Georges Patient interpelle le ministre de l’Intérieur sur le statut des Hmongs réfugiés en Guyane depuis 1977
La naturalisation des réfugiés Hmongs nouveau cheval de bataille de Georges Patient le sénateur de la Guyane. Il a posé une question au ministre de l’Intérieur afin d’alerter sur les conditions de naturalisation de ces exilés, vivant en Guyane, pour certains depuis 1977.Marie-Claude Thébia • Publié le 2 novembre 2023 à 11h45
En 1977, un millier de Hmongs arrive en Guyane. Ces réfugiés fuient le régime communiste du Laos. Ils sont accusés d’avoir collaboré d’abord avec les colons français puis avec les Américains. Connus pour être des cultivateurs hors pair, le gouvernement français les a envoyés en Guyane dans l’idée de peupler le département et de développer l’agriculture.
Sur 20.000 demandeurs d’asile Hmong, la Guyane en a accueilli un millier de 1977 à 1988. Aujourd’hui, ils représentent 2% de la population guyanaise. Certains des premiers arrivants n’ont toujours pas obtenu la nationalité française, malgré plusieurs demandes, au motif le plus souvent que leur connaissance de la langue française était insuffisante.
Une demande récurrente
Déjà en 2019, le sénateur Antoine Karam avait écrit au ministre de l’Intérieur de l’époque pour alerter sur les mêmes difficultés. Christophe Castaner s’était voulu rassurant « pour les personnes les plus âgées qui n’ont pas été scolarisées en France, une tolérance est de mise en matière de connaissance de la langue française. C’est le cas pour les Hmongs de plus de 70 ans qui sont réfugiés, et en France depuis plus de 15 ans, à condition que tous les autres critères participant à l’acquisition de la nationalité française soient remplis, notamment ceux relatifs à l’autonomie financière et à l’absence de troubles à l’ordre public« , ajoute le ministre.
Georges Patient, s’étonne de ce blocage administratif « Ce sont des personnes travailleuses qui participent à la souveraineté alimentaire de la Guyane, respectueuses des lois et règles de vie qui n’ont jamais eu à faire avec la justice.(…) Aussi je lui demande de bien vouloir veiller à ce que ces personnes qui ont passé la majorité de leur existence en France puissent obtenir la nationalité française et que ne leur soit plus opposée une mauvaise maîtrise de langue française ».
Dominique Faure ministre de la Cohésion des territoires et des relations avec les Collectivités territoriales a répondu au sénateur Patient en mettant en avant deux dispositifs existants : certes, depuis le 11 août 2020, tout postulant à la nationalité française doit justifier d’un niveau de langue égal au niveau B1 oral et écrit du cadre européen commun de référence pour les langues. Toutefois les réfugiés âgés de plus de 70 ans et résidant en France depuis plus de 15 ans sont dispensés de produire un justificatif.
De plus, les réfugiés Hmongs peuvent également bénéficier de l’exemption de la langue française, qui prévoit l’acquisition de la naturalisation pour les personnes âgées de 65 ans au moins qui résident en France depuis 25 ans.
Manifestement, des dispositifs qui ne sont pas appliqués localement.