A VOIR , à Montpellier, RENAITRE
RENAITRE : jusqu’au 24 Mars les peintures de Yancouba Badji sont visibles à la maison des relations internationales à Montpellier. L’exposition, de Yancoubo Badji , est le récit en images de l’inimaginable
Le festival What A Trip, la Maison des Relations Internationales de Montpellier et l’antenne bénévole héraultaise de SOS MEDITERRANEE se sont associés pour accueillir l’exposition de peinture « Renaître » de Yancouba Bagdi, artiste-peintre dont le parcours est raconté dans le film documentaire Tilo Koto. Un témoignage de l’enfer de la route de l’exil.
Clare ART responsable des relations internationales à la mairie de Montpellier a profité de l’inauguration de cette exposition pour rappeler le soutien indéfectible de la ville à SOS Méditerranée qui poursuit son travail de sauvetage de ces bateaux pneumatiques prévus pour 30 personnes et chargés de plus de cent hommes femmes et enfants agglutinés dans un même espoir et une même souffrance. Une association qui a besoin de notre aide en cette période où le carburant coute plus cher.
Elle a profité de ce moment pour rappeler que l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite en Italie compliquait grandement les choses , tout en nous poussant à maintenir notre pression pour sauver ce maire de Riace en Calabre, Domenico Luciano, menacé de treize ans de prison pour avoir accueilli et fait revivre son village grâce aux réfugiés.À travers une quinzaine d’œuvres, réalisées entre 2017 et 2021, en Tunisie, au Sénégal et en France, Yancouba nous offre un des premiers témoignages artistiques de l’enfer enduré sur les routes migratoires. Une vie romanesque et tragique. Yancouba Badji est né en Casamance, au sud du Sénégal, il y a 42 ans.
Ses peintures témoignent de l’horreur des périples DES VISAGES, DES CORPS ET DES YEUX. : Yeux dans la nuit, yeux dans la souffrance du viol et des tortures, yeux de bonheur momentané dans le petit resto clandestin , yeux effarés dans les canots surchargés, enfin yeux fermés à jamais des corps flottants dans cet immense cimetière qu’est devenue la Méditerranée
« A 17 ans, il part vivre en Gambie et se forme au métier de frigoriste. En août 2016, menacé par la dictature de Yaya Jammeh, il décide de rejoindre le Maroc mais se retrouve vite embarqué pour la Libye. Dans le Sahara, abandonné par son passeur, il traverse le désert à pied, puis vendu par un passeur en Libye. Neuf mois d’enfer, de prisons en camps de rétention… Après trois tentatives de traversée de la Méditerranée vers l’Europe, son Zodiac à la dérive est recueilli, le 27 mai 2017, par la marine tunisienne. Dans le Sud tunisien, il rencontre Sophie Bachelier et Valérie Malek, en repérage pour tourner un film dont il devient le protagoniste. Après plusieurs mois, grâce à sa peinture et l’équipe du film Tilo Koto, Yancouba Badji obtient un visa Talent lui permettant de venir légalement en France. Il peut alors démarcher les galeries d’art à Paris. Ses tableaux puissants racontent l’enfer des routes migratoires.
Le documentaire Tilo Koto est un long-métrage documentaire de Sophie Bachelier et Valérie Malek tourné en Tunisie et au Sénégal sur le parcours migratoire de ce Casamançais, Yancouba Badji, dont le parcours vers l’Europe va brutalement s’arrêter dans le Sud tunisien, après avoir tenté quatre fois de traverser la Méditerranée depuis les côtes libyennes.Le documentaire est illustré des tableaux du peintre qui retrace sa douloureuse histoire. Il peint pour se reconstruire mais aussi pour témoigner et alerter la jeunesse sur les nombreuses désillusions qu’il a vécues depuis son départ.Il nous fait découvrir « la destinée tragique et bien réelle de milliers d’humains englués dans les filets d’une histoire géopolitique qui les dépasse. »