lettre de mars 2025
LETTRE OPTIONS FUTURS 166 : / 15 Mars 2025/ D Martin Ferrari
La lettre mensuelle est en principe diffusée le 15 de chaque mois. ENTRE TEMPS les news sont accessibles gratuitement sur : https://www.enmetamorphose.com, Prochain envoi 15 Avril
MONDE
STAND UP FOR SCIENCE`
Alors que le président Trump mène depuis un mois des attaques massives contre la science, coupant dans les budgets et licenciant à tour de bras, une journée de mobilisation a été organisée le 7 mars pour « soutenir la science », objectif clair : défendre les sciences et les humanités, la liberté académique et l’université comme piliers d’une société démocratique »,
Le 47e président des Etats-Unis, un climatosceptique qui met régulièrement en doute la réalité et la gravité du réchauffement, a multiplié les fronts contre la science du climat et de l’environnement. Après avoir dénoncé l’accord de Paris, l’administration de Donald Trump entend bien entraver le travail des climatologues. Et pas seulement américains puisqu’il s’agit d’empêcher le GIEC de publier son septième rapport d’évaluation qui concerne villes et territoires. Tout a commencé par la suppression d’un millier de pages web des sites fédéraux mentionnant des sujets désormais interdits, touchant au changement climatique, à l’environnement, à la biodiversité, aux études de genre, tout ce qu’on appelle « les sciences de la durabilité » Il a annulé le financement fédéral américain destiné aux projets internationaux de lutte contre le changement climatique, qui s’élevait à quelques 11 milliards de dollars en 2024, soit environ 10% du financement public mondial annuel. Un coup dur qui risque de retarder les efforts visant à accroître la résilience des pays les plus touchés. Puis haro sur le programme de la NASA, destiné à la surveillance de la Terre. La Nasa a dû rompre les contrats qui la liait aux scientifiques et aux techniciens devant constituer l’unité de support technique (UST) du groupe III du Giec. Cette équipe d’une quinzaine de personnes a pour mission de fournir un soutien scientifique, opérationnel et de communication aux deux co-présidentes. Il y a quelques jours, l’exécutif a interdit aux climatologues américains, travaillant dans des laboratoires ou des institutions fédérales, de communiquer avec leurs collègues de l’étranger. Plus question non plus de publier des articles dans les revues à comité de lecture ni de partager des données. La brutalité et la rapidité des attaquescontre les principes d’une science ouverte et collaborative sont inédites dans une démocratie occidentale. Une guerre idéologique est en cours et a des conséquences encore incalculables. Vendredi 7 mars, entre 13 000 et 16 000 personnes se sont retrouvées en France pour exprimer leur solidarité avec les scientifiques et universitaires aux Etats-Unis, en Argentine et partout où les sciences et la liberté académique sont menacées. Il faut remonter à 2004 pour retrouver une telle mobilisation en soutien à la recherche scientifique.
A Montpellier Plusieurs manifestations se sont déroulées à midi devant les lieux de recherche. A 18h devant l’opéra place de la comédie, et le collectif s’est donné à nouveau rendez-vous le 11 mars.
Accident en mer
Un accident hors mesure vient de se dérouler. Ce n’est pas le premier, il y en a eu de bien plus grave, des marées noires illustres. Mais il pointe l’angoisse des accidents à venir : de nouveaux carburants, des containers remplis de substances dont on ne connait pas l’origine et qui peuvent interagir entre elles : Des faits aggravants pour les scientifiques chargés du risque.
La collision entre un pétrolier à l’ancrage et un cargo en mer du Nord, au large des côtes anglaises, a fait 32 blessés et une personne a disparu
Dans le cas de ce récent accident, immédiatement on a craint les risques liés au kérozène et au transport de cyanure de sodium puisque le Stena Immaculate, était porteur de 200 000 barils de kérosène, et le Solong transportait une quantité non déterminée d’alcool et quinze conteneurs de cyanure de sodium, un gaz inflammable et très toxique, selon le site spécialisé Lloyd’s List Intelligence. Heureusement, l’information concernant le cyanure de sodium a été démentie en milieu de journée par le propriétaire, les cuves avaient été vidées. Mais le feu a parcouru le tanker américain, qui était chargé de 30.000 tonnes de carburant pour l’aviation militaire. Une partie du carburant est partie à la mer.
