LETTRE OPTIONS FUTURS 160 : / 15 Juin 2024/ D Martin Ferrari

La lettre  mensuelle est  diffusée le 15 de chaque mois. ENTRE TEMPS les news sont accessibles gratuitement sur Enmetamorphose.com. 

Prochain envoi 15 Septembre 2024:  

Si le basculement dans l’anthropocène nous a fait entrer dans l’ère du changement climatique, nous sommes aussi entrés dans la quatrième révolution industrielle et institutionnelle.( IA, nucléaire, captation CO2, tout électrique, gouvernance autoritaire, plantes résistantes à la sécheresse, logements, immigration…) Elle se démarque des précédentes ères, du fait de la convergence et de l’interaction entre plusieurs avancées technologiques.et d’un déficit en progrès institutionnels. Ces avancées modifieront à jamais le monde des affaires et le quotidien de milliards de personnes. Nous devons en décider en connaissance. DEMAIN C’EST AUJOURD’HUI.

MONDE

Comme il va…. 

Sauver la république française n’est pas forcément sauver la démocratie mondiale. Même si dans notre refus légitime de voir l’arrivée du RN au pouvoir nous réglons le problème au niveau français – et nous l’espérons- il va falloir apprendre à regarder le monde. Il n’ y a pas seulement de question de « dette française », sur quelles ressources « limitées » construisons nous le nouveau monde ? Partout se profile la guerre « éternelle » avec ses 67 conflits armés, la dictature et l’illibéralisme. On dit aussi que Trump sera pire que Le Pen…Que revienne le respect du droit international par tous et pour tous : le sommet sur la paix qui vient de s’achever le revendique haut et fort https://www.youtube.com/watch?v=jN-hBcLH_b8

Les minéraux critiques

Les minéraux critiques sont essentiels pour le développement des énergies propres elles -mêmes incontournables pour assurer l’atténuation du changement climatique. Cependant l’augmentation de la demande et la volatilité de leur prix font apparaître des goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement et des tensions géopolitiques, d’autant que selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie rendu public en mai, la demande devrait doubler d’ici à 2040.La progression atteint 30% pour le Lithium et 8 % à 15 % pour le nickel, le cobalt, le graphite, et les autres terres rares. D’après le rapport publié par l’Agence Internationale de l’Énergie le 17 mai 2024, il faut s’attendre à des déséquilibres entre l’offre et la demande au cours de la prochaine décennie. En se basant sur les capacités de production existantes et en construction d’ici à 2035, il apparaît qu’elles ne pourraient pas couvrir plus de 70 % des besoins en cuivre et 50 % des besoins en lithium, et que la balance offre/demande pour le cobalt et le nickel est à peine équilibrée. Si les capacités totales de production de graphite et de terres rares sont suffisantes, leur concentration géographique n’en garantit pas la disponibilité. Pour mémoire, plus de 90 % du graphite et 77 % des terres rares raffinées proviennent de Chine.

Bali`

Le 10e Forum mondial de l’eau s’est tenu à Bali (Indonésie) du 18 au 24 mai 2024. Ce forum, placé cette année sous le thème de « L’eau pour une prospérité partagée », a réuni des décideurs politiques, des scientifiques et des parties prenantes du monde entier. Comme l’avait réclamé Antonio Gutteres en 2023 la question de l’eau entre dans les agendas politiques. Organisé tous les trois ans, ce rendez-vous a pour objectif de trouver des solutions pour améliorer la sécurité d’accès à l’eau alors que 2,2 milliards de personnes n’ont toujours pas d’accès à l’eau potable et L’eau devient source de tensions entre plusieurs états. Exemple, le Grand barrage de la Renaissance se situe en Éthiopie, à la frontière avec le Soudan. Ce projet colossal, lancé en 2013, est considéré comme étant le barrage le plus important au monde L’Égypte et le Soudan considèrent le gigantesque barrage comme une menace pour leur approvisionnement en eau. N’oublions, pas les barrages en Turquie ont entrainé les conflits violents d’Irak

