Océan toujours: suite des décisions sommet de Lisbonne (polynésie/Outremers 360°)
©Présidence de la Polynésie française
Le ministre de la Culture et de l’Environnement de Polynésie a fait le bilan de sa participation à la conférence des Nations unies sur les océans qui a eu lieu à Lisbonne du 27 juin au 1er juillet. Il a tenu à mettre en avant le point fort de ses 9 interventions : une demande de protection des zones maritimes internationales que « la Polynésie française était la plus à même de porter ». Un sujet de notre partenaire Radio 1 Tahiti.
Si le mot de la fin de la conférence des Nations unies sur les océans est « l’échec collectif dans la réalisation des objectifs liés aux océans », nécessitant « plus d’ambition », le ministre de la Culture et de l’Environnement Heremoana Maamaatuaiahutapu est revenu avec son équipe technique sur la contribution de la Polynésie aux échanges. Ils placent le Pays en « exemple » en termes de gestion des ressources marines, pour d’autres pays insulaires.
L’événement a rassemblé du 27 juin au 1er juillet des milliers de personnes, chefs d’État et décideurs politiques, ou défenseurs de l’environnement. La délégation polynésienne souligne « ne pas avoir pu répondre à toutes les sollicitations ». En tout, la Polynésie a fait neuf interventions dont une particulièrement importante, souligne le ministre, lors d’une session de haut niveau, y compris au nom du Forum des îles du Pacifique.
« Protéger la zone maritime internationale »
Le ministre est revenu sur deux éléments de ses déclarations qui ont eu selon lui un écho important. Le premier est une demande ambitieuse qui, si elle a « ébranlé » certains, n’a pas reçu de réponse : « nous proposons que la zone maritime internationale soit labellisée comme un héritage pour les générations futures et que des aires marines protégées y soient mises en place ». La déclaration a été suivie de nombreuses sollicitations, d’après Heremoana Maamaatuaiahutapu, qui estime que la pêcherie de Polynésie, fermée aux bateaux étrangers, surveillée par l’État et labellisée durable, est enviée.
La Polynésie « peut se permettre » de dénoncer la pêche à la senne en eaux internationales
Et puis la délégation a présenté lors de l’événement ses opérations de récupération de DCP (dispositifs de concentration de poissons) dans les eaux polynésiennes, en soulignant leur provenance extérieure. « Les senneurs ne peuvent utiliser que 30 DCP, mais on sait qu’aujourd’hui certains en lâchent jusqu’à 300 », dénonce le ministre.
Armé d’une carte représentant le trafic maritime dans le Pacifique, nettement plus important en zone internationale qui représenterait « 300 000 tonnes de pêche illégale », il estime que la Polynésie était toute désignée pour dénoncer les pratiques de pêche intensive. « Nous pouvons nous permettre de porter ce message car notre pêche est durable depuis 1996, on protège 100% de notre surface maritime » de la pêche à la senne.Ce qui n’est pas le cas d’autres pays insulaires qui n’ont pas forcément soutenu ce message selon lui, ayant des intérêts économiques en jeu, des licences de pêche notamment.
Autre lueur d’espoir malgré le bilan négatif général, le « grand retour de l’Australie » après son changement récent de gouvernement. Des échanges concernant la protection des coraux, emblématique de la Gold Coast, devraient avoir lieu avec le Pays. Le ministre évoque l’objectif de protéger toutes les espèces de coraux de Polynésie d’ici 2023 et tous les écosystèmes coralliens d’ici 2030.
Marau Biret pour Radio 1 Tahiti