Prison ferme pour des trafiquants de civelles (ou pibales) cp de Robin des Bois

Voilà une nouvelle très importante Protégez la pêche, commence par interdire que l’on pêche les alevins .

La pêche à la civelle( ou pibale) n’est toujours pas complètement interdite par l’UE alors que l’anguille est en voie de disparition : inadmissible

Le communique de Robin des bOIs est partagé par la rédaction et pour rappel en 2009 l’agence environnement Développement (AED) avait produit pour France 5 et le magazine GAIA un documentaire sur le sujet et nous avons consacré une émission à ce sujet sur radio divergence: https://divergence-fm.org/podcasts/oliver-roellinger/

11 avril 2025
­302 kg de civelles européennes (Anguilla anguilla), soit environ 900.000 spécimens, avaient été saisis en février 2023 à Villeneuve-Saint-Georges dans le sud de Paris. L’enquête a mis en lumière les mécanismes de la bande organisée : braconnage et transport routier par des Français, regroupement en banlieue parisienne dans des
viviers gérés par des Chinois, contrebande perlée dans des valises de passeurs malaisiens vers Dakar au Sénégal où un nouveau regroupement était effectué avant réexportation vers l’Asie via le fret aérien. La route de la
contrebande emprunte le continent africain depuis que les ciblages douaniers entre l’Europe et l’Asie se sont
perfectionnés. Le trafic entre le Sénégal et la Chine de cette bande organisée a été estimé à 15 tonnes pour un
chiffre d’affaires compris entre 78 et 84 millions d’euros.En Chine, les civelles se vendent de 2000 à 7000 €/kg et sont engraissées pendant environ un an pour devenir des anguilles adultes. 90% des anguilles consommées dans le monde proviennent des piscicultures asiatiques exclusivement alimentées par des civelles sauvages ; les`
anguilles ne se reproduisent pas en captivité. La contrebande est à double sens et les filets d’anguilles européennes alimentent les marchés européen et nord-américain notamment pour les restaurants à sushi. Huit membres du gang piloté par des Chinois ont été jugés pour détention en bande organisée de spécimen d’espèce de la faune et de la flore sauvages menacée d’extinction ou de ses produits, exportation ou réexportation non autorisée en bande organisée d’animal d’espèce non domestique bénéficiant d’une protection particulière, exportation en bande organisée sans déclaration en douane applicable à une marchandise prohibée et atteinte illicite en bande organisée à la conservation d’une espèce animale protégée ou à son habitat. Le tribunal correctionnel de Créteil a rendu son verdict le 10 avril 2025 :- Le chef de l’entrepôt en France et superviseur de la logistique des passeurs malaisiens a été condamné à 5 ans de prison et à 10 ans d’interdiction du territoire français après l’exécution de sa peine. – Un cogestionnaire des entrepôts en France et au Sénégal a été condamné à 3 ans de prison dont 1 an avec sursis.- L’organisateur de la logistique des passeurs a été condamné à 3 ans de prison dont 24 mois avec un sursis probatoire pendant 2 ans. – Le responsable technique des bassins en France et du maintien en vie des civelles y compris pendant le voyage vers Dakar dans des bouteilles d’eau placées dans des valises a été condamné à 30 mois de prison dont 24 avec sursis et à 10 ans d’interdiction du territoire français après l’exécution de sa peine. – Les 2 braconniers originaires de Loire-Atlantique ont été condamnés à 24 mois de prison dont 12 avec sursis et à l’interdiction de se livrer à la pêche et à toute activité piscicole pendant 3 ans. – Le loueur de l’entrepôt de Villeneuve-Saint-Georges qui ne pouvait ignorer le trafic a été condamné à 24 mois de prison avec sursis probatoire pendant 2 ans.- Un des passeurs malaisien, absent pendant le procès, a été condamné à 1 an de prison avec sursis et à une interdiction de territoire français pendant 5 ans. Ils ont tous été condamnés solidairement à une amende douanière de 211.400 €. Le préjudice des parties civiles dont Robin des Bois a été reconnu et sera évalué par le tribunal au mois de septembre prochain. Cinq autres membres du gang ont été identifiés par les enquêteurs. Le procès a été disjoint pour deux d’entre eux qui sont en fuite et sous le coup d’un mandat d’arrêt. L’ONG EAGLE Sénégal a concouru au volet dakarois de l’enquête. Les autorités sénégalaises ont refusé l’extradition en France d’un des chefs du gang. Au départ de Dakar, les civelles étaient déclarées sous la fausse appellation de civelles du Mozambique, Anguilla mossambica, une espèce qui ne dispose pas de la même protection que l’espèce européenne, Anguilla anguilla, inscrite à l’Annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées (CITES) depuis 2009 ; l’Annexe II impose un contrôle du commerce international et les Etats membres de l’Union européenne ont renforcé cette protection mondiale par une interdic- tion des exportations hors de l’UE depuis 2010 (quota zéro).

Pour réduire les risques de fraudes telles que celles démasquées par ce procès, une proposition visant à inscrire toutes les espèces d’anguilles à l’Annexe II de la CITES est étudiée par les pays de l’Union européenne. Elle pourrait être présentée à la 20ème Conférence des Parties de la CITES qui se tiendra du 24 novembre au 5 décembre 2025 à Samarcande en Ouzbékistan. Cette condamnation démontre l’urgence et la pertinence de cette proposition. L’anguille américaine (Anguilla rostrata) est également pillée en particulier au Canada, aux Etats-Unis et à Haïti.­ ­­ ­

Si belles civelles Dans le bulletin d’information et d’analyses sur le braconnage et la contrebande d’animaux menacées « A la Trace » n°4 publié en avril 2014, Robin des Bois en faisait déjà l’éloge. Ces filaments de cristal ont un cœur depuis leur éclosion dans la mer des Sargasses et leurs ébauches de nageoires, de denture et d’yeux préfi. gurent la métamorphose en anguilles européennes (Anguilla anguilla). Lorsqu’elles arrivent en Europe, les civelles appelées aussi pibales mesurent 6 à 10 cm et pèsent environ 0,3 gramme. Au stade adulte, les anguilles mesurent 40 cm et pèsent environ 2 kg. Les passionnés et les admirateurs du cycle de reproduction des anguilles évoquaient au milieu du XIXème siècle des « processions de civelles », des « cordées de civelles », des « pelotes de civelles grosses comme des tonneaux » remontant les estuaires et les deltas de l’Atlantique Nord et de la Méditerranée.  Aujourd’hui, les civelles ne débarquent plus en armadas et leurs commandos dès le premier kilomètre de montée dans les fleuves et les zones humides de la façade atlantique et de la Méditerranée sont pris à partie, capturés et pris en otage dans le trafic transcontinental.­ ­ ­­ ROBIN DES BOIS
Association de protection de l’Homme et de l’environnement
Depuis 1985
Tel: 01 48 04 09 36
www.robindesbois.org

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