COP 28: comprendre
Pour l’instant nous alimentons nos medias d’annonces , mais il faut savoir que seule la déclaration finale du 12 dec les figeront dans le marbre
Certaines décisions ne sont le fait que d’alliances entre pays suite à une proposition, une déclaration, un appel ou un engagement d’un état.
Par exemple, la décision de tripler la production nucléaire d’ici 2030 / ce n’est qu’un appel pour l’instant accepté par de plus nombreux pays que les pays nucléocrates de départ (france, USA, japon…). Cela a du sens : plus de pays sur les rangs = plus de financement= possibilité de parvenir à une production industrielle des petits réacteurs. Cela relève également d’un cheminement sans faute de la France, cela signe sa volonté qui s’est d’abord affirmé par l’inscription du nucléaire dans la taxonomie européenne, puis par la multiplication des signatures, et enfin l’engagement à Dubaï de plusieurs pays . A la date d’aujourd’hui, cela ne préjuge en rien de l’introduction du nucléaire dans l’accord final – (n’oublions pas qu’il n’y a pas de nucléaire civil sans nucléaire militaire / comme Macron l’a rappelé dans son discours du 8 dec 2020 à l’usine Framatome du Creusot Peut on donc sans risque offrir à tous le nucléaire? Sans compter la dissémination des déchets…..)- mais cela conforte une volonté grandissante
Ces alliances , ces « accords volontaires » ont donc de l’importance. Ils ne représentant pas l’engagement Onusien multilatéral de l’accord final de la COP 28 . Que représente aujourd’hui l’ONU? Ils sont donc aussi représentatifs que des décisions communes prises au cours des ONE summit par exemple. Ils reflètent d’une nouvelle réalité politique. Ils permettent d’avancer plus vite , se renforcent ou s’éteignent comme ce fût le cas par exemple de la coalition sur les forêts en 2021. Par ailleurs , les accords volontaires traduisent l’ambiance de la COP .Ainsi cette COP 28 tant décriée, a démarré sur un accord recherché depuis des années sur la contribution au fond pertes et dommages. Elle sera donc historique quoiqu’il en advienne . Mais elle est partie pour conforter notre inquiètude: l’adaptation devient prioritaire , qu’en sera t il de l’atténuation même si sont retenus l’engagement de tripler les ENR à horizon 2030, ou l’engagement du Turkménistan gros émetteur de méthane qui rejoint l’engagement de réduire de 30% avant 2030 le méthane.
Pour l’instant , espérons retrouver dans l’accord final, le fonds pertes et dommages et la création d’une task force pour le gérer (mais par qui?) , le triplement des ENR de 30% d’ici 2030, la réduction de 30% des émissions de méthane…Insuffisant, et malgré des déclarations fracassantes incertitude encore sur le recours aux fossiles même si on évoque sérieusement de les taxer
Dominique Martin Ferrari