La France était représentée par Le Syndicat mixte de gestion des nappes de la Crau (le Symcrau) en collaboration avec l’Unesco et le ministère de la Transition écologique. Les nappes de la plaine de la Crau se situent dans l’ouest de la Provence, entre l’étang de Berre et le delta de la Camargue. Selon Céline Tramontin, ce territoire « a une grande maîtrise sur le sujet depuis près de vingt ans. Au niveau national, le Symcrau est repéré comme un mode de gouvernance qui fonctionne, qui a fait ses preuves et qui prend en compte les enjeux à venir de modification territoriale et climatique ». Cette présence permettait surtout à la France de proposer au reste du monde une gestion qui semble porter ses fruits « deux sessions pour expliquer l’utilisation des outils de gouvernance français pour la préservation de la ressource en eau. On va pouvoir développer ce qui se fait sur notre territoire et comment on adapte la gouvernance de cette nappe phréatique, de sa recharge et l’ensemble de ses usages, qui sont bien plus grands que la seule agriculture, au changement climatique. Elle passe par le Schéma d’aménagement de la gestion des eaux (SAGE) et tous les outils qu’on est en train de mettre en place sur le territoire » a déclaré Loic Fauchon (PFE) Pendant ce temps le groupe de la banque africaine de développement, la facilité africaine de l’eau et la Namibie organisaient en Indonésie, une session parallèle sur le thème suivant : « Financement innovant et mobilisation des ressources pour des investissements dans l’eau et l’assainissement résilients au climat, pour l’Afrique ».

Face aux défis pressants liés aux changements climatiques et à l’urbanisation galopante, l’Afrique est confrontée à un déficit considérable d’infrastructures, estimé à 108 milliards de dollars par an. On estime qu’actuellement, 66 milliards de dollars par an sont nécessaires pour combler les retards en matière d’infrastructures afin de parvenir à un accès universel à l’eau potable et à l’assainissement – soit cinq fois les allocations annuelles actuelles de 13 milliards de dollars. Parmi les principaux intervenants figurent Abdelmonem Belati, ministre tunisien de l’Agriculture, qui partagera des informations sur la Stratégie eau 2050 de la Tunisie et Nancy Eslick, coordinatrice mondiale de l’eau à l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), qui discutera du rôle des donateurs internationaux dans la réduction du déficit de financement. Maroc et Tunisie ont été très actifs affichant au bout de la 8° année consécutive de sécheresse quelques solutions à suivre

EUROPE

Analyse/bilan élections

Augmentation des députés populistes mais pas de changement de majorité dans les équilibres du PE. Par contre l’écologie perd des sièges, la vague verte de 2019 portées par les marches climat et la démocratie directe s’effondre. Les bons scores des Verts dans les pays scandinaves et aux Pays-Bas ne doivent pas occulter les débâcles en Allemagne et en France. Le groupe des Verts et régionalistes passe de 71 à 53 élus et devient l’avant-dernier groupe au Parlement européen.Pourtant, l’écologie reste au cœur des préoccupations des électeurs.Éoliennes, fin de la voiture thermique… LR et RN se sont saisis de la question sans que les Verts ne parviennent à faire entendre leur contre-discours. Résultat, ceux qui dénoncent une écologie punitive ont supplanté les tenants d’une écologie de solution. Comment être audible ? « Il faut insister sur les bénéfices de l’action plutôt que de dénoncer uniquement les risques liés à l’inaction », conseille le politologue belge, François Gemenne, membre du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

OUTREMER

Olympisme 

 Partout où elle est passée ce fût un immense événements, la première fois dans l’histoire, l’objet de fêtes, de mémoires. Une aventure jamais réalisée depuis que le Relais de la Flamme Olympique existe Partout les parcours préalablement dessinés par les autorités locales, mêlaient des lieux emblématiques du sport, du patrimoine et des paysages grandioses 

Mais tout n’est pas rose Outremers

Mayotte se bat contre le cholera …..

et la Nouvelle Calédonie est replongée dans un conflit difficile à analyser. La situation dans l’archipel du Pacifique, a explosé lundi 13 mai, faisant cinq morts et des dizaines de blessés Les échos et le récits médiatiques se contredisent, ilfaut être sur place pour comprendre les peuples  et éviter les slogans idéologiques  https://www.revueconflits.com/nouvelle-caledonie-non-a-lindependance-quelles-implications/ la revue conflits nous semble délivrer le plus intéressant et complexe point de vue

France

Législatives La décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale a un effet direct sur l’ordre du jour du Palais-Bourbon. La dissolution entraîne logiquement la suspension des travaux. Avec pour principale conséquence de mettre fin, temporairement au moins, à l’examen du projet de loi sur la fin de vie.

Autres conséquences : les commissions d’enquête en cours sont également interrompues. Pour reprendre leurs travaux, il faudrait qu’elles soient recréées par la nouvelle Assemblée nationale. Parmi ces commissions d’enquête, celle qui travaillait sur les « manquements des politiques deprotection de l’enfance« , celle qui enquêtait sur les violences sexuelles et sexistes commises notamment dans l’industrie du cinéma, encore celle qui se penchait sur la dette de la France. De la même façon la journée d’initiative parlementaire du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT), La proposition de loi contre la réforme de l’assurance-chômage, qui devait être examinée dans ce cadre, ne le sera donc pas. 

