VU dans guyaweb: CENTRALE DU LARIVOT : LE GOUVERNEMENT DEMANDE LA REPRISE DES TRAVAUX. CARENCO en première ligne
Publié le 11/10/2022 à 09H28 | Par : Guillaume Reuge
Le gouvernement demande la reprise des travaux
Dans la foulée de la décision de la cour administrative d’appel de Bordeaux de suspendre l’annulation du permis de construire pour le projet de centrale électrique au Larivot, le gouvernement a demandé ce mardi 11 octobre 2022 à EDF de « se mobiliser » pour une reprise rapide des travaux. Comme après le black-out survenu en août dernier, les partisans du projet utilisent les difficultés d’approvisionnement en électricité de la Guyane pour communiquer alors que celles-ci ne sont « pas liées au système de production » estiment les écologistes.
Sur le plan judiciaire, la bataille autour du projet de centrale électrique du Larivot fait rage. Sur celui de la communication aussi. Ce mardi, soit 4 jours après la décision de la cour administrative d’appel de Bordeaux de suspendre l’annulation du permis de construire de la centrale électrique du Larivot, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et le ministre délégué aux Outre-mer – par ailleurs ancien président de la Commission de régulation de l’énergie – Jean-François Carenco, ont demandé, par la voie d’un communiqué commun, une mobilisation d’EDF pour reprendre les travaux de la centrale du Larivot, à l’arrêt en raison du contentieux juridique persistant autour du projet.
Pour rappel, l’autorisation environnementale délivrée par la préfecture de Guyane a été annulée en avril par le tribunal administratif de Cayenne. Idem, en juillet, pour le permis de construire. Mais ces deux décisions ont été suspendues par la cour administrative d’appel de Bordeaux qui a sursis à leur exécution dans l’attente de jugements sur le fond qui interviendront fin 2022 et début 2023. « Cela fait plus de deux fois que la Cour administrative de Bordeaux a donné raison au porteur du projet en considérant que les deux griefs à l’origine de l’annulation par le tribunal administratif n’étaient pas établis« , écrivent les ministres pour qui le projet de centrale du Larivot est « essentiel à la sécurité de l’approvisionnement en électricité en Guyane, dont le black-out du mois d’août dernier a rappelé la fragilité, en raison notamment du vieillissement de la centrale thermique existante de Dégrad-des-Cannes« , dont l’autorisation de fonctionnement ne dépasse pas décembre 2023. « Une défaillance réseau, pas des moyens de production » Un argument fallacieux pour les opposants au projet, Garance Lecocq en tête. « A vrai dire les incidents d’août sur le littoral n’auraient pas pu être évités avec la centrale du Larivot« . Le black-out « est dû à une défaillance du réseau, et non des moyens de production« , argumente la coordinatrice de Guyane Nature Environnement (GNE), qui porte le combat juridique contre le projet de centrale du Larivot. Même logique pour Maripasoula qui vient de connaître deux semaines très compliquées en approvisionnement en électricité suite à une avarie moteur sur la centrale thermique. « Cette zone n’est pas connectée au réseau littoral, donc la centrale (du Larivot, NDLR) n’aurait rien pu y faire« , ajoute Garance Lecocq. « Le défaut d’acheminement serait tout de même pallié avec la centrale du Larivot, prévue sur l’Ile de Cayenne. Et le temps de reconnexion des clients beaucoup plus court » en cas de ruptures de courant sur le littoral estime pour sa part Gaëlle Paygambar, directrice régionale d’EDF PEI, la filiale de l’opérateur en charge de la réalisation de la centrale du Larivot. Pour rassurer les écologistes, le gouvernement indique dans son communiqué « qu’il est prévu que la nouvelle centrale fonctionne, dès sa mise en service, aux biocarburants liquides et non plus au fioul léger comme le prévoyait le projet initial« . Sauf que le fonctionnement de cette centrale nécessiterait l’importation de grandes quantités d’agrogazole et la construction d’un oléoduc de 14 kilomètres à travers la Communauté d’agglomération du centre littoral (CACL) pour les acheminer. La construction de cet oléoduc est aussi contestée en justice par une habitante de Rémire-Montjoly, cofondatrice du collectif Alter-Larivot, dont la maison se trouve impactée par le projet. Sa requête a été rejetée en juillet par le tribunal administratif de Cayenne mais a fait appel de cette décision. Jointe vendredi par téléphone, la directrice régionale d’EDF PEI, Gaëlle Paygambar, ne savait pas encore si les travaux de la centrale pouvaient reprendre d’ici aux jugements sur le fond de l’affaire et devait étudier cette possibilité avec ses équipes. L’injonction du gouvernement devrait accélérer les choses. Photo de Une : Les travaux de la centrale électrique du Larivot, projet de 120 MW, sont à l’arrêt depuis leur suspension par la justice.
Une situation qui a connu un revirement vendredi dernier © archives Guyaweb