Capitale européenne de la culture : encore beaucoup de travail pour les finalistes
Publié le 06/03/2023 • Par Hélène Girard • dans : Actualité Culture, France
Les villes de Bourges, Clermont-Ferrand, Montpellier, et Rouen sont les
finalistes de la course au label « Capitale européenne de la culture 2028 ».
Transportées de joie lors de l’annonce de la sélection dans la soirée du 4
mars, leurs équipes respectives savent qu’elles n’ont pas le loisir de se
reposer sur leurs lauriers.
Il ne reste plus que quatre villes en lice pour décrocher le label très convoité de
« capitale européenne de la culture 2028 » : Bourges (Cher), Clermont-Ferrand (Puyde-Dôme), Montpellier (Hérault) et Rouen (Seine-Maritime) ont été sélectionnées
comme finalistes le 4 mars.
Passées les explosions de joie et les embrassades à l’annonce des résultats, les
délégations venues à Paris pour la circonstance se sont remises au travail dès ce
lundi matin. « Il reste encore beaucoup de travail », a glissé le maire PS de Rouen
Nicolas Mayer-Rossignol, en quittant l’Institut national du patrimoine, où avait lieu
l’annonce des finalistes.
Une nouvelle dynamique pour décrocher le label Capitale européenne de la culture
« Nous allons relancer dès maintenant nos ateliers sur les différentes thématiques, et
élargir notre comité scientifique et culturel. Bref, une nouvelle dynamique est lancée,
a expliqué Patrice Chazottes, directeur de Clermont Ferrand Massif central
2028, l’association qui porte la candidature de la capitale auvergnate. Nous avons
tout un travail d’écriture à réaliser pour affiner le dossier en maximum 100 pages
qu’attend le jury pour octobre. »
Car pour départager les quatre finalistes, le jury va multiplier les questions. « Nous
allons leur demander de préciser, d’ici à novembre, leurs projets respectifs et leurs
modèles économiques, a indiqué à La Gazette, après l’annonce des résultats, la
présidente du jury, l’Italienne Rosella Tarantino, ancienne directrice de la
fondation Matera 2019 (Matera a été capitale européenne de la culture en 2019 avec
Plovdiv en Bulgarie). Les finalistes devront présenter une programmation détaillée,
affiner leur budget, confirmer l’engagement de leurs partenaires potentiels, présenter
le processus de suivi de leur projet et veiller à la mobilisation de leurs citoyens et des
minorités de leur territoire. »
Ensuite en décembre, les membres du jury se rendront dans les villes candidates.
Etape qui sera suivie d’un nouveau « grand oral » devant le jury, comme ce fut le cas
durant la semaine du 27 février, juste avant la désignation des finalistes.
Peaufiner les marqueurs des quatre candidatures
Pendant un peu plus de cinq mois, chacune des quatre villes va ciseler les
marqueurs de sa candidature pour faire la différence lors de l’examen final.
« Nous allons notamment élaborer des prototypes d’événements, prévoit Pascal
Keizer, commissaire général de la candidature Bourges 2028. Nous allons aussi
affiner la structuration de notre conseil européen de citoyens [tirés au sort, ndlr] et
notre réseau de villes. » Avec neuf autres collectivités françaises de moins de
100 000 habitants (1) et quatre européennes (2) Bourges compte en effet créer un
réseau informel appelé « matrice », destiné à mettre en partage des innovations et
des projets que chacune pourra adapter à ses spécificités.
Pour la candidature de Rouen, « le marqueur, c’est la Seine », assure Nicolas
Mayer-Rossignol. Le projet « Rouen Seine normande 2028 » s’étend « sur un
territoire qui va de Giverny au Havre, avec la ville de Rouen comme vaisseau
amiral. Cela dit beaucoup de l’enjeu de réconciliation de la culture, la science et les
industries. La culture doit être un accélérateur de la transformation de la Vallée de la
Seine. »
A Montpellier « nous allons travailler le lien puissant que nous voulons dérouler entre
les villes d’Europe et d’Afrique, avec, entre elles, Montpellier », explique Nicolas
Dubourg, directeur artistique de la candidature de Montpellier 2028 et directeur du
théâtre universitaire La Vignette. Autre grand marqueur : le lien entre culture et
science, notamment à travers la thématique de l’eau. « Nous allons passer des
commandes d’œuvres sur ces lignes éditoriales », précise le directeur artistique.
Quant à l’équipe de Clermont-Ferrand Massif central 2028, elle va travailler sur les
enjeux du lien entre urbain et rural, ce qui renvoie « à la thématique de la mobilité
culturelle, pour aller au plus proche des gens, précise Patrice Chazottes. Cinq à sept
véhicules reconfigurés et customizés devraient, par exemple, sillonner le Massif
central, et y apporter ici, une scène, là un espace d’exposition, ailleurs, un lieu pour
faire de la musique etc.