Si les médias en continu retiennent essentiellement ces projets, quarante autre travaux législatifs ou parlementaires sont suspendus tout aussi importants. Actu environnement en a fait le bilan.
Commissions d’enquête et missions d’information en cours à l’Assemblée nationale sont abandonnées et « devront être recréées par la nouvelle Assemblée pour reprendre leurs travaux ».

Simplification. Mardi 11 juin, le Sénat devait voter, en première lecture, le projet de loi de simplification de la vie des entreprises (SVE) porté par le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Il en avait achevé l’examen le 5 juin dernier. Ce véhicule législatif constituait le vaisseau amiral du premier plan pluriannuel de simplification, présenté par Bercy en avril dernier dans la lignée de la loi Industrie verte.

Agriculture. Suspendus, les travaux sur le projet de loi de souveraineté en matière agricole. Le texte, tout juste adopté en première lecture par l’Assemblée nationale, devait être examiné en commission au Sénat dès cette semaine. « Une nouvelle fois, les décisions politiques vis-à-vis de l’agriculture française risquent de ne pas être tenues », déplore la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), qui appelle tous les partis politiques à mettre dans leur feuille de route le sujet du revenu agricole et des simplifications.

Énergie. Le 11 juin toujours, le Sénat devait examiner en plénière la proposition de loi de programmation de l’énergie : Relance du nucléaire, objectifs en matière d’énergies renouvelables, mesures de simplification et de régulation étaient inscrits dans cette proposition de loi, dont l’examen est désormais suspendu, comme tous les travaux du Sénat en séance publique.

PFAS. Particulièrement médiatisée, la proposition de loi de lutte contre les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) restait en attente d’une deuxième lecture au Palais Bourbon, après son adoption à l’unanimité au Sénat, le 30 mai. Portée de longue date par le député écologiste Nicolas Thierry, elle misait sur l’interdiction de la fabrication, l’importation, l’exportation et la mise sur le marché de certains produits contenant ces substances (cosmétiques, farts de ski, textiles d’habillement à l’exception de ceux conçus pour la sécurité des personnes) à compter de 2026 ou de 2030. Le tout en anticipation de la proposition européenne lancée par l’Agence européenne des produits chimiques (Echa), dont la nouvelle Commission européenne devra se saisir.

Logements.  Dans le domaine du bâtiment et de la rénovation énergétique, le projet de loi déposé au Sénat par Guillaume Kasbarian, ministre délégué chargé du Logement, pour résoudre la crise actuelle doit encore être examiné par la Chambre haute du Parlement et devrait, a priori, passer entre les mains d’une Chambre basse recomposée à l’automne. Du reste, trois propositions de loi rejoignent la liste d’attente : celle sur l’indemnisation face au phénomène de retrait-gonflement d’argile(en deuxième lecture) ; celle en attente d’un vote en commission mixte paritaire (CMP) sur la transformation des bureaux en logements ; celle sur les outils de régulation des meublés de tourisme, également en CMP.

Biodiversité.  Adopté à l’unanimité par l’Assemblée le 29 mai dernier, le projet de loi de ratification du Traité des Nations unies pour la protection de la haute mer (BBNJ) demeure désormais entre les mains du Sénat. 

Mobilité.  la proposition de loi du député Renaissance Damien Adam, discutée dans l’Hémicycle le 30 avril, envisageait de renforcer les objectifs de verdissement des flottes automobiles des entreprises. Elle soutenait un objectif d’achat de véhicules à très faibles émissions de 90 % d’ici à 2032.

Enquêtes et missions d’information interrompues

À l’Assemblée nationale, les travaux en commission et en missions spéciales sont clos. Ainsi, les commissions d’enquête sur la perte de souveraineté alimentaire de la France et sur le montage juridique et financier du projet de l’autoroute A69 ne poursuivront pas leurs travaux. Il en va de même pour la mission d’information sur les concessions hydroélectriques, qui devait lancer ses travaux cette semaine, celle sur la loi contre le gaspillage alimentaire (Egalim), sur la rénovation urbaine lancée mi-mai ou encore la mission d’information sur les ressources naturelles stratégiques et les terres rares, dont les travaux ont été lancés début 2024.

La planification sera-t-elle débattue ?

