Huit Français sur dix se sentent concernés par l’état de la biodiversité
Un sondage commandé par l’Office français de la biodiversité (OFB) montre que de plus en plus de citoyens se sentent concernés par l’état de la biodiversité et souhaiteraient être mieux informés pour passer à l’action.
Par Lucile Bonnin (maire info)
En France métropolitaine, « 14 % des mammifères, 24 % des reptiles, 23 % des amphibiens et 32 % des oiseaux nicheurs sont menacés de disparition du territoire, tout comme 19 % des poissons d’eau douce » . C’est ce qui est rappelé sur le site ecologie.gouv.fr. La situation est d’autant plus inquiétante en outre-mer puisque, par exemple, « plus d’un tiers des espèces d’oiseaux de La Réunion sont menacées ou ont déjà disparu. En Guyane, 16 % des mammifères marins sont menacés et en Martinique, 47 % des reptiles qui sont menacés » .
La situation est alarmante. Face à ce constat, le gouvernement s’est engagé à œuvrer pour « réduire les pressions sur la biodiversité, protéger et restaurer les écosystèmes et susciter des changements en profondeur afin d’inverser la trajectoire du déclin de la biodiversité » à travers notamment la stratégie nationale biodiversité 2030 (SNB).
En novembre dernier, l’Office français de la biodiversité (OFB) a mandaté le cabinet BVA pour la réalisation d’un baromètre sur la perception de la biodiversité par les Français, « dans le cadre des objectifs fixés par le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, et par la secrétaire d’État (…) chargée de l’Écologie, Bérangère Couillard ».
Les résultats de cette enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 2 000 personnes montrent la prise conscience des enjeux liés à la biodiversité chez les citoyens. Pour Olivier Thibault, directeur général de l’OFB, « c’est encourageant » mais « un travail de pédagogie et de diffusion des connaissances reste (…) encore à poursuivre ».
Des Français prêts à se mobiliser
Les résultats du sondage montrent que « plus de 8 Français sur 10 se sentent concernés par l’état de la biodiversité et 94 % d’entre eux jugent qu’il est important, si ce n’est crucial, de se mobiliser pour la protéger et la restaurer ».
La prise de conscience progresse puisque 85 % de sondés estiment que leur avenir et leur quotidien dépendent de l’état de la biodiversité, ce qui représente une augmentation de 17 points par rapport aux résultats recueillis en 2018.
Cette prise de conscience semble aussi avoir un impact sur les pratiques des citoyens qui tendent à changer. « Une grande partie des répondants dit agir au quotidien avec des pratiques économes visant à limiter la consommation excessive » , peut-on lire dans le communiqué de presse.
Ainsi, 93 % des répondants disent éviter le gaspillage, 76 % consomment moins et 62 % indiquent moins manger de viande. « Au niveau des transports, 67 % des personnes interrogées déclarent prendre moins l’avion et 62 % utilisent désormais le vélo, les transports en commun ou la marche en remplacement de la voiture pour les courts trajets » . À noter que ces résultats peuvent aussi être le reflet de la crise inflationniste, les prix des billets d’avion, notamment, étant fortement repartis à la hausse cette année.
Selon les sondés, ce sont avant tout le pouvoir exécutif (pour 68 % des répondants) et les entreprises (pour 57 % des répondants) qui ont un rôle à jouer « pour opérer des changements en profondeur ». La mobilisation individuelle est aussi considérée comme importante à 56 %. La majorité des Français reste optimiste pour l’avenir : 85 % d’entre eux qui pensent qu’il est encore temps d’agir.
Un besoin d’information
Pour pouvoir être efficace, le mieux est de pouvoir agir en connaissance de cause. Si la majorité des sondés (98 %) ont déjà entendu le terme biodiversité, grâce à la télévision, internet ou dans la presse (+ 2 points par rapport à 2018), 53 % d’entre eux ne peuvent pas en donner une définition exacte.
« Le changement de qualité de vie des générations futures (63 %), la problématique d’accès à l’eau (60 %) et les territoires rendus inhabitables (53 %) sont perçus comme les conséquences les plus probables de l’érosion de la biodiversité » .
L’engagement des citoyens est pour le moment principalement motivé « par la dégradation de la nature et les menaces sur les espèces animales (42 %), et la préservation de l’avenir de l’humanité (39 %) ». Désormais, pour passer à l’action, « les Français se disent en attente d’informations sur l’impact individuel de leur mode de vie (39 %) et sur les bonnes pratiques à adopter (32 %) ».
Ainsi, l’OFB entend « poursuivre et amplifier ses actions de connaissance, de sensibilisation et de mobilisation de l’ensemble de la société civile pour enrayer la perte du vivant » et continue de travailler en étroite collaboration avec les collectivités.
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