Renaturation : La Fédération nationale des SCoT plaide pour une stratégie à l’échelle du territoire

À l’occasion de ses 18ème Rencontres Nationales, qui se tenaient ces 29 et 30 août à Arras, la Fédération nationale des SCoT a réuni plus de 400 élus et techniciens sur le thème « 50 nuances de vert : construire sa stratégie écologique territoriale ». 
Alors que les enjeux liés à la reconquête de la biodiversité et à la renaturation des territoires sont plus que jamais d’actualité, la Fédération nationale des SCoT a notamment profité de l’événement pour dévoiler 3 études sur le sujet et apporter, ainsi, sa pierre aux réflexions. 
 « Nous devons provoquer un changement de paradigme dans l’acte d’aménager »Le rendez-vous traditionnel de la Fédération s’est tenu cette année dans un contexte particulier avec la publication des décrets d’application de la loi Industrie verte en juillet et l’entrée en vigueur, ce 18 août, du règlement européen sur la restauration de la nature. Surtout, les SCoT entrent en phase de révision sur l’ensemble du territoire avec la charge d’intégrer, entre autres, les dernières dispositions de la loi Climat et Résilience. « La période qui s’ouvre appelle la mise en place de nouvelles pratiques d’aménagement du territoire », a esquissé dans son discours d’introduction Michel Heinrich, le Président de la Fédération, « Nous souhaitons tirer profit de ce contexte pour appeler les élus et les techniciens à renforcer la prise en compte des enjeux écologiques dans nos documents d’urbanisme ». Pour ce faire, la Fédération nationale des SCoT propose notamment de porter le regard sur les espaces non bâtis afin de définir des stratégies écologiques globalesCrédit photo : DR Fédération nationale des SCoT Les espaces non bâtis comme épicentre des transitions « Toutes les mesures mises en place ces dernières années n’ont malheureusement pas permis d’enrayer l’érosion de la biodiversité », comme l’a rappelé Brian Padilla, chercheur au Muséum national d’Histoire naturelle, en ouverture de l’événement. Face à ce constat, la Fédération nationale des SCoT plaide pour un élargissement des stratégies écologiques à l’ensemble du territoire. « On estime que la France est artificialisée à hauteur de 10%, ce qui signifie que 90% du territoire est en fait constitué d’espaces naturels, agricoles et forestiers (ENAF)« , précise Michel Heinrich, « Pourtant, les réflexions sur l’aménagement du territoire se concentrent en grande majorité sur les espaces bâtis et à bâtir, un phénomène accentué par la loi Climat et Résilience et la problématique de la gestion du foncier ». Dans le même temps, les dispositions du Codes de l’Urbanisme et du Code de l’Environnement se limitent à la protection des zones de biodiversité les plus qualitatives, laissant de côté les plus ‘ordinaires’. Or, pour la Fédération nationale des SCoT, les ENAF constituent une réponse au défi de l’adaptation des territoires aux changements climatiques et doivent donc être intégrés dans les stratégies de renaturation au même titre que les espaces bâtis ou à bâtir. Pour Michel Heinrich : « C’est le chemin à prendre si nous voulons répondre aux enjeux de pression sur la ressource en eau, de maintien et de renforcement de puits de carbone, de rafraîchissement des territoires, de reconquête de biodiversité, de qualité agronomique… Il nous faut ajouter du vert sur du vert ».
La Fédération nationale des SCoT ouvre la voie vers des stratégies écologiques territoriales globales 
À l’issue des Rencontres, la Fédération nationale des SCoT a fixé plusieurs objectifs afin de mieux intégrer les enjeux écologiques dans les documents d’urbanisme : • Travailler sur les vulnérabilités de nos territoires au changement climatique, trouver des mesures d’adaptation et de réduction de ses effets ;• Renforcer la végétation partout où cela est possible, dès à présent, pour rafraichir les territoires, infiltrer et capter l’eau, renforcer les puits de carbone, reconquérir de la biodiversité, favoriser l’évolution du modèle agricole local pour qu’il s’adapte au dérèglement climatique ;• Construire une politique de renaturation qui concerne : D’une part les espaces naturels, agricoles, forestiers, des plus ordinaires aux plus qualitatifs, pour accentuer les gains écologiques et agronomiques, en restaurant ce qui doit l’être et en s’interrogeant sur nos pratiques pour ne pas « dénaturer » nos territoires.D’autre part les espaces déjà artificialisés qui seront rendus à la nature dans le cadre de la trajectoire ZAN et dont les fonctions des sols seront remises en état.• Protéger les espaces les plus qualitatifs en termes de biodiversité, et parallèlement définir une politique de reconquête de biodiversité à l’échelle de l’ensemble du territoire, sur tous les espaces non bâtis, dans l’enveloppe urbaine, comme en dehors de l’enveloppe urbaine, sur les espaces publics et sur les espaces privés des habitants, des entreprises, des agriculteurs…• S’interroger sur l’impact de nos aménagements sur les sols et les services écosystémiques pour les limiter au maximum, réduire et compenser là où les gains écologiques seront les plus importants.•  Adapter le projet de développement du territoire à la disponibilité des ressources, foncières, énergétiques, ou encore en eau et à la pression qu’elle va subir dans le cadre du changement climatique. En matière d’eau particulièrement en anticipant l’impact, sur cette ressource, du développement économique, de l’habitat, de l’énergie, des services, et en travaillant sur l’amélioration du grand cycle et du petit cycle de l’eau, sur la desimperméabilisation, les sols éponges, la protection et la restauration de zones humides, en échangeant et en participant aux négociations sur le partage de l’eau.
 Trois études inédites pour accompagner les collectivitésPour accompagner les collectivités dans cette voie, la Fédération nationale des SCoT a dévoilé trois études inédites lors de ses Rencontres. Elles permettent de penser et d’intégrer la renaturation dans les nouvelles trajectoires d’aménagement des territoires et proposent, ainsi, plusieurs chemins à emprunter en fonction des choix politiques locaux qui seront réalisés : L’étude « Renaturation » de la Fédération nationale des SCoT, co-financée par le Ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires et axe de travail du réseau Planif Territoires, définit la renaturation et son périmètre et propose une méthodologie à l’attention des élus locaux : LienL’étude sur les Récits de territoire autour des transitions et des nouvelles trajectoires attendues, réalisée en partenariat avec le Cerema : LienL’étude « Planification écologique territoriale », réalisée en partenariat avec l’Office Français de la Biodiversité et l’Union Professionnelle du Génie Écologique : Lien 
La Fédération Nationale des SCoTLa Fédération Nationale des SCoT, créée en juin 2010, a pour ambition de regrouper l’ensemble des structures porteuses de SCoT avec un objectif double : mettre en réseau et capitaliser les expériences de chacun, et participer activement aux politiques nationales d’aménagement du territoire. Elle est, depuis le 22 avril 2011, présidée par Michel Heinrich, également Président syndicat mixte du SCoT des Vosges Centrales et de la communauté d’agglomération d’Épinal. Les instances de la Fédération reproduisent le binôme « élus/techniciens » qui existe dans les établissements publics en charge des SCoT. C’est par la richesse de cette complémentarité ́ des approches politiques et techniques que se dessine une vision d’avenir pour les territoires. C’est pourquoi la Fédération nationale des SCoT se veut un endroit d’échanges et de réflexions, au plus près des réalités territoriales et des préoccupations de chacun : elle représente tous les SCoT, qu’ils soient urbains, ruraux ou périurbains.   Contact presse de la Fédération Nationale des SCoTMaxence CHALLUT : maxence.challut@ha-ha.fr – 06 40 78 86 19  

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