Greenpeace et le RSDN saisissent le tribunal administratif contre le refus de prendre en compte la centrale nucléaire de Gravelines dans le Plan de prévention des risques littoraux

Greenpeace France et le Réseau “sortir du nucléaire” (RSDN) saisissent le tribunal administratif afin d’obtenir l’adoption d’un nouveau Plan de prévention des risques littoraux (PPRL) de la ville de Gravelines, où EDF ambitionne d’implanter deux nouveaux réacteurs nucléaires EPR2. Le plan actuel, validé par les autorités, exclut la centrale nucléaire (CNPE) de son périmètre, malgré les risques avérés de submersion marine, et se fonde sur des données climatiques obsolètes.Les ONG ont initié ce recours le 4 décembre 2024 auprès des préfets du Nord (Gravelines et Grand-Fort-Philippe) et du Pas-de-Calais (Oye-Plage). En l’absence de réponse dans le délai légal de deux mois, les ONG saisissent aujourd’hui le tribunal administratif de Lille.Pour Maître Etienne Mascré (cabinet GAA Eos), avocat des organisations requérantes : « Les centrales nucléaires ne sont pas exclues du champ d’application des plans de prévention des risques littoraux (PPRL). L’État aurait donc dû réaliser une analyse du risque auquel le territoire est soumis, en intégrant la centrale de Gravelines. Par ailleurs, le PPRL est un outil destiné à assurer la sécurité des populations face au risque de submersion marine, sensiblement aggravé par le changement climatique. Il est donc indispensable qu’il repose sur des données scientifiques actuelles. L’utilisation de données obsolètes, dès l’origine, par ses auteurs rend ce PPRL illégal. » Après des mois d’alertes et face à l’inaction persistante de l’État et d’EDF, les deux organisations dénoncent une analyse des risques défaillante : Pour Pauline Boyer, chargée de campagne Transition énergétique à Greenpeace France : 
« Le fait que la centrale nucléaire soit exclue du plan de prévention des risques littoraux avec la mention qu’elle ne serait “pas soumise au risque de submersion” interroge. Des digues ont été construites autour de la centrale justement parce qu’elle est construite dans une zone à risque de submersion et d’inondation. L’invisibilisation de ces dangers nuit à l’information des habitant·es, consulté·es dans le cadre de l’élaboration du PPRL, qui sont en première ligne des risques concernant la centrale nucléaire. »Pour Marion Rivet, chargée des relations médias et du plaidoyer du RSDN : 
« Le gouvernement et EDF entendent imposer à la population leur projet de construction de réacteurs EPR2 en dépit des risques induits par le réchauffement climatique. En ce qui concerne le site de Gravelines, le PPRL, approuvé par l’État, n’a pas tenu compte des plus récentes connaissances scientifiques disponibles sur le sujet. Elles nous alertent pourtant sur une augmentation du niveau de la mer qui pourrait induire un risque de submersion du site de Gravelines ! Le gouvernement doit stopper ses projets hors sol et dangereux ! »Greenpeace France et le Réseau “sortir du nucléaire” réaffirment leur détermination à obtenir justice pour que la gestion des risques ne soit plus soumise à des considérations politiques, mais fondée sur la réalité des dangers climatiques et industriels.

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