Mayotte. Le Sénat devrait adopter d’ici mardi la loi d’urgence pour la reconstruction de l’archipel vu dans Ouest France
Consensuel bien que jugé très insuffisant par de nombreux élus, le texte finira d’être examiné mardi 4 février après-midi. Il s’agit d’un premier pas pour remettre en état l’archipel dévasté par le cyclone Chido, qui a causé la mort de 39 personnes.
Des ouvriers réparent le collège endommagé lors du cyclone Chido, à Chiconi, sur le territoire français de Mayotte, dans l’océan Indien, le 31 janvier 2025. | MARINE GACHET | AFP
Après l’Assemblée nationale, le Sénat devrait adopter mardi le projet de loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte, un premier pas pour remettre en état l’archipel dévasté par le cyclone Chido, qui a causé la mort de 39 personnes. Consensuel bien que jugé très insuffisant par de nombreux élus, le texte finira d’être examiné mardi après-midi, mais son adoption ne fait aucun doute. Députés et sénateurs se chargeront ensuite d’aboutir à un texte commun lors d’une commission mixte paritaire prévue le lundi 10 février, pour permettre une entrée en vigueur au plus vite.« Nous ne lâcherons rien, rien pour l’aider à se relever. Nous ne transigerons avec rien pour reconstruire l’île sur des bases plus saines, pour changer son visage et à travers elle, la vie » des Mahorais, a lancé le ministre des Outre-mer Manuel Valls.De retour d’un déplacement sur l’archipel, il a affirmé que le « coût des destructions s’établira autour de 3,5 milliards d’euros ».
Lire aussi : À Mayotte, la végétation détruite par le cyclone Chido prend feu sur près de 100 hectares
Le gouvernement français fait-il le nécessaire pour reconstruire Mayotte ?
Le texte contient principalement des assouplissements aux règles d’urbanisme, de commande publique et quelques mesures sociales, comme des facilités fiscales ou des allègements de cotisations.Il remet à plus tard l’épineuse question migratoire et la restriction du droit du sol sur l’archipel – une proposition de loi de la droite sur le sujet arrive à l’Assemblée jeudi – et sera complétée d’ici deux mois par une loi-programme plus ambitieuse.
Loi-programme d’ici deux mois
Le Sénat a remodelé certaines dispositions par rapport à la version de l’Assemblée, en rétablissant par exemple un article facilitant l’implantation de constructions temporaires d’urgence. Les parlementaires de la chambre haute ont également revu la composition du conseil d’administration de l’établissement public qui sera en charge de coordonner la reconstruction, y associant les élus locaux. Des avancées saluées par le ministre des Outre-mer.
« Je crois pouvoir considérer que nous nous approchons d’un texte d’équilibre faisant écho aux aspirations locale », a noté la rapporteure du projet de loi au Sénat, Micheline Jacques (LR), qui s’est aussi rendue à Mayotte, « chez l’habitant ». Mais cette loi d’urgence « n’a pas vocation à répondre à tous les problèmes », a-t-elle rappelé.
Le gouvernement avait, un temps, envisagé de demander une habilitation à légiférer par ordonnances pour procéder à des modifications dans les règles d’expropriation, une proposition qui a inquiété les deux chambres du Parlement. M. Valls y a renoncé, affirmant qu’il procédera à « plus de concertation » pour faire aboutir ce dossier.Il a également apporté son soutien à une proposition des sénateurs d’exonérer Mayotte, à titre exceptionnel, de la taxe générale sur les activités polluantes sur les déchets pendant deux ans.
Lire aussi : Cyclone Chido à Mayotte : pourquoi ce phénomène météorologique a été si violent
Conditionner la vente de tôlePlus débattue, une mesure visant à conditionner la vente de tôle à la présentation d’une pièce d’identité a été confirmée malgré les protestations de la gauche, qui s’insurgeait contre une mesure visant « explicitement les personnes sans papiers ».« Mais laisser la tôle en vente libre, c’est la garantie du retour des bidonvilles et un vrai risque pour la population au prochain événement climatique », s’est justifié M. Valls.