la Seine : un problème d’égouts ingérable

Après 10 ans de travaux, 1,6 milliards d’euros dépensés, et les promesses envolées de deux présidents de la République (Chirac, puis Macron) de venir barboter dans un fleuve enfin remis en bon état écologique et sanitaire: toujours impossible. Le problème de la Seine, c’est que les égouts de Paris sont certes un monument qui mérite la visite, mais qu’ils ont été conçus à une époque où personne ne se souciait de séparer les eaux pluviales des eaux grises. Quand de fortes pluies saturent ce réseau, les stations d’épuration ne peuvent pas traiter tout le flot, qui est directement rejeté à la rivière pour éviter que tout cela ne refoule dans les éviers des Parisien-ne-s (bon appétit !). Si l’on veut véritablement y remédier, il faudra éventrer toute la capitale pour installer un double réseau d’évacuation. Travaux titanesques, qui auraient dû être réalisés au fil des décennies écoulées à la faveur des chantiers programmés, au lieu de surcharger jusqu’à l’engorgement un réseau vénérable, certes, mais obsolète.

Mais voilà, il aurait fallu pour cela planifier, décider, imposer, mécontenter parfois, refuser des permis de construire inopportuns, en un mot faire prévaloir l’intérêt général sur la juxtaposition des intérêts particuliers. Bref gouverner (donc prévoir).

Les actions entreprises depuis 10 ans n’ont toutefois pas été totalement vaines. Certes, pas un Parisien normalement doté de raison n’envisage de se baigner dans sa rivière, mais on y recense aujourd’hui 30 espèces de poissons, contre 3 en 1970. A ce rythme, dans trois siècles la Seine aura retrouvé son bon état écologique.

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