Climat. Voici ce sur quoi le Giec va travailler au cours des prochaines années
On les croyait tranquilles après la parution du 6° rapport. ET bien non, les experts du GIEC se remettent au boulot…
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) s’est réuni entre ces 16 et 20 janvier pour définir le programme de son prochain cycle de travail. Voici ce qui est ressorti de cette réunion, organisée à Istanbul.
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Le programme va donner le « La » a tout un pan de la production scientifique mondiale. Au terme d’une réunion de près de cinq jours organisée à Istanbul (Turquie), le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a adopté le programme de son prochain cycle de travail, qui doit s’étaler jusqu’en 2029.
Toujours trois rapports majeurs
Malgré les voix qui appelaient l’organisation à faire évoluer son schéma et à produire des rapports plus rapides et moins massifs, les délégués des pays membres de l’institution onusienne ont décidé de conserver la structure qui avait prévalu au cours des six précédents cycles.
Chacun des trois groupes d’études (quantification du réchauffement climatique / étude de ses conséquences et des vulnérabilités de nos sociétés / études des moyens de limiter le réchauffement) produira donc un rapport distinct. Les conclusions des trois documents seront reprises dans un rapport de synthèse, attendu pour 2029.
Comme le note le Giec dans un communiqué, ces rapports auront notamment pour but d’abonder les réflexions des États en amont de la présentation du prochain état des lieux mondial des émissions de gaz à effet de serre, prévu en 2028.
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Un rapport spécial sur les villes
Les délégués du Giec ont également validé la future rédaction d’un rapport spécial sur le réchauffement climatique dans les villes, un enjeu majeur tant les conséquences y seront importantes, du fait du phénomène d’îlot de chaleur urbain.
Ce rapport spécial sur les villes, qui doit être publié d’ici 2027, sera le seul document de ce type, alors que le 6e cycle d’études du Giec avait vu la rédaction de deux rapports spéciaux : l’un sur un monde à +1,5 °C, l’autre sur la cryosphère (l’ensemble des masses glacées du globe).
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« Les décisions sont prises par consensus et aucun consensus n’a été atteint pour un deuxième rapport spécial », explique Robert Vautard, le coprésident français du groupe de travail N° 1, qui indique que « beaucoup de sujets intéressants » ont toutefois été évoqués.Climat : comprenez-vous les activistes qui jettent de la soupe sur des tableaux de maîtres pour sonner l’alerte ?
Parmi ces sujets discutés mais non-retenus : l’adaptation au changement climatique (qui restera néanmoins en partie traité par le groupe 2), la question des points de bascule climatiques ou les pertes et dommages liés au réchauffement climatique, dont l’indemnisation a été au cœur des dernières Cop.
Captage et séquestration de carbone au menu du Giec
À ces rapports sur le fond s’ajoutent des rapports méthodologiques, censés aider les États dans certaines de leurs démarches liées au réchauffement climatique.
D’ici 2027, l’un de ces rapports sera dédié aux gaz réchauffant à faible durée de vie, en lien avec une préoccupation grandissante au sujet du méthane.
Par ailleurs, les technologies de captage, d’élimination et de séquestration de carboneferont également l’objet d’un rapport méthodologique. Un choix qui reflète la vivacité du débat sur ces solutions, enjeux dans les sphères politiques et scientifiques.
Enfin, dans le cadre de son prochain cycle, le Giec mettra à jour ses lignes directrices pour l’évaluation des impacts du réchauffement et des politiques d’adaptation. Pas les moindres des enjeux auxquels le monde va être confronté.