LES Echos: L’économie mondiale face à la division : Trump en vedette virtuelle au Forum de Davos
Le 55e Forum économique mondial a ouvert ses portes lundi soir sous le signe de « la collaboration à l’ère de l’intelligence ». Une réunion difficile à organiser dans un monde fracturé. Donald Trump interviendra en vidéo jeudi.Ajouter à mes articlesCommenterPartagerNatixisTotalEnergies
Par Jean-Marc VittoriPublié le 21 janv. 2025 à 06:15
Le Forum de Davos persiste et signe. Dans un monde qui semble chaque jour plus divisé, il a ouvert sa 55e session annuelle ce lundi 20 janvier sous le titre de la « Collaboration à l’ère de l’intelligence ». Près de 3.000 participants – chefs d’entreprise, politiques, universitaires, journalistes – vont se croiser dans l’immense palais des congrès de la station de ski helvétique, jusqu’au vendredi 24.
Pas facile d’organiser une rencontre mondiale de très haut niveau dans une situation dominée, selon les organisateurs, par « l’incertitude géopolitique, les tensions commerciales, la polarisation culturelle et l’anxiété climatique ». Le programme a été dur à finaliser, avec des dirigeants de premier plan qui se sont longtemps fait désirer.
Scholz mais aussi Merz
Donald Trump, devenu le 47e président des Etats-Unis le jour de la cérémonie d’ouverture, participera finalement jeudi en vidéo à un « dialogue interactif avec les participants ». Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lui, viendra en chair et en os.
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Comme l’an dernier, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, sera là, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président argentin, Javier Milei. Tout comme le chancelier allemand, Olaf Scholz… mais un petit nouveau, son adversaire lors des prochaines élections de février, Friedrich Merz, aura aussi droit à une intervention d’une demi-heure.
Côté français en revanche, aucune des deux têtes de l’exécutif ne monte, même si cinq ministres font le voyage, dont Jean-Noël Barrot (Affaires étrangères) et Clara Chappaz (Intelligence artificielle et Numérique).
« La géopolitique dans les romans d’espionnage »
Les 279 créneaux de débats et de rencontres sont organisés autour de cinq thèmes principaux : réimaginer la croissance, les entreprises à l’ère de l’intelligence, investir dans les personnes, sauver la planète, rebâtir la confiance. Comme d’habitude, on cherchera à repérer la prochaine crise financière, mais on pourra aussi s’interroger sur « vérité et mythes dans les élections », « les biotechs sous stress », « gagner un Grammy Award avec l’intelligence artificielle », « l’économie du cerveau » ou la très actuelle « menace des déserts d’assurance ».
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Mais à Davos aussi, les frontières du réel s’estompent. Des participants chercheront à saisir « la géopolitique dans les romans d’espionnage », d’autres se demanderont « qu’est-ce qui est de la science-fiction, qu’est-ce qui est de la high-tech ». Car bien sûr, des technologies qui « semblaient autrefois incroyables » vont « façonner la vie de tous les jours en 2035 ».
Habitués et nouveaux
Côté entreprises françaises, nombre des patrons de Davos font figure d’habitués comme Patrick Pouyanné (TotalEnergies), Paul Hudson (Sanofi), Nicolas Hieronimus (L’Oréal) et Thomas Buberl (AXA). On pourra aussi entendre Benoît Potier (Air Liquide), Slawomir Krupa (Société Générale), Luc Rémont (EDF), Benoit Bazin (Saint-Gobain) ou Catherine MacGregor (Engie) .
Quelques nouveaux promus viennent pour la première fois comme Pascal Daloz (Dassault Systèmes), Mohamed Kallala (Natixis) et Olivier Blum (Schneider Electric). Personne en revanche de l’industrie automobile, constructeurs comme équipementiers. A la fois parce que les grandes réunions qui rassemblaient les constructeurs du monde entier en marge du Forum ont disparu… et que les temps sont difficiles.
Jean-Marc Vittori (Envoyé spécial à Davos (Suisse))