En mer Noire, les Ukrainiens font la loi (vu dans Ouest France)
Kiev a pu exporter quelque 50 millions de tonnes de céréales, même si les Russes ne garantissent plus la sécurité des navires marchands.
Ouest-FrancePhilippe CHAPLEAU.
Si l’armée russe connaît quelques succès terrestres limités dans l’est de l’Ukraine, elle a visiblement perdu l’initiative en mer Noire. Ses bâtiments de combat n’y sont plus en mesure d’inquiéter le trafic marchand au départ des ports ukrainiens, où sont chargées les céréales destinées à l’exportation. Pire, ces navires ne sont plus à l’abri des frappes ukrainiennes.
Mercredi matin, des drones navals ukrainiens de type Magura V5 ont touché et endommagé (voire coulé) un navire russe au large de la Crimée. Le bateau concerné est le Tsezar-Kunikov, un bâtiment de débarquement de chars doté d’une porte à l’avant et d’une rampe à l’arrière. Long de 112 m, il est servi par un équipage de 87 marins et peut accueillir 230 personnels. Kiev affirme que le navire a coulé.
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La mer Noire, une « no-go zone » pour les Russes
Cette attaque réussie fait suite à celle qui a visé la corvette russe lance-missiles russe Ivanovets, le 1er février. Ce bâtiment a coulé comme en attestent aussi des vidéos mais l’armée russe n’a toujours pas reconnu sa perte.
C’est le cinquième bâtiment de débarquement de la Flotte de la mer noire qui est détruit. Flotte qui, en deux ans, a vu 14 de ses bâtiments endommagés ou coulés par les forces ukrainiennes.
La mer Noire est donc devenue une « no-go zone » (zone interdite) pour les Russes qui ne peuvent donc plus menacer les ports d’Ukraine et le trafic marchand qui permet à Kiev d’exporter des céréales. Certes l’aviation russe lâche encore des salves de missiles sur les infrastructures portuaires d’Odessa et des ports environnants mais les exportations ukrainiennes de céréales par la mer Noire ont presque atteint leur niveau d’avant-guerre, soit 6 millions de tonnes par mois, affirme Kiev.