COP 15 Biodiversité MONTREAL
Pendant des décennies, la déforestation, la surpêche, l’agriculture industrielle et l’extraction des ressources naturelles ont contribué à la disparition d’espèces à un rythme alarmant sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Entre changement climatique et perte d’écosystèmes, un million d’espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction.
Deux fois reportée pour cause de pandémie mondiale, la conférence sur la biodiversité s’ouvre cette semaine à Montréal jusqu’au 19 décembre. Présidée par la Chine, cette COP a vécu un long chemin semé d’embuches et de reports . Certes la COVID fut la raison officielle des reports : comment organiser une COP qui repose sur l’échange et le débat avec un pays qui refuse toute entrée ou sortie de son territoire ? mais en arrière plan, comment organiser une COP avec, en présidence, un pays qui ne reconnait pas la culture du débat ? https://www.youtube.com/watch?v=VEsVPDyzrpo audition au Sénat de sylvie Lemmet ambassadrice environnement de la France
Bref, l’organisation chinoise fut un échec . Mal préparée la COP 15 sera donc sans doute un échec d’autant que les pays n’ont pas encore pris toute la mesure de l’urgence de la situation.
Et pourtant cette année, le taux d’inscription à la COP 15 n’a jamais été aussi élevé, démontrant un intérêt de plus en plus important pour le sujet , malgré le fait qu’il n’y ait aucune vision commune des priorités et des indicateurs de réussite, et que la maturité soit différente selon les États. L’absence d’indicateurs qui fassent consensus empêche l’utilisation au niveau mondial de « standards de référence ».
Pour Eco act, un cadre mondial ambitieux permettrait la définition de règles internationales qui soient alignées avec les autres cadres existants liés à la nature et en passe de devenir obligatoire tels que la taxonomie européenne, la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) ou encore la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures (TNFD). Au sein de l’Union européenne, un pas en avant pour protéger nos écosystèmes terrestres vient d’être fait. La Commission européenne vient de voter en faveur d’une législation interdisant l’importation de certains produits issus de la déforestation .Chacun y va de son « urgence ». Pour Greenpeace par exemple , la COP15 sera un succès uniquement si le texte final du Cadre mondial de la biodiversité post-2020 est assez ambitieux et inclut :
- La reconnaissance explicite des droits et du rôle central des peuples autochtones et des communautés locales dans la protection de la biodiversité à l’échelle mondiale, y compris le principe de consentement préalable et éclairé;
- Un objectif mondial ambitieux de protéger au moins 30 % des terres et 30 % des mers d’ici 2030;
- Des outils et des mesures clairs ainsi qu‘un financement équitable pour la mise en œuvre des objectifs.
Au niveau international, au moins 100 milliards de dollars devraient être fournis chaque année par les pays développés aux pays en développement afin de protéger ou restaurer les écosystèmes menacés par la prédation et la recherche du profit maximal d’entreprises et d’individus souvent basés dans les pays développés. Ce soutien international devrait reposer principalement sur des sources publiques et éviter la double comptabilisation des financements climatiques.«
Dominique Martin-Ferrari