l’ONG Robin des bois que nous avons interrogé est plus précise encore : la substance serait du Jet A-1, un carburant d’aviation notamment utilisé par les militaires, qui a la particularité d’inclure des additifs antistatiques chimiques comme des organophosphorés. Le JET A-1 peut être mortel en cas d’ingestion et de pénétration dans les voies respiratoires, provoquer une irritation cutanée. Il est toxique pour les organismes aquatiques et entraîne des effets néfastes à long terme.https://divergence-fm.org/filterpodcast/nous-navons-quune-terre/`
Selon la fiche de sécurité du JET A-1, les frottements dus à l’écoulement du produit créent des charges d’électricité statique capables de générer des étincelles provoquant inflammation ou explosion. Il y a eu selon les témoins une boule de feu qui s’est échappée des deux navires au moment de la collision. A la pollution par hydrocarbures s’ajoute d’ores et déjà sur le site la pollution atmosphérique, et l’armateur allemand du Solong n’a pas encore permis de connaitre l’inventaire des matières diverses et dangereuses à bord du porte-conteneurs. Enfin il faut évoquer les effets sur la faune : l’embouchure du Humber est un site d’hivernage pour des oiseaux menacés comme les avocettes et les pluviers dorés et les plages voisines abritent la plus grande colonie de phoques gris d’Angleterre dont la protection est d’importance mondiale.
Le sort de mayotte toujours au premier plan
Suite à une audition de Manuel Valls au Sénat évoquant la création d’une base militaire à Mayotte, la polémique reprend de plus belle entre l’île et ses voisines comoriennes.
On le sait, Mayotte est stratégiquement un atout pour la France. Elle est située à l’entrée, au Nord du canal de Mozambique (intégré à l’océan Indien et non mer bordière)
A Mayotte, sur Petite île, à Daoudzi, existe déjà une base militaire qui abrite ce qu’on appelle « les grandes oreilles », d’immenses radars qui permettent de contrôler, de connaitre tout ce qui se passe sur l’océan indien. Et voilà que la création d’une deuxième base militaire à Mayotte vient d’être confirmée cette semaine ce qui réanime les tensions avec les Comores : « Que ce soit sur l’idée de soutien de la base navale afin de garantir la surveillance permanente de l’approche du territoire et celle d’ assurer le soutien des bâtiments de la Marine nationale, comme sur le commandement de la gendarmerie, ces éléments seront dans la loi », a précisé devant les sénateurs Manuel Valls.
Si le détroit d’Ormuz par lequel transitent les tankers de pétrole venant du Golfe persique est plus connu du grand public, le canal du Mozambique s’impose lui aussi comme une plaque tournante majeure. Cette zone qui inclut Madagascar, les Comores, Mayotte et plus au sud encore les iles éparses restent un objet de discussion géopolitique pour la France. Ce canal est stratégique à plus d’un titre :
Environnemental : c’est un couloir biologique pour des centaines d’espèces animales, c’est la zone où meurent les cyclones de l’océan indien et c’est un réservoir d’énergies fossiles que l’on espère rester non exploitées, même si les projets d’exploitation montrent tous le bout du nez.
Economique : c‘est une zone de transit des pétroliers partant du moyen Orient vers l’Europe, ou au sud vers l’Amérique. Bordant l’Afrique de l’Est, le canal du Mozambique concentre des intérêts commerciaux et politiques de premier ordre pour les pays européens. Tout comme de certains acteurs asiatiques.
L’exploitation des gisements de Rovuma est susceptible de contribuer considérablement à sortir l’Europe de sa dépendance au gaz russe, et des incertitudes qui pèsent sur la pérennité de certaines offres, comme celle du Qatar, compte tenu de la crise majeure qui embrase de nouveau le Moyen-Orient.
Politique : le canal du Mozambique est devenu l’un des nouveaux foyers de préoccupation internationale en raison de la menace croissante que représente le développement d’une filiale de l’État islamique (EI) dans la province du Cabo Delgado (nord du Mozambique)
France
Audition OTAN Sénat. Là encore on mesure les effets de l’élection de D. Trump.
Nous vous livrons ici le lien vers l’audition du Président de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, Marcos Perestrello de Vasconcellos. Une audition d’une heure qui commence à 6’. Un effort à faire sans aucun doute.
Pour les plus pressés un petit résumé des conseils :
– L’OTAN a garanti pendant 76 ans la paix. Face au bouleversement introduit par les Etats-Unis, il faut reprendre tout. L’indignation ne résout rien, il faut être efficace.
– La population n’est pas encore convaincue du danger qui nous menace. C’est toujours très lent. Il convient de sortir du déni de la menace russe
– Il ne s’agit pas de créer une armée européenne mais que chaque pays de l’UE ait construit ses propres capacités. L’UE n’est pas les Etats Unis ; Chaque pays a sa stratégie nationale, des ambitions différentes, mais en Europe il y a des objectifs communs. L’UE doit donc aider les pays membres à construire leurs capacités. Elle doit être capable de répondre à la défense de l’intérêt commun, mais aussi veiller aux intérêts de chacun.