La perspective de consultations publiques sur les projets de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) et de stratégie nationale bas carbone (SNBC), qui devaient (enfin) démarrer après les élections européennes, s’éloigne encore davantage. Avec la dissolution, ces consultations seront, au mieux, repoussées après les législatives. Selon les résultats de ces élections, leur sort ou leur contenu sont plus qu’incertains. Pourtant, ces documents sont indispensables pour de nombreux acteurs et secteurs économiques, qui ont besoin de visibilité à cinq et dix ans sur la politique énergétique et climatique de la France.

La France devait d’ailleurs remettre, fin juin à la Commission européenne, son plan finalisé sur l’énergie et le climat (Pniec), censé détailler, entre autres, ses objectifs de développement d’énergies renouvelables et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mêmes incertitudes sur les suites qui seront données au grand débat public sur la planification de l’éolien en mer dont les conclusions devaient être présentées d’ici au 26 juin. De même, la présentation du troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc), annoncée pour l’été, pourrait, elle aussi, être compromise par les événements politiques.

Législatives 2024 : « l’écologie va forcément apparaître comme une question assez secondaire », regrette François Gemenne (extraits radio France) 

« On ne va pas se mentir, la seule question de ces élections, c’est de savoir si on veut l’extrême droite au pouvoir ou pas. Et l’écologie va forcément apparaître comme une question assez secondaire, dans cette affaire. Ce qui est plus surprenant, c’est qu’elle ait été aussi absente de la campagne des européennes, alors que c’est au Parlement européen que sont votées les normes qui sont vraiment les plus importantes, les plus structurantes, en matière de politique environnementale« , 

Comment est-ce que vous expliquez ça ?

François Gemenne : Avez-vous déjà entendu parler des élections législatives britanniques du 5 juillet 1945 ? Ce sont ces fameuses élections où Churchill a été très sèchement battu. Pourtant, Churchill sortait en héros de la Seconde Guerre mondiale, il avait mené les Alliés à la victoire, c’était une icône nationale. Alors, pourquoi est-il battu ? Parce qu’il évoque de mauvais souvenirs aux Anglais, il est trop associé à la guerre, et les électeurs veulent tourner la page. »Avec le climat, les nouvelles sont toujours mauvaises, et de plus en plus, et donc on n’a pas vraiment envie d’y être associé, quand on est en campagne. »

Mais il y a plein d’autres sujets qui charrient aussi des mauvaises nouvelles, et pourtant, on en parle : l’insécurité, le chômage, la dette publique…

C’est vrai, mais il y a une grosse différence : pour ces sujets-là, les candidats ont une solution miracle ! Elle est souvent bidon, mais elle permet de faire croire que le problème peut être facilement réglé. Avec le changement climatique, il n’y a pas de solution miracle, on sait bien que les impacts ne dépendent pas uniquement de nos émissions futures de gaz à effet de serre, mais aussi des émissions passées et des émissions des autres. C’est d’ailleurs tout le problème. Votre bilan en matière de lutte contre le changement climatique, il ne va pas se traduire tout de suite par des baisses des températures. Donc ce n’est pas évident à vendre en campagne. Et ça nous amène à un énorme paradoxe, plus la situation est grave, plus les nouvelles sont mauvaises, moins on en parle.On ne parvient pas encore vraiment à voir le changement climatique comme un problème économique et social de première importance.On pense que c’est un sujet d’environnement, c’est-à-dire, médiatiquement parlant, un sujet à part, qui doit être traité dans des émissions spécialisées et pour lequel on peut compter les minutes d’antenne. Résultat, le sujet est assez peu abordé dans les campagnes électorales.

Mais c’est un sujet qui préoccupe les gens…

Bien sûr, toutes les enquêtes d’opinion le disent : 80 à 85% des Français sont préoccupés ou très préoccupés par le changement climatique. Mais ce n’est pas parce qu’on est préoccupé par quelque chose qu’on en fait forcément une priorité politique. Par exemple, j’imagine que beaucoup de nos auditeurs, en ce moment, sont préoccupés par les conflits en cours à Gaza ou en Ukraine, pour autant, est-ce que c’est cela qui a déterminé leur vote ? Pas forcément. On sait bien que les questions internationales sont rarement un déterminant prioritaire du vote, qui est plutôt centré sur les intérêts immédiats. Et comme le climat est par essence un sujet international… Donc on se retrouve avec un autre paradoxe : on attend souvent des gouvernements qu’ils agissent pour le climat, mais on ne leur donne jamais vraiment de mandat pour ça.

