Semaine du 20 au 25 fevrier 2023 : Les Echos
PAR FRANÇOIS VIDAL, DIRECTEUR DÉLÉGUÉ DE LA RÉDACTION Mes Echos de la semaine |
Historique ! La semaine qui se termine l’a été à bien des égards. Les images de la visite-surprise de Joe Biden en Ukraine figureront à coup sûr en bonne place dans les récits d’une guerre qui dure désormais depuis un an. Mais c’est le duel oratoire à distance auquel le président américain et Vladimir Poutine se sont livrés qui restera dans les mémoires. Dans un discours anti-occidental au vitriol, le maître du Kremlin a suspendu les engagements nucléaires de son pays, tandis que Joe Biden évoquait depuis Varsovie cette fois le « serment sacré » sur lequel repose l’Alliance Atlantique. La guerre froide serait-elle de retour ? Oui, mais c’est entre les Etats-Unis et la Chine qu’elle s’est engagée, estime Dominique Moïsi.Une chose est sûre, en tout cas, le monde lui a radicalement changé en un an. L’onde de choc du premier conflit de haute intensité sur le sol européen depuis 1945 est dévastatrice, analyse Yves Bourdillon. En Ukraine, où le sort des armes reste incertain, le bilan humain et matériel est déjà terrible. A tel point que le nombre de morts serait le secret le mieux gardé du conflit, selon notre spécialiste de la défense Anne Bauer. Ebranlée par ce conflit à ses portes, l’Europe elle « reste debout », selon notre éditorialiste Lucie Robequain. Et ses grands pays, à commencer par la France, cherche à se doter d’une industrie de défense capable de répondre aux défis d’une économie de guerre. C’est l’un des changements économiques majeurs provoqués par ce conflit. Hayat Gazzane en a recensé cinq autres. Le fait que le pétrole et le gaz n’aient jamais été aussi subventionnés dans le monde que l’an dernier y figure en bonne place, flambée des prix de l’énergie oblige.Dans ce tumulte, les bonnes nouvelles ne sont cependant pas rares. L’économie hexagonale donne même des signes encourageants de redémarrage, nous explique Nathalie Silbert. Une éclaircie que l’on retrouve dans les comptes de l’assurance-chômage, largement excédentaires. Quant à nos champions, ils se portent très bien. AXA et surtout Stellantis sont venus confirmer les excellents résultats 2022 de la plupart des groupes du CAC40. Deux ans après sa naissance, le constructeur automobile né de la fusion de PSA et Fiat-Chrysler affiche des performances exceptionnelles. Côté start-up aussi, la nouvelle promotion du Next40, l’indice phare de la french tech, témoigne d’un dynamisme réconfortant. Une dizaine de pépites industrielles rejoignent le gotha hexagonal nous explique Camille Wong. Une nouvelle enthousiasmante pour la réindustrialisation du pays, d’autant que plusieurs opèrent dans le secteur de la transition écologique.Les Français eux, se préoccupent de leur avenir en garnissant leur Livret A comme jamais, nous explique Marion Heilmann, en attendant la reprise de l’examen de la réforme des retraites la semaine prochaine au Sénat. Des débats qui s’annoncent heureusement plus constructifs que ceux, désolants, du Palais Bourbon. |