Les finances internationales réussiront elles à sauver le climat? ce qu’en pense I4CE

Les agendas chargés de cet automne offrent une fenêtre d’opportunité pour faire avancer la réforme de l’architecture financière internationale. Cette accélération est nécessaire si nous voulons opérer le changement d’échelle radical nécessaire au financement de la transition climatique.  En 2023, les pays développés ont annoncé qu’ils avaient – ​​pour la première fois depuis 2009 – atteint leur objectif de mobiliser 100 milliards de dollars de financement climatique par an pour soutenir l’action climatique dans les pays en développement. À peine deux ans plus tard, cet objectif est déjà obsolète, les besoins des économies émergentes et en développement (hors Chine) étant estimés à environ 2 400 milliards de dollars par an d’ici 2030.
Voici trois conditions minimales pour une réforme ambitieuse de cette architecture financière.
La première porte sur le nouvel objectif collectif quantifié (NCQG), qui doit remplacer l’objectif de 100 milliards de dollars par an. Outre le quantum, qui suscite à juste titre beaucoup d’attention, le NCQG doit chercher à maximiser l’impact des finances publiques, en cohérence avec les contextes différenciés et les stratégies à long terme des pays. L’architecture financière réformée devra, à terme, soutenir l’alignement de tous les flux financiers avec les objectifs de l’Accord de Paris, tout en orientant les rares ressources publiques vers des investissements qui contribuent à une transformation profonde de l’économie.  I4CE a récemment publié deux publications (voir ci-dessous) décrivant ce qu’un alignement ambitieux avec les objectifs de l’Accord de Paris implique pour les institutions financières publiques.

Deuxième condition, la troisième génération de contributions déterminées au niveau national (CDN), prévue pour 2025, devra contribuer à déterminer précisément les besoins différenciés des pays. Sur la base des pratiques existantes, I4CE explore actuellement le rôle des plans de financement nationaux pour répondre à ces besoins d’investissement.

Enfin la troisième condition, le G20, avec sa Feuille de route pour la finance durable, peut rehausser le niveau d’ambition et identifier des actions concrètes pour accroître le financement en faveur des objectifs climatiques. Mais nous avons besoin pour cela d’une meilleure vue d’ensemble des avancées réalisées dans chacun des pays du G20. I4CE soutient ces efforts en travaillant au développement d’un cadre de redevabilité indépendant, exhaustif et ambitieux pour évaluer les progrès dans la mise en œuvre de la feuille de route.

I4CE continuera à développer les travaux quant à ces agendas et les points d’étapes associées dans les mois qui viennent (Assemblées annuelles Banque mondiale/FMI, G20, COP 29). 

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