Quand on en parle, c’est souvent sous l’angle des solutions techniques : la voiture électrique, ou la rénovation thermique des logements, par exemple. Pour que le sujet prenne une véritable place dans les campagnes électorales, il faudrait une véritable discussion sur le modèle de société que l’on veut. Quel est, au fond, le projet démocratique que l’on veut mettre derrière la transition ? Et ça dépasse de loin les débats un peu binaires qu’on peut avoir sur « sobriété contre technologie », ou même sur « croissance verte contre décroissance ». La vraie question, elle touche aux principes fondamentaux du contrat social. Que signifie la liberté dans un monde décarboné ? Est-ce qu’on est d’accord de moduler certaines libertés individuelles pour garantir l’exercice de libertés collectives ? Qu’est-ce que ça veut dire, l’égalité dans un monde décarboné ? Le même budget carbone de deux tonnes pour tout le monde ? Et surtout, qu’est-ce que ça veut dire, la fraternité dans un monde décarboné ? Est-ce qu’on est prêt à élargir notre communauté politique, à accepter que les conséquences de nos actions touchent tous les êtres vivants ? Voilà les questions fondamentales que le climat devrait nous poser, au moment d’élire nos dirigeants. À condition qu’on puisse encore parler de liberté, d’égalité et de fraternité après le 30 juin.

Dengue

Santé publique France a publié le 12 juin un point de situation sur la propagation de la dengue en France métropolitaine. Il en ressort que 500 cas « importés » ont été enregistrés depuis le 1er mai La région la plus concernée par ces cas importés est l’Auvergne-Rhône-Alpes, avec 82 cas depuis le 1er mai. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, 71 cas similaires ont été enregistrés tandis que 62 l’ont été en Île-de-France.Santé publique France note que 63 % de ces cas importés en Métropole concernaient des personnes revenant de Guadeloupe ou de Martinique, deux îles qui subissent depuis plusieurs semaines une importante épidémie de dengue.

Une étude internationale coordonnée par des scientifiques de l’IRD, du CNRS et du MNHN, révèle l’augmentation massive du coût économique mondial des moustiques envahissants Aedes aegypti et Aedes albopictus, vecteurs de la dengue, du chikugunya et du virus Zika au cours des dernières décennies. Entre 1975 et 2020, le total des coûts recencés s’élève à 94,7 milliards de dollars. Bien que sous-estimés car encore rarement chiffrés et déclarés dans de nombreux pays, les coûts liés aux pertes et dommages induits par ces moustiques et les maladies qu’ils transmettent ont littéralement explosé depuis le début des années 2000, alors que les investissements dédiés à la gestion et à la prévention de ces maladies restent stables, ne représentant qu’une fraction des coûts totaux. Les bénéfices attendus de la mise en place de stratégies de prévention efficaces et durables sont colossaux.

Abandon de la route solaire

Lors du voyage de presse, organisé par l’AJE sur l’énergie à la Réunion j’embarquais quinze journalistes très sceptiques, sur les tests de pavés solaires Wattway (établissement de Colas), fruit de 5 années de recherche menées par Colas, un leader mondial des infrastructures de transport, et l’INES, Institut National de l’Energie Solaire. Mes collègues avaient raison et je pêchais par optimisme.

C’était tellement magique de croire en une route capable de produire grâce au soleil l’énergie que des bornes sur les bas-côtés transmettraient aux véhicules électriques ! d’autant que l’on pouvait imaginer la signalitique des leds sur les bas-cotés ou un réchauffement en cas de verglas et neige Les projets de « route solaire » ont fleuri aux Pays-Bas, en France et aux Etats-Unis où Scott and Julie Brusaw, un couple californien, ont fondé l’entreprise Solar Roadways et envisageaient d’équiper une partie de la route 66 (Missouri). Cependant, plusieurs années après, cette réalisation n’a toujours par aboutie, faute de financement.

Ce rêve datait de 2016, alors Ségolène Royal était ministre de l’environnement et avait accepté que soit tenté un essai d’1km de route en panneaux solaires dans l’Orne : trop couteux, pas assez efficace, le projet vient d’être abandonné des complications sont apparues : nuisances sonores, cellules solaires inopérantes à cause des saletés, affaissement de la route…