– Il est grand temps d’établir un dialogue de parlementaires, même avec des non-alignés (Inde, Brésil…) car il n’y a pas de vide stratégique. Il faut occuper les vides laissés par les USA, à nous européens d’occuper ces vides en Afrique et en Amérique du Sud’ Ne pas laisser les indépendants rejoindre la Chine ou la Russie
Le fonds vert reconduit : Lancé en 2023 le Fonds vert a été reconduit en 2025. Il est doté d’une enveloppe de 1,15 milliard d’euros. Il finance des investissements des collectivités territoriales et de leurs partenaires dans des projets de transition écologique à l’échelle locale. Les engagements du Fonds vert représentent 3,6 milliards d’euros de subventions de l’Etat et ont permis la mobilisation de 24 milliards d’euros d’investissements publics et privés au service de la transition écologique des territoires en apportant une réponse à trois défis majeurs de nos territoires :
- L’adaptation au changement climatique des territoires A ce titre, 260 millions d’euros sont prévus en 2025 pour financer ces actions relevant du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) présenté le 10 mars 2025.
- Le recyclage des friches. Cela permet de lutter contre l’étalement urbain dans une logique de sobriété foncière. Les organisations agricoles regrettent que cette proposition qui date de 6 ans ne soit pas encore mise en œuvre. Voir en cela leurs revendications dans les archives du débat public sur le PLUI montpelliérain
- La poursuite de la rénovation énergétique des bâtiments locaux, qui permettra de générer des économies d’énergie à hauteur de 40% et de prendre en compte le confort d’été, pour l’ensemble du bâti des collectivités territoriales. On se demande si cette promesse sera tenue, pour l’instant elle piétine.
Trois nouvelles mesures devraient aider à la réalisation de ces objectifs :
Une aide aux maires bâtisseurs : 100 millions d’euros sont prévus pour soutenir les maires qui portent des projets d’accélération de la construction de logements neufs, dans une logique de densification de l’habitat et de lutte contre l’étalement urbain. Sera-t-elle soumise aux réactions citoyennes et associatives ?
Le financement des aménagements cyclables : 50 millions d’euros seront dédiés à la construction d’équipements cyclables
Le soutien à la transition écologique maritime : cette mesure soutient les projets verts permettant de mettre en œuvre la planification écologique inscrite dans la Stratégie nationale de la mer et du littoral (SNML) pour 2024-2030.
Par ailleurs, le Fonds vert financera directement en 2025 les actions inscrites dans les plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET) adoptés par les intercommunalités à hauteur de 100millions d’euros. Ce dispositif est un outil simple qui ne nécessite pas d’appel à projet. Les élus locaux peuvent directement saisir une demande d’aide sur la plateforme Aides-territoires.
Montpellierr |
Fête des plantes le 23 Mars :Le Jardin des Plantes de Montpellier accueillera la 20e édition de « Primavera ». Cet événement gratuit réunira une cinquantaine de pépiniéristes du sud de la France, une quinzaine d’associations environnementales, des éditeurs spécialisés et des artistes plasticiens. Les visiteurs pourront assister à des conférences, explorer des expositions et acquérir des plantes variées. À cette occasion, IRD Editions présentera quelques-unes de ses publications, notamment « Science de la durabilité » et « Biodiversité des écosystèmes intertropicaux ». L’eau au cœur des préoccupationsDepuis quelques années les sécheresses se succèdent dans notre région/L’Occitanie présente un déficit d’environ 80 millions de m3/an et le territoire montpelliérain achète la majorité de l’eau douce manquante en provenance du Rhône à 80km. Les précipitations sont plus faibles en été avec des phénomènes pluvio orageux plus intenses répartis tout au long de l’année en Occitanie, avec en corollaire des aléas inondations par ruissellement plus conséquents et accentués par l’artificialisation des sols et la destruction du couvert végétal par les incendies. Nous avons donné plusieurs fois la parole à Eric SERVAT responsable du récent centre UNESCO ICIREWARD sur ces sujets.https://www.dailymotion.com/video/x8veirw, et https://divergence-fm.org/filterpodcast/nous-navons-quune-terre/page/5/, A l’occasion de la rencontre du 19 Mars au parc expo nous reverrons avec lui cette action qu’il attendait : le développement de la REUT, la réutilisation des eaux grises. Une étape pour laquelle nous avions du retard mais comme nous, l’a précisé Guillaume SAINTENY Président du Plan Bleu « Ce retard était normal, la France n’avait jamais connu comme c’est le cas actuellement de tels stress hydriques et l’eau coulait à flot en France »il était donc inutile de mettre en place ces technologies économes mais couteuses, si avancées dans des pays comme Israël.Gérer l’eau en milieu méditerranéen suppose donc de travailler à la fois sur l’atténuation des risques et sur l’adaptation du territoire, pour renforcer sa résilience, en concertation avec les différents acteurs et les citoyens, mais dans un contexte de finances publiques restreintes. Débat public PLUI |
La Métropole de Montpellier se développe accueillant chaque année 5 000 à 6 000 personnes sur son territoire. Zones d’activités, équipements et logements dans un souci d’équilibre, c’est la promesse de ce projet dans lequel sont mis en avant les efforts pour limiter la consommation foncière et préserver deux tiers du territoire mais des inquiétudes, et des interrogations demeurent…31 maires ont voté Il reste quinze jours aux citoyens pour donner leur avis
Préservation de l’environnement, gestion des risques climatiques, et qualité de vie sont aujourd’hui des préoccupations centrales pour de nombreux citoyens dont le béton est devenu la bête noire.
