, devenant à l’époque la première coalition de gauche à gouverner le pays.

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