Aujourd’hui, le montant de cette réalisation reste prohibitif : 5,2 millions d’euro, ce qui revient à 5 200 euro le mètre linéaire de voie routière équipée. Si l’on extrapole cette réalisation à l’ensemble des autoroutes françaises, cela permettrait de produire environ 11 200 GWh par an, c’est seulement 2 % de la production électrique française pour un coût de… 52 milliards d’euros ! Selon l’analyse d’EEVBlog, produire un kwh via la route solaire coûte actuellement six fois plus qu’une production solaire électrique classique sur un toit. La généralisation de cette route solaire semble donc peu raisonnable. Trois ans après le lancement de cette « route du futur », l’heure est au désenchantement. Les panneaux photovoltaïques sont endommagés au point que fin mai 2019, une centaine de mètres a dû être retirée.Finalement, en février 2024, la décision a été prise de mettre fin à cette expérimentation et même de démanteler cette route solaire. Les travaux ont débuté lundi 27 mai 2024 et devaient se terminer le 7 juin 2024. Cependant, 66 m² de route solaire ont été installés sur une aire de covoiturage à Narbonne Sud (autoroute A9, sortie 38) par Colas Wattway qui entend « proposer une installation autonome où l’énergie est produite, stockée puis utilisée pour alimenter localement les équipements en bord de voirie. » Un projet plus modeste et sans doute plus réaliste. Pour autant, Colas Wattway ne baisse par les bras : outre l’expérience tirée de cette expérimentation, l’entreprise française s’est attaquée aux pistes cyclables aux Pays-Bas.

Menaces dans l’air

On parle du CO2 mais on oublie l’ozone et le méthane

Le méthane,  Sur vingt ans, la molécule de ce gaz réchauffe l’atmosphère 84 fois plus que le CO₂. Mais réduire ces émissions pourrait être moins compliqué qu’on le pense, via notamment la rénovation de certains sites industriels. En cours de resolution

L’ozone  cette molécule reste éminemment mystérieuse et complexe. Selon l’altitude où elle se situe, elle peut être tantôt une protection indispensable à la vie sur Terre, tantôt un gaz à effet de serre doublé d’un polluant. Et ce n’est là qu’un seul de ses nombreux paradoxes. Sa connaissance reste encore pour beaucoup mystrieuse

MONTPELLIER :

La ville prête pour la canicule

Les vagues de chaleur sont prises en compte par le dispositif national de vigilance météorologique, qui s’étend principalement du 1er juin au 15 septembre, afin de prévenir les conséquences sanitaires sur la population. Pour l’Hérault, la « canicule » est caractérisée par des températures pouvant atteindre 35°C le jour et 22°C la nuit durant au moins 3 jours consécutifs. Ce risque est pleinement intégré au Plan communal de sauvegarde de la Ville de Montpellier en relation avec l’organisation de la réponse de sécurité civile (ORSEC), au même titre que l’aléa pluie-inondation. En prévision de ces périodes, la Ville, le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de Montpellier et la Métropole de Montpellier proposent à la population plusieurs services susceptibles de renforcer leur protection. Par exemple, des lieux frais sont accessibles durant l’été pour bénéficier de quelques heures de fraicheur dans la journée ou en soirée : clubs de l’âge d’or, piscines, lieux de patrimoine, musées, médiathèques, bâtiment administratifs, cinémas, aquarium…  En vigilance canicule orange ou rouge, le Maire prendra la décision d’ouvrir et d’étendre les horaires de certains équipements. Pour vous rafraichir en ville, pensez aussi aux points d’eau potable et aux fontaines ainsi qu’aux parcs et jardins qui offrent des espaces plus tempérés. Une carte en ligne permet d’apprécier leurs emplacements.

A69

JJ FRESKO : « Pour s’épargner un fiasco judiciaire, nulle arrestation n’a été opérée par les 1 600 flics présents. A l’évidence, consigne avait été donnée aux argousins de matraquer et de gazer, surtout pas d’interpeller, en dépit de dizaines d’infractions alléguées, jamais prouvées… Voilà un ministre de l’Intérieur désormais nanti de toutes les références requises pour postuler à sa reconduction le mois prochain, si l’extrême-droite parvient au pouvoir. »

Le renoncement à l’A69 faisait partie des conditions posées par Raphael Glucksmann . Qu’en est il ?

MEDIAS

CNRS Images

Un jeudi par mois, assistez à la projection d’un film scientifique suivi d’un échange avec des chercheurs et chercheuses locaux. Cette année, les Café & Vidéo du CNRS auront lieu alternativement en ligne et en amphithéâtre.

Rendez-vous le 20 juin à 13h30 à l’amphithéâtre de la délégation Occitanie Est du CNRS pour le dernier Café & Vidéo de l’année 2024 avec la projection du film « Méditerranée 2100, un climat en mutation » Marie-Anne Sorba et Jean-Marc Cazenave (52’, 2021).

L’intelligence artificielle au service du journalisme : RSF et l’Alliance dévoilent le prototype Spinoza

Reporters sans frontières (RSF) et l’Alliance de la presse d’information générale ont présenté ce matin en avant-première le fruit de leur collaboration : le prototype d’IA Spinoza. Cet outil novateur vise à mettre la puissance de l’intelligence artificielle entre les mains des journalistes, avec un premier cas d’usage dédié à la couverture des enjeux du changement climatique.