L’enthousiasme du remplaçant de Coralie Mantion est palpable. Et il use de tous les mots clés pour galvaniser ce projet de PLUI « protecteur et résilient » qui représente une « stratégie inédite pour réduire notre consommation carbone » et qui « annonce la fin de l’urbanisation à la parcelle ». Aux habitants de découvrir vite ce qui s’est décidé près de chez eux, bien souvent sans eux, car si globalement les prévisions pour Montpellier tiennent la route, en dehors du projet Ode à la mer, il en est tout autrement pour Sablassou, Castelnau, Lattes….
Il lui reste à réussir à être en conformité avec la loi « Climat et résilience » du 22 août 2021 qui a défini un objectif de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) pour 2050., à moins que d’ici là…A suivre après les élections ……
Une ligne de béton pour briser les vagues au large de Palavas.
Préparée de longue date par une recherche sur les vents et déjà mentionnée dans la lettre du mois dernier, nous revenons sur l’installation de la ligne de récifs artificiels au large de Palavas : https://www.meteoblue.com/fr/meteo/historyclimate/climatemodelled/palavas-les-flots_france_2988742
Durant plusieurs années des cameras sur le toit des immeubles proches de l’institut St Pierre, à l’embouchure du lez ont mesuré les vents et les vagues. S’en est suivi une première expérience avec l’immersion de récifs en béton, transparents (c’est-à-dire plein de trous pour que puisse se nicher la biodiversité et passer le sable) au large de la plage rive droite de Palavas par la start up LINE UP océan de Robin Alauze, membre des équipes biomimétisme. Une initiative intéressante destinée à lutter contre l’érosion de la côte en cassant au large la force des vagues, comme le ferait un récif. Pourrait-elle constituer une première réponse de moyen terme aux villes côtières victimes d’érosion et de désensablement?
Il est toutefois évident que cette solution ne remplira pas l’objectif de contrer la montée de la mer.
On reprochera également à l’expérience limitée par les moyens financiers et l’absence de concertation intercommunale de ne pas s’étendre sur TOUTE la longueur du bassin. Les études de BRL avec sa stratégie d’immersion des boudins emplis de sable au large de Séte il y a plus de dix ans, seront sans doute pleines d’enseignement. Fallait-il passer d’une structure molle à ce rang de béton ? Une expérience à suivre décrite dans le film https://www.dailymotion.com/video/x8ribc6« menaces sur le littoral »
Robin Alauze : https://www.youtube.com/watch?v=UJjwHRtdpUE
MEDIAS :
Iceberg
Un nouveau media, ça se fête .
Chayma et Matthieu, après avoir lancé Natura Sciences tout en images, nous offrent désormais un trimestriel papier dont Heidi Silvestre (glaciologue) est la marraine. Avec un titre pareil, elle ne pouvait pas refuser !
Selon les auteurs, Iceberg se veut une revue sur les « grands défis écologiques », une revue qui mêle sciences, arts et activisme. Comprendre et agir en serait la devise. « L’Iceberg se veut un laboratoire d’idées, un espace d’échanges et de partage pour repenser ensemble la résilience écologique et faire front commun face aux défis de notre époque. » https://liceberg.fr
DEMAIN SERA BEAU Et si la véritable révolution écologique était portée par les premiers concernés : les personnes qui ont l’expérience de la pauvreté ?
