BLOOM en joie: une belle victoire européenne

C’est une grande joie de vous annoncer une bonne nouvelle venant de Bruxelles : après des années de lutte, nous venons d’obtenir la protection de 16 000 km² d’écosystèmes fragiles qui seront enfin épargnés des pêches profondes destructrices !Cela fait QUATRE ans que nous attendions cette annonce. La Commission européenne a, pour une fois, résisté aux pressions et aux menaces directes des lobbies industriels et a annoncé aujourd’hui même la fermeture de 87 zones profondes abritant des écosystèmes d’une richesse et fragilité extraordinaires aux activités de pêche susceptibles de les détruire !Carte basée sur les données du CIEM des 87 zones abritant des écosystèmes marins vulnérables qui seront fermées au-delà de 400 m. de profondeur aux engins touchant le fond.Vous savez qu’en 2016, nous avions gagné ensemble l’interdiction du chalutage profond au-delà de 800 mètres. C’était une victoire majeure car les pêcheurs industriels labouraient quotidiennement des coraux magnifiques et multimillénaires jusqu’à 2000 mètres de profondeur, en toute impunité. Mais 800 mètres, c’était trop profond. C’est pourquoi nous avions également obtenu que la Commission européenne soit chargée d’ici 2018 de fermer les zones abritant des écosystèmes vulnérables au-delà de 400 m de profondeur à tous les engins de pêche entrant en contact avec le fond. Pourquoi la Commission a-t-elle mis quatre ans de plus que prévu pour protéger les zones de biodiversité remarquable ? Parce que les acteurs industriels ont mobilisé les États à très haut niveau, et ces derniers, comme toujours, ont soutenu leurs flottes industrielles contre l’intérêt général.La France et l’Espagne ont ainsi retardé l’envoi de données scientifiques qui permettaient à la commission d’identifier les zones abritant les écosystèmes marins vulnérables en vue de les fermer. Avec d’autres ONG, nous avons râlé, la Commission a fini par frapper du poing sur la table et la France et l’Espagne par envoyer leurs données. C’est ainsi que la Commission a finalement pu identifier les 87 zones à fermer en priorité au-delà de 400 m de profondeur.Mais ce n’était pas la fin du parcours de combattant. Vous vous rappelez peut-être l’épisode ahurissant de cet été que je vous ai relaté.Le 26 juillet dernier, les industriels espagnols ont annoncé qu’ils attaqueraient la Commission en justice si elle fermait ces zones fragiles, si elle appliquait la loi, si elle remplissait tout simplement les prérogatives qui lui sont échues par voie réglementaire !Nous étions littéralement tombés de notre chaise pendant la réunion et avions sommé les industriels de cesser leur régime de la terreur et de prendre enfin leurs responsabilités par rapport au massacre quotidien de la biodiversité et des écosystèmes marins qu’ils génèrent.Soit dit en passant : les écosystèmes profonds sont parmi les plus efficaces pour stocker du carbone et lutter contre le changement climatique.La Commission devait respecter un délai obligatoire de consultation du Royaume-Uni jusqu’au 12 septembre avant de pouvoir procéder à la fermeture des zones fragiles. C’est chose faite ! 


Les écosystèmes remarquables au-delà de 400 mètres de profondeur vont ENFIN pouvoir souffler et cesser de se faire broyer par des énormes engins industrielsqui pulvérisent des coraux millénaires, des éponges et des requins centenaires, de fragiles poulpes à oreilles et des milliers d’espèces extraordinaires qui sont les victimes collatérales depuis plus de 30 ans de l’insatiable cupidité des navires industriels.C’est un jour de joie. C’est un acte porteur de nombreuses implications heureuses, de répit, de paix, de respect du vivant, vers moins d’emprise des machines industrielles sur les écosystèmes les plus fragiles…MERCI à vous de former avec nous une communauté qui agit pour la protection de notre patrimoine naturel commun irremplaçable et merveilleux. MERCI de vos soutiens individuels qui, mis bout à bout, nous donnent les moyens de notre indépendance, de notre liberté, de notre capacité à agir. Demain, d’autres combats nous attendent, aujourd’hui, c’est un jour de fête pour les écosystèmes fragiles des grandes profondeurs marines !Merci à vous,Amitiés, Claire Nouvian

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