 Spinoza a été conçu comme une aide précieuse pour les rédactions, leur permettant d’analyser et de synthétiser rapidement des données complexes et volumineuses. Son cœur : une base qualifiée de 12 000 articles de presse et rapports scientifiques de référence sur le climat. La transparence et la traçabilité des sources sont au centre du projet, loin des approches opaques de certains géants du secteur.

Devant une sélection de journalistes, les équipes de RSF et de l’Alliance ont réalisé une démonstration en direct des capacités du prototype. Une dizaine de journalistes issus de 12 médias membres de l’Alliance testent actuellement cet outil sur-mesure, qui a été pensé pour s’intégrer de façon fluide dans leurs usages quotidiens.

Les ratés du climat

Production : François Gemenne et Pauline Pennanec’h | 

À écouter sur l’application Radio France, les plateformes de podcast et franceinfo.fr

> Retrouvez tous les épisodes ici

Paul Watkinson, ancien chef de la délégation française dans les négociations climatAmy Dahan, historienne des sciences, directrice de recherches émérite au CNRSJean Jouzel, climatologue et ancien vice-président du groupe scientifique du GiecJean-Charles Hourcade, économiste, directeur de recherche émérite du CNRS, ancien directeur du CIREDPascal Canfin, député européen Renew Europe, président de la Commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire au Parlement européen 

Quelques retours à DIVERGENCE FM « nous n’avons qu’une terre » Retrouvez des podcast. Pour rappel chaque semaine diffusion vendredi à 12h rediffusion Dimanche 12h30

Projet Montpellier/ incinérateur, invité JL Roumegas

Les déchets sont la plaie de notre siècle. A tous les niveaux, le mot d’ordre est de les réduire. La chasse aux déchets ne date pas d’hier. Dans les années 80 c’était la jungle : les villes allemandes et suisses envoyaient tout en France. Les propriétaires d’anciennes carrières faisaient fortune en jetant tout cela au fond du trou. Des dirigeants s’enrichissaient avec un trafic de déchets industriels en Afrique, une véritable mafia avait vu le jour.

La première décision juridique fut d’interdire l’exportation. Ce fût la Convention de Bâle. Puis peu à peu les fabricants devinrent responsables via la taxe pollueur payeur puis la responsabilité des producteurs alla jusqu’au devenir du produit après usage.

Aujourd’hui on encourage le tri, le recyclage. Malgré ces solutions auxquelles se sont ajoutés la méthanisation, la valorisation, il reste dans la métropole de Montpellier 110 .000 t de déchets chaque année. Qu’en faire ?

La municipalité envisage de les passer au CSR , une forme d’incinérateur qu’habille la nouvelle formule de « combustible solide de récupération » , qui n’est rien d’autre qu’un incinérateur amélioré restant très polluant de l’air . Des efforts ont cependant été faits quand l’ensemble de la filière avait été négligée, mais côté biodéchets on est loin du compte et tout semble suspendu. EELV a réaffirmé une opposition historique à l’installation de cet outil. Son porte- parole, Jean louis Roumegas est venu nous expliquer
pourquoi. https://divergence-fm.org/podcasts/faut-il-bruler-les-dechets/`

Défendre l’Europe et le green deal / Invité Brice Lalonde

Pour chacun d’entre nous il y a des enjeux prioritaires : la paix en Ukraine, la démocratie, la justice sociale, la construction d’une Europe plus unie…..Pour « nous n’avons qu’une terre » au moment où se délite le « pacte vert » il faut retrouver une Europe capable de répondre aux nouveaux défis que sont l’atténuation du CO2 et l’adaptation au réchauffement climatique. Petit rappel de ce qu’est le greendeal

NOTRE INVITE est BRICE LALONDE. Sa spécificité , avoir envisagé depuis toujours sa lutte pour l’environnement à échelle européenne puis planétaire Brice Lalonde ancien militant écologique parmi les fondateurs des Amis de la Terre, fût candidat aux présidentielles de 1981. En mai 1988, Michel Rocard l’appelle au gouvernement. .Il impose le pot catalytique aux constructeurs automobiles , s’attaque à la question des déchets lançant avec la Suisse, la convention de Bâle sur l’interdiction d’exporter des déchets.Il travaille à la préparation du Sommet de la terre et à la Convention climat. La suite sera de plus en plus marquée par sa prise de responsabilités internationales : pacte mondial pour le climat, ambassadeur, sous-secrétaire général de l’ONU. A Partir de 2011 le climat est devenu son combat, « l’urgence absolue » dira t il.  Aujourd’hui, il est président de l’association «équilibres des énergies »… Cette association relaie régulièrement auprès de ses membres les décisions des pouvoirs publics en matière d’atténuation et d’adaptation.https://divergence-fm.org/podcasts/le-9-juin-voter/