Nous sommes projetés en 2057, cent ans après la création d’ATD Quart Monde. La Terre a vacillé, les certitudes ont fondu, mais des communautés, des villages, des individus inventent des solutions. Ici, un potager collectif redonne dignité à tout un quartier. Là, un village oublié renaît grâce aux savoirs ancestraux des plus pauvres. Ailleurs, la solidarité devient la plus belle des innovations. Ces récits rappellent que l’avenir ne se décrète pas dans les tours de verre mais se construit, à hauteur d’humain, là où se rencontre courage et ingéniosité avec les premiers concernés : les plus pauvres.
Demain sera beau n’est pas un livre de plus sur l’écologie. C’est une invitation à regarder le monde autrement. À cesser d’opposer fin du mois et fin du monde. À écouter ces voix discrètes qui, loin des projecteurs, dessinent les contours d’un futur où personne ne serait laissé de côté.
Les bénéfices seront intégralement reversés à ATD Quart Monde qui depuis soixante-dix ans, porte le projet d’une société empreinte de dignité et de solidarité.
Demain sera beau, Collectif ● Éditions Quart Monde Le Livre de Poche ● 2025 ● 168pages ● 7.2€ ● ISBN : 9782253909958
A LIRE
Le moment de relire ce livre : 1984 GEORGES ORWELL
Ils sont nombreux à nous avoir prévenus et nous ne les écoutons pas. Cette œuvre de fiction devient de plus en plus réelle.
« Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges, mais que personne ne croit plus en rien. Un peuple qui ne croit plus en rien ne peut plus se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité de penser et de juger ? Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce qu’il vous plait » disait Hannah Arendt. Ainsi au nom de la liberté d’expression aux USA on renonce au fact – checking (la vérification des informations), et les pratiques professionnelles du journalisme (vérification, enquête, contextualisation, hiérarchisation…) sont considérées comme obsolètes.
Nous sommes entrés dans une drôle d’époque et nous avons tous en tête la « novlangue » chère à l’écrivain Britannique, Georges Orwell ( de son vrai nom Eric Blair), très étonnant car 1984 décrit le totalitarisme or l’application des mêmes ressorts aux Etats unis est le fait des illibéraux , soit disant défenseurs d’une totale liberté d’expression.
La « novlangue » est surtout soumise à la réduction du vocabulaire (ce qui fût immédiatement appliqué par TRUMP pour les sciences du climat, du genre…par la suppression de 800 pages web avant une chasse absolue à ces thèmes dans les documents administratifs)
Dans le dernier numéro du magazine d’Amnesty international, Pierre Haski (journaliste, président de Reporters sans frontières) rappelle à quel point cette référence devient obsédante devant la situation américaine.
Non seulement des mots ont été supprimés ce qui empêche donc la connaissance du fait, puisque plus aucun mot ne peut le nommer, ou bien le mot change de sens comme dans 1984 : ainsi dans le roman le mot liberté est aboli empêchant quiconque d’y penser, le Ministère de la Vérité modifie les informations (anciennes et nouvelles) et devient « propagande », le Ministère de la paix s’occupe de faire la guerre, le Ministère de l’amour anime rééducation, tortures en coopérant avec la Police de la Pensée
Courts comme un message sur X, les mots se prononcent vite et sans y réfléchir
Le monde en 1984 selon George Orwell1. (wikipedia) ressemble à cela .
Le territoire contrôlé par l’Océania est représenté en rose.
Le territoire d’Eurasia est en mauve et celui d’Estasia en vert.
Les territoires en jaune sont ceux qui sont revendiqués par les trois puissances. (le « vide stratégique » comme dit l’OTAN !)
Pas très loin finalement de ce que nous proposent les Etats Unis, et pour que les conflits entre Océania et Estasia ne soient en rien gênés, dans 1984 la Russie réintègre l’Europe pour former Eurasia . Certains n’ont-ils pas aujourd’hui cette tentation ?
AGENDA
Les semaines qui s’annoncent sont riches en évènements,
Nous n’en retenons que quelques uns liés essentiellement à l’eau et à la mer ou concernons l’action de en métamorphose
–19/20 mars CYCL’EAU parc expo Aqua Valley, réunions des acteurs des filières eau , avec expo et 7 grands conférences
25/26 mars
– Montpellier : agir autrement pour faciliter la transition des territoires littoraux 2025, Le Centre d’Économie de l’Environnement de Montpellier et le CNFPT co-organisent un colloque d’envergure nationale sur l’adaptation des territoires littoraux face aux risques, en mettant l’accent sur les politiques de trajectoire et la recomposition spatiale.
– Marseille : réunion des académies maritimes européennes en vue d’UNOC3
31mars/1°Avril palais de la marine à Paris : préparation UNOC
3 Avril Webinaire à 10h30 avec IDDRI : les objectifs de Nice