AQUACULTURE: avancées? des cages à poissons au banc d’essai (Tahiti)
La Chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire (CAPL) a testé deux prototypes de cages à poissons : l’un à Taputapuatea (Raiatea), et l’autre à Vairao (Tahiti). Ce mardi matin, du côté de la Presqu’île, ce nouvel outil destiné aux pêcheurs a été présenté et les premiers résultats obtenus sont encourageants.
Avec des bidons en guise de flotteurs, des planches de bois, un filet et sa forme hexagonale, cette cage à poissons est l’un des deux prototypes expérimentés par la CAPL. Pendant 6 mois, 300 poissons carnivores et herbivores ont grossi à l’intérieur de la cage dans le lagon de Vairao. “On utilise principalement du bois local qui vient de Tubuai. Et le filet, c’est de la récupération. On est en phase test. La cage fait 2 mètres 50 de diamètre et 3 mètres de profondeur. On a mis 4 espèces dans la cage pour voir la cohabitation était possible entre les carnivores et les herbivores. Et au bout de 6 mois, on a remarqué qu’ils cohabitaient et grandissaient bien. Il y a du marava, de la carangue, des petits mulets et des to’au. (…) On veut que le concept reste simple pour qu’il soit adapté à tout public qui souhaite cet élevage” indique Joseph Tarahu, agent à la CAPL.
Pour convaincre les pêcheurs de s’intéresser à ce produit, il fallait trouver une solution clef en main pour une production artisanale. Le projet cage à poissons peut servir d’activité complémentaire sans un gros investissement. Un module coûte environ 600 000 Fcfp.
Le modèle a nécessité quelques améliorations techniques au fil du temps, pour le rendre plus performant. Après 6 mois de test, le concept entre aujourd’hui dans sa phase de démonstration. La CAPL a pour objectif de multiplier ce type de cage de petite taille, dans les zones de rahui. “L’objectif pour nous, c’est de repeupler nos lagons. Aujourd’hui, certaines communes s’inquiètent de la diminution des poissons dans nos lagons, donc nous sommes en train de voir pour le rahui, comment préserver et repeupler notre lagon. (…) Ce sont des poissons du lagon faciles à élever. (…) Il faut voir comment agrandir ce projet et multiplier le nombre de cages, en avoir au moins 150 – 200 sur Tahiti et dans les îles Sous-le-Vent.” explique Thomas Moutame, président de la CAPL.
Dans un environnement où les ressources se raréfient, la CAPL souhaite développer des alternatives au développement de la pêche lagonaire. Avec le soutien de la coopérative des aquaculteurs et de spécialistes, elle projette de développer la récupération d’alevins également : “Il faut travailler avec les coopératives, les associations des pêcheurs, les communes, et installer ces cages dans les rahui, afin de préserver le lagon. Et cela va donner en même temps des DCP. On l’a vu, deux mois après, que beaucoup de poissons viennent de l’extérieur et tournent autour. On aimerait à terme créer une écloserie pour pouvoir continuer à faire de l’élevage tous les 3 – 4 mois”.