Pollution atmosphérique : une Directive attendue/Invitée Corinne Lepage

Auteur de la première loi sur l’air dite loi LAURE alors qu’elle était ministre de l’environnement Corinne Lepage, avocate spécialisée en droit de l’environnement
est l’invitée de « nous n’avons qu’une terre ». Nous aurions pu évoquer les nombreux combats auxquels elle s’est consacrée : les marées noires, le nucléaire, les ogms…ou les différentes responsabilités qu’elle endossa : ministre, cheffe de parti, députée européenne, lanceuse d’alerte et bien sûr avocate.

Mais nous avons choisi de parler de la qualité de l’air.

Normalement devait sortir avant la fin de la mandature du Parlement Européen, une nouvelle Directive sur la pollution de l’air à laquelle elle avait travaillé avec de nombreuses associations. Il a fallu une crise agricole, un retrait du plan Ecophyto et tout est suspendu. Pourtant 7 millions de morts prématurés dans le monde sont dus à l’air que l’on appelle le tueur invisible. Certains polluants ont reculé grâce à la loi. Mais on en découvre de nouveaux moins abondants et tout aussi nocifs

Restent les pesticides que l’on devait interdire, les perturbateurs endocriniens les pifas, les particules fines (les puf)`

Les mots créent les imaginaires.  Invitée Pauline Bureau

Pauline Bureau est notre invitée. Linguiste à l’université Paris-Nanterre et vice-présidente du groupe de réflexion La Fabrique écologique elle a publié une thèse sur le rôle des mots. Les mots utilisés pour parler du changement climatique peuvent créer de nouveaux imaginaires, De quoi nous pousser à l’action… ou à la paralysie.

C’est donc pour la Fabrique Écologique qu’elle a conduit un décryptage qui revient sur les enjeux autour de l’utilisation du langage pour dessiner de nouveaux imaginaires et mener à bien la transition écologique. « Lorsque les questions écologiques ont commencé à être davantage médiatisées, à se démocratiser et à faire peur, il s’est produit une forme d’inflation du lexique avec des termes reflétant davantage l’idée d’une urgence : « urgence climatique », « crise », « catastrophe ». Cette évolution n’est pas homogène. Ce sont surtout les médias et les militants qui utilisent ces expressions. Le GIEC les utilise assez peu.

Si l’existence des mots permet de nommer la réalité et donc de se la représenter, le choix de ceux-ci et leur utilisation façonne notre appréhension du monde réel. Elle étudie ainsi comment le langage peut être à la fois un puissant outil pour perpétuer le modèle actuel ou pour en établir un nouveau. « En 1990, dans son ouvrage New Ways of Meaning, le linguiste M.A.K Halliday plaide pour une analyse critique de la grammaire de l’anglais, qu’il décrit comme entretenant la prépondérance d’un paradigme construit autour de la croissance : « beaucoup est mieux que peu, plus est mieux que moins, large est mieux que petit, croître est mieux que décroitre « Si l’idée d’une « grammaire de la croissance » ne fait pas l’unanimité parmi les linguistes, cet exemple invite à interroger le rôle de la langue dans la perpétuation de certains paradigmes de pensée qui iraient à l’encontre des objectifs de transition écologique.

AGENDA

-18Juin : quelles solutions pour la décarbonisation de la mobilité routière (Paris)

-20 juin académie du climat Paris, « les forêts à+4° », en direct chaine you tube AJE

–                assises de la pêche (Caen)

-22 juin : conférence avec Cyrulnik 14h mairie de Montpellier

-24 juin : Congrès national des élus Natura 2000

-25juin Nantes Sea Energy

–              journées hydrogène dans les territoires

–              PFAS Toulouse

-26 juin 20h Gazette café « la vague mythique de TEAHUPO’O » JO, Surf, corail

-27Juin :Net Zero Industry Act (berlin)

-29juin : 1° tour des legislatives VOTER contre le RN

+2 INVITATIONS : le 20juin,  colloque forets , académie du climat Paris : chaine You tube AJE, 27 juin 20h gazette café Montpellier « la vague mythique de TEAHUPO’O

4°C Forêts préprogrammeV4interne.pdf

ONU https://unric.org/fr/onu-les-principaux-defis-et-les-grands-rendez-vous-de-